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time posée sur l'autel; Abraham levait le glaive, quand une voix céleste l'arrêta; il entendit: Abraham, Abraham, n'étends pas la main sur le jeune homme, et ne lui fais aucun mal; car maintenant j'ai reconnu que tu crains Dieu, puisque tu n'as pas épargné ton fils unique à cause de moi. La parole de l'Éternel se fit entendre encore une fois, et Dieu renouvela en ces termes les antiques promesses: J'ai juré par moi-même, puisque tu as obéi, que tu n'as pas épargné ton fils unique à cause de moi, je te bénirai, et je multiplierai ta postérité comme les étoiles du Ciel, et comme le sable qui est sur le rivage de la mer. Toutes les nations de la terre seront bénies en celui qui sortira de toi1.

Abraham et Isaac habitèrent successivement l'Égypte et la Palestine, mais plus ordinairement ce dernier pays, que Dieu devait donner un jour à leur postérité. Ils commencèrent, dans leurs diverses transmigrations, à remplir les fins de la Providence, en répandant tout autour d'eux la lumière de la vérité. La considération dont ils ont joui l'un et l'autre, et qui perpétua leur mémoire dans les siècles les plus reculés, les rapports qu'ils eurent avec les princes des pays qu'ils habitaient, durent faire respecter leur foi et contribuer beaucoup à conserver les restes précieux des traditions que ces peuples avaient retenues. Isaac eut deux enfants, Ésau et Jacob; Jacob fut préféré à Ésaü, et il obtint, par une secrète disposition de la Providence, la bénédiction de son père qui lui conférait toutes les prérogatives attachées au titre d'aîné. A ce titre, il hérita des promesses faites à Abra

1 Genèse, XXII, 18.

ham et à Isaac. Comme eux, il vécut dans la Chaldée, dans le pays de Chanaan et en Égypte, sans avoir nulle part de demeure fixe, parce que le temps n'était pas venu où, selon les prédictions, la terre de Chanaan devait lui être donnée. Il eut douze fils appelés communément partriarches, parce qu'ils devinrent les chefs des douze tribus dont se composa le peuple de Dieu : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Gad, Azar, Nephtali, Joseph et Benjamin.

Il n'entre pas dans notre plan de raconter ici en détail la vie de ces trois patriarches, si connus dans l'histoire sainte. D'eux sont sortis des peuples nombreux, mais surtout le peuple juif, ainsi appelé du nom de Juda, l'un des douze enfants de Jacob1. Il n'était pas l'aîné de la famille; mais Jacob sur le point de mourir, au moment solennel où il annonçait à chacun de ses fils ses destinées futures, distingua Juda de tous les autres par ces paroles mémorables: Juda, tes frères te loueront! ta main sera sur la tête de tes ennemis ! les enfants de ton

1 Ce peuple a eu trois noms sous lesquels on l'a indifféremment désigné : il a été appelé d'abord Hébreu, soit à cause d'Héber, un des aïeux d'Abraham, soit plus probablement parce qu'Abraham ayant quitté la Chaldée, qui était le pays de son origine, pour venir dans la terre de Chanaan, fut appelé par les Chananéens Hébreu, ce qui dans leur langue signifie voyageur ou étranger. Il a été appelé peuple israélite, du nom d'Israël donné à Jacob par un ange (Genèse, ch. XXXII). Ce nom signifie prince de Dieu, fort, puissant, etc. Enfin il a été appelé peuple juif, du nom de Juda, l'un des douze fils de Jacob; mais ce ne fut qu'après le schisme des dix tribus, et quand celle de Juda prit sur les autres la prééminence, que ce nom fut donné à tout le peuple demeuré fidèle à Dieu, sous la loi de Moïse.

père l'adoreront! le sceptre ne sortira pas de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu'à ce que vienne Celui qui doit être envoyé, et qui est l'attente des nations 1.

Ces paroles prophétiques répandent un nouveau jour sur ce qui concerne le Messie à venir. Elles nous donnent à entendre qu'il naîtra de la tribu de Juda, et avant la dispersion entière et la confusion des tribus. Quoi qu'il puisse arriver aux autres, la tribu de Juda subsistera en corps de nation; elle aura ses magistrats, elle se maintiendra dans son organisation, elle conservera son pouvoir politique jusqu'à ce que vienne le Messie; et s'il arrive un jour qu'on la voie déchue sans retour du rang de peuple, ses enfants dispersés et confondus sur la surface du monde, on pourra conclure que le Messie est venu: elle n'aura cessé d'exister comme tribu, que parce qu'elle aura rempli sa mission, en donnant le Messie.

Jacob mourut en Égypte où ses enfants demeurèrent plus de deux cents ans, jusqu'à ce qu'ils fussent assez multipliés pour former un corps de nation propre à habiter le pays de Chanaan que Dieu avait promis à leurs aïeux. Dans les commencements, ils furent libres et heureux sur cette terre étrangère, jouissant en paix d'une riche province où Pharaon les avait établis. Ils devaient cette faveur à Joseph, l'un des enfants de Jacob, qui, par une suite d'événements tout extraordinaires, avait été vendu par ses frères à des marchands ismaélites, revendu par ceux-ci à un grand d'Égypte, mis aux fers sur une imputation calomnieuse, et enfin

1 Genèse, XLIX, 10.

délivré de prison pour être préposé au gouvernement général de l'Égypte. Cependant la paix nécessaire à la première formation de ce peuple ne dura pas toujours : il s'éleva un roi qui ne connaissait pas les services rendus autrefois par Joseph, ou que des préventions, soit politiques, soit religieuses, rendirent ennemi des Juifs. Il essaya d'abord d'écraser le peuple sous des travaux excessifs ; il voulut, ensuite que l'on mît à mort tous les enfants mâles au moment de leur naissance. Mais Dieu confondit ce prince barbare, dont la conduite ne contribua qu'à manifester d'une manière plus éclatante la toute-puissance divine, et à concilier un respect plus profond à la législation et au culte que la famille d'Abraham allait recevoir, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.

CHAPITRE XII

DIEU APPARAÎT A MOÏSE ET LUI DONNE LA MISSION DE DÉLIVRER LE PEUPLE HÉBREU DE LA SERVITUDE D'ÉGYPTE. MIRACLES.

Alors que s'exécutait, avec la plus grande rigueur, l'ordre barbare de faire mourir tous les enfants des Hébreux, Dieu prépara, dans l'un de ces petits enfants, le sauveur futur de son peuple. Un homme de la tribu de Lévi avait déjà une fille appelée Marie et un fils nommé Aaron, quand fut publié l'édit du roi ; depuis, il lui vint un second fils, dont la naissance, accompagnée sans doute de circonstances extraordinaires, releva les espérances du père et de la mère'. Après l'avoir gardé pendant trois mois, se voyant dans l'impossibilité de le soustraire plus longtemps aux recherches des satellites du roi, ils résolurent de le confier à la divine Providence, en l'exposant sur les eaux du Nil. La mère prit donc une corbeille de joncs, qu'elle enduisit de bitume, et elle y plaça l'enfant sur la rive du fleuve au milieu des eaux Marie, la sœur aînée, veillait à quelque distance pour voir ce qui arriverait. Peu de moments après,

L'an du monde 2433, avant l'ère chrétienne 1571.

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