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preuve terrible qui vient de le purifier; ce qui nous le persuade, c'est qu'il soutient parfaitement l'examen de la raison, et que plus on le sonde, plus on y trouve de profondeur. Ses mystères expliquent l'homme et la nature ses œuvres appuient ses préceptes; sa charité, sous mille formes, a remplacé la cruauté des anciens; il n'a rien perdu des pompes antiques, et son culte satisfait davantage le cœur et la pensée; nous lui devons tout, lettres, sciences, agriculture, beaux-arts; il joint la morale à la religion, et l'homme à Dieu : Jésus-Christ, sauveur de l'homme moral, l'est encore de l'homme physique; il est arrivé comme un grand événement heureux pour contrebalancer le déluge des Barbares, et la corruption générale des mœurs. Quand on nieroit même au christianisme ses preuves surnaturelles, il resteroit encore dans la sublimité · de sa morale, dans l'immensité de ses bienfaits, dans la beauté de ses pompes, de quoi prouver suffisamment qu'il est le culte le plus divin et le plus pur, que jamais les hommes aient pratiqué.

A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, dit Pascal, il faut commencer

par leur montrer qu'elle n'est point contraire à la raison; ensuite qu'elle est vénérable et en donner respect; après, la rendre aimable, et faire souhaiter qu'elle fût vraie; et puis montrer, par des preuves incontestables qu'elle est vraie; faire voir son antiquité et sa sainteté par sa grandeur et son élévation. >>

Telle est la route que ce grand homme avoit tracée, et que nous avons essayé de suivre. Nous n'avons pas employé les argu'mens ordinaires des apologistes du christianisme, mais un autre enchaînement de preuves nous amène toutefois à la même conclusion; elle sera le résultat de cet ouvrage : Le christianisme est parfait, les hommes sont imparfaits.

Or, une conséquence parfaite ne peut sortir d'un principe imparfait.

Le christianisme n'est donc pas venu des hommes.

S'il n'est pas venu des hommes, il ne peut être venu que de Dieu.

pu

S'il est venu de Dieu, les hommes n'ont le connoître que par révélation. Donc le christianisme est une religion révélée.

FIN DU QUATRIÈME VOLUME.

ET

ÉCLAIRCISSEMENS.

NOTE A, page 13.

LES Offices ont emprunté leurs noms de la division du jour chez les Romains.

La première partie du jour s'appeloit Prima; la seconde, Tertia; la troisième, Sexta; la quatrième, Nona, parce qu'elles commencèrent à la première, la troisième, la sixième et la neuvième heure. La première veille s'appeloit Vespera, soir.

NOTE B, page 29.

Autrefois je disois la Messe avec la légèreté qu'on met à la longue aux choses les plus graves, quand on les fait trop souvent. Depuis mes nouveaux principes, je la célèbre avec plus de vénération : je me pénètre de la majesté de l'Etre suprême, de sa présence, de l'insuffisance de l'esprit humain, qui conçoit si peu ce qui se rapporte à son auteur. En songeant que je lui porte les vœux du peuple sous une forme prescrite, je suis avec soin tous les rits; je récite attentivement, je m'applique à n'omettre

jamais ni le moindre mot, ni la moindre cérémonie. Quand j'approche du moment de la consécration, je me recueille pour le faire avec toutes les disposions qu'exigent l'Eglise, et la grandeur du sacrement: je tâche d'anéantir ma raison devant la suprême intelligence. Je me dis qui es tu pour mesurer la puissance infinie? Je prononce avec respect les mots sacramentaux, et je donne à leur effet toute la foi qui dépend de moi. Quoi qu'il en soit de ce mystère inconcevable, je ne crains pas qu'au jour du jugement, je scis puni pour l'avoir jamais profané dans mon cœur.

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Rousseau, Emile, Tome III.

NOTE C, page 35.

LES absurdes rigoristes en religion ne connoissent pas l'effet des cérémonies extérieures sur le peuple. Ils n'ont jamais vu notre adoration de la croix le vendredi-saint, l'enthousiasme de la multitude à la procession de la Fête-Dieu; enthousiasme qui me gagne moi-même quelquefois. Je nai vu jamais cette longue file de prêtres en habits sacerdotaux, ces jeunes acolytes vêtus de leurs aubes blanches, ceints de leurs larges ceintures bleues, et jetant des fleurs devant le Saint-Sacrement; cette foule qui les précède et qui les suit dans un silence religieux; tant d'hommes, le front prosterné contre la terre je n'ai jamais entendu ce chant grave et pathétique, entonné par les prêtres, et répondu affectueusement par, une infinité de voix d'hommes, de femmes, de jeunes filles et d'enfans,

sans que mes entrailles ne s'en soient émues, n'en aient tressailli, et que les larmes ne m'en soient venues aux yeux. 11 y a là-dedans je ne sais quoi de sombre, de mélancolique. J'ai connu un peintre protestant qui avoit fait un long séjour à Rome, et qui convenoit qu'il n'avoit jamais vu le souverain pontife officier dans Saint-Pierre au milieu des cardinaux et de toute la prélature romaine, sans devenir catholique.

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Supprimez tous les symboles sensibles, et le reste se réduira bientôt à un galimatias métaphysique, qui prendra autant de formes et de tournures bizarres qu'il y aura de têtes. »

Diderot, Essais sur la Peinture.

NOTE D, page 62.

·LES Feralia des anciens Romains différoient de notre jour des morts, en ce qu'elles ne se célébroient qu'à la mémoire des citoyens morts dans l'année. Elles commençoient le 18 du mois de février, et duroient onze jours consécutifs. Pendant tout ce temps, les mariages étoient interdits, les sacrifices suspendus, les statues des dieux voilées, et les temples fermés. Nos services anniversaires, ceux du septième, du neuvième et du quarantième jour, nous viennent des Romains, qui les tenoient euxmêmes des Grecs. Ceux-ci avoient évayicμala les obsèques et les offrandes qu'on faisoit pour les âmes aux dieux infernaux venúcia les funérailles ; ταρχήματα les enterremens ; ἔννατα la neuvaine ;

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