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que ceux provenant, soit de la Dordogne, soit de la Garonne, et, aussi que ceux des bancs qui entourent Cordouan jusqu'à la Coubre. Ces différences sont saisissantes à la

vue, et, en dehors de toute analyse chimique qu'il se

rait bien désirable que l'on fit, pour montrer que ces bancs ont

des provenances différentes et une origine locale

très particulière

aussi; comme ces

bancs ne contiennent pas de vases, les différences de coloration qu'ils présentent indiquent, forcé

ment, une diffé

45°

40

3

4°20'

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3°40'

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56

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riaux et de provenance. Tous ces

éléments sont, d'ailleurs, très petits et usés par les roulements de surface des courants alternatifs de la marée.

L'aspect de ces sables, lorsqu'ils sont humides, est absolument typique. Dans la Dordogne, depuis Li

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bourne jusqu'à Blaye, les bancs de sable ne contiennent pas plus de 5 p. 100

de vases; ils sont gris-jaunâtres, et, contiennent du mica blanc; les éléments,

un peu graveleux près de Libourne, diminuent graduellement de grosseur, et, au bec d'Ambès, ils n'ont guère qu'un millimètre de diamètre. Dans la Garonne, depuis le pont de Bordeaux jusqu'à Pauillac, les bancs ne contiennent pas plus de 5 p. 100 de vases, des graviers un peu gros, et, des cailloux, dans leurs couches profondes, près de Bordeaux; puis, les éléments diminuent rapidement, et, deviennent très fins au bec d'Ambès; leur couleur est grise; ils ne contiennent pas de mica. Dans la Gironde maritime, depuis Pauillac jusqu'à la pointe de Graves, sur la rive gauche, les bancs sont composés d'éléments très fins, d'un demi-millimètre de diamètre; ils ne contiennent que 5 à 8 p. 100 de vases ou d'éléments très usés; leur coloration est gris foncé presque noir; on y trouve en abondance de la magnétite et du mica blanc. Au toucher, ils donnent la sensation savonneuse, tellement les éléments en sont usés. Il est évident que ces sables n'ont pas la même provenance que ceux qui forment les bancs de la Dordogne et de la Garonne. A l'embouchure, de Cordouan, de la pointe de Graves et de Royan jusqu'à la Coubre, les bancs de sable ne contiennent pas trace de vases. Ils sont de couleur jaune d'or, composés d'éléments un peu plus gros que les sables du Verdon et de Talais; ils contiennent du mica, du fer magnétique et des débris de coquilles; ils sont semblables à ceux qui forment le rivage de la côte des Landes.

Ces différences si tranchées d'aspect, de coloration et de composition indiquent une sorte de localisation de chacun de ces groupes de bancs de sables; les bancs de Saint-Estèphe, de Talais et du Verdon, spécialement, montrent une formation tout à fait landaise d'origine, et qui n'est pas altérée par les apports modernes des deux affluents Garonne et Dordogne, non plus que par des apports de sable marin que pourrait faire supposer la violence des courants de la marée.

Ces quelques indications montrent l'intérêt que présenterait l'analyse scientifique de ces échantillons des bancs de sable d'un estuaire marin.

V

Les vases de la Gironde.

Les eaux de la Gironde sont chargées de vase en toute saison; c'est, entre Pauillac et Mortagne, que le fleuve est le plus bourbeux, et, c'est pendant l'été, lorsque le fleuve est à l'étiage, que le fait est le plus marqué. Ces constatations suffisent pour indiquer que cet état de trouble ne provient pas seulement des apports terreux des deux affluents, Garonne et Dordogne. Pendant l'été, lorsque les deux rivières sont très près de l'étiage, qu'elles n'apportent que peu d'eau dans l'estuaire, leurs eaux sont claires en amont de Langon et de Castets, au delà des points limites de la marée; les eaux de l'Océan sont claires aussi, et, c'est dans l'intervalle de ces deux limites que les eaux se

chargent de vases. Il est évident que le phénomène est dû principalement à l'action alternative des marées.

Ces courants de directions opposées, beaucoup plus violents que ceux des rivières, remuent profondément les vases qui forment le fond des passes de navigation, et, leur effet maximum se produit dans la partie la plus large du fleuve. Mais une partie considérable de ces eaux troublées sort du fleuve avec la marée descendante; lorsque ces eaux ont dépassé Royan, elles se répandent dans la vaste embouchure jusqu'à la Coubre et aux roches des Olives; elles subissent les mouvements de rotation qu'y produit le changement de la marée; des eaux marines nouvelles apportent dans l'intérieur du fleuve des eaux claires qui s'y chargent de vase et, sortant avec le jusant suivant, emportent avec elles un nouveau contingent de vases. Chaque jour, il sort ainsi de la Gironde une quantité considérable de limon; des expériences faciles à reprendre montrent que les quantités expulsées sont, au moins, égales à l'ensemble des apports des deux affluents, Garonne et Dordogne. Des expériences ont été faites pendant les mois de juin, juillet et août 1886. 38 échantillons d'eau ont été pris à la surface du fleuve, entre By et Maubert, décantés, puis pesés; dans des eaux qui ne paraissaient que laiteuses, on a trouvé une moyenne de 500 grammes de vase sèche, par mètre cube d'eau; les jours de grande marée, on recueillait jusqu'à 2 kilog. de terre, par mètre cube d'eau. Or, tout le volume des eaux compris entre Maubert et Royan dépasse la pointe de Graves dans la marée de jusant. Le courant descendant dure une demiheure de plus que le courant montant; cette demi-heure d'excès pour le jusant fait sortir du fleuve à tout jamais un volume d'eau de cent cinquante à deux cents millions de mètres cubes à chaque marée.

Largeur du fleuve de la pointe de Graves à Royen
Profondeur moyenne

Section verticale du fleuve.

5 000 mètres.

20

100 030 mètres carrés.

La vitesse d'écoulement de la marée, tant en flot qu'en jusant, est de 1 m. 50 à 2 mètres, par seconde.

Le jusant a une durée de 20 minutes de plus que le flot, soit pour 1 200 secondes, à la vitesse de 1 m. 50, un parcours, consacré à l'écoulement du fleuve, de 1 800 mètres à 2000 mètres. Pour une section de 100 000 mètres carrés, l'écoulement sera de 180 000 000 à 200 000 000 mètres cubes. Ces eaux évacuées contiennent au minimum 500 grammes de vase en suspension par mètre cube. L'évacuation des vases peut donc atteindre cent mille tonnes par marée. Dans ses études sur les apports terreux des deux affluents, Garonne et Dordogne, le service des Ponts et Chaussées admet le chiffre de cinq millions de mètres cubes de vases; soit, en moyenne, 14 000 mètres cubes par jour. On voit par ces chiffres que l'évacuation par le jeu des marées peut être dix fois

plus considérable que l'apport des rivières, lorsque le régime du fleuve, fondé sur l'alternance des marées, vient à subir quelque accident par suite des inondations.

VI

Modifications des rivages.

La côte des Landes de Gascogne a éprouvé de grandes modifications depuis les temps anciens. Les documents précis sur lesquels on puisse se baser pour cette étude sont relativement modernes.

L'état désertique des Landes, l'insécurité de la côte ont empêché toute tradition sérieuse. Les portulans qui datent du xive siècle donnent un dessin de la côte qui se rapproche beaucoup de la forme actuelle. Les cartes hollandaises du XVIe siècle sont plus précises et donnent des renseignements nautiques que l'on peut considérer comme exacts. L'embouchure de la Gironde, Cordouan, les bancs de l'extérieur et de l'intérieur du fleuve, l'entrée d'Arcachon, la barre de Bayonne sont indiquées bien suffisamment pour le navigateur, mais, il faut arriver à l'année 1690 et aux cartes de Masse pour avoir un document hydrographique et topographique qui puisse être comparé, point par point, aux cartes actuelles.

Les données antérieures au xvir siècle peuvent se résumer ainsi. La côte des Landes, entre l'Adour et la Gironde, présentait plusieurs échancrures qui formaient des ports à marée. Dès l'époque de la domination anglaise en Guyenne, Talbot se servait de l'un deux, vers Hourtin, pour y débarquer 4000 hommes. L'Adour, qui se jetait à la mer vers le cap Breton, a déplacé son embouchure vers Bayonne; la grande échancrure d'Arcachon s'est transportée, vers le sud, de plusieurs kilomètres; les bancs qui existaient à l'entrée de la Gironde et qui formaient les passes se sont déplacés, d'autres ont disparu dans l'intérieur du fleuve. Les modifications de dessin du rivage des Landes ont donc été considérables dans les temps anciens, et, toutes ont eu pour cause le déplacement des sables.

A dater de 1690 et des levers hydrographique de l'ingénieur Masse, les choses se précisent, et, l'on peut suivre les modifications qui se sont produites depuis deux cents ans.

L'embouchure de la Gironde est la plus intéressante à étudier.

La Gironde appuie sa rive droite sur les falaises rocheuses du Blayais, sur la côte royannaise, depuis Talmont jusqu'à Terre-Nègre, et, sur les rochers de l'île d'Oléron; il ne peut y avoir eu de grandes modifications de ce côté. Sur sa rive gauche, on ne trouve, comme assise solide, que le rocher de Cordouan, et, quelques tètes de roches sous-marines qui constituent le plateau de Cordouan et l'ossature de la pointe de Graves. Ce plateau rocheux sert

d'appui à des sables qui, eux, peuvent être déplacés par les flots. On ne sait si

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Cordouan a jadis fait partie de la pointe du Médoc; il est certain, en tout cas, que, vers l'an 1080, il existait une île habitable, appelé Cordan, qui était

LA GEOGRAPHIE. II.

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