Mémoires, correspondance et ouvrages inédits de Diderot: Paradoxe sur le comédien. Entretien entre d'Alembert et Diderot. Le rève de d'Alembert. Suite de l'Entretien. La promenade du sceptique

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Paulin, 1831
 

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Seite 97 - Que j'aie un récit un peu pathétique à faire, il s'élève je ne sais quel trouble dans mon cœur, dans ma tête ; ma langue s'embarrasse; ma voix s'altère; mes idées se décomposent; mon discours se suspend ; je balbutie, je m'en aperçois ; les larmes coulent de mes joues, et je me tais. — Mais cela vous réussit. — En société ; au théâtre, je serais hué.
Seite 14 - Dans la grande comédie, la comédie à laquelle je reviens toujours, celle du : monde, toutes les âmes chaudes occupent le théâtre, tous les hommes de génie sont au parterre. Les premiers s'appellent des fous ; les seconds, qui s'amusent à copier leurs folies, s'appellent des sages...
Seite 9 - Ne vous attendez de leur part à aucune unité ; leur jeu est alternativement fort et faible, chaud et froid, plat et sublime. Ils manqueront demain l'endroit où ils auront excellé aujourd'hui ; en revanche, ils excelleront dans celui qu'ils auront manqué la veille. Au lieu que le comédien qui jouera de réflexion , d'étude de la nature humaine, d'imitation constante d'après quelque modèle idéal, d'imagination, de mémoire, sera un, le même à toutes les représentations, toujours également...
Seite 21 - C'est vous-même, Seigneur! Quel important besoin Vous a fait devancer l'aurore de si loin ? À peine un faible jour vous éclaire et me guide.
Seite 32 - Mais enfin il n'importe ; et puisque votre haine Chasse un cœur tant de fois que l'amour vous ramène , C'est la dernière ici des importunités Que vous aurez jamais de mes vœux rebutés.
Seite 154 - Tous les êtres circulent les uns dans les autres, par conséquent toutes les espèces... tout est en un flux perpétuel... Tout animal est plus ou moins homme ; tout minéral est plus ou moins plante ; toute plante est plus ou moins animal. Il n'ya rien de précis en nature...
Seite 117 - Nous sommes des instrumens doués de sensibilité et de mémoire. Nos sens sont autant de touches qui sont pincées par la nature qui nous environne, et qui se pincent souvent elles-mêmes; et voici, à mon jugement, tout ce qui se passe dans un clavecin organisé comme vous et moi. Il ya une impression qui a sa cause...
Seite 119 - ... il se plaint, il souffre, il aime, il désire, il jouit; il a toutes vos affections; toutes vos actions, il les fait. Prétendrez-vous, avec Descartes, que c'est une pure machine imitative? Mais les petits enfants se moqueront de vous, et les philosophes vous répliqueront que si c'est là une machine, vous en êtes une autre.
Seite 146 - sait à quel instant de la succession de ces générations « animales nous en sommes ? Qui sait si ce bipède « déformé qui n'a que quatre pieds de hauteur, qu'on « appelle encore dans le voisinage du pôle un homme et « qui ne tarderait pas à perdre ce nom en se déformant « un peu davantage n'est pas l'image d'une espèce qui
Seite 148 - Attendez, et ne vous hâtez pas de prononcer sur le grand travail de nature. Vous avez deux grands phénomènes, le passage de l'état d'inertie à l'état de sensibilité, et les générations spontanées; qu'ils vous suffisent : tirez-en de justes conséquences, et dans un ordre de choses où il n'ya ni grand ni petit, ni durable, ni passager absolus, garantissez-vous du sophisme de l'éphémère...

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