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c'est-à-dire, des Chrétiens qui vivent mal: Il eût mieux valu pour eux qu'ils n'eussent point connu la vérité, que de retourner en arrière après l'avoir connue, et d'abandonner la loi sainte qui leur avait eté donnée. - Mais il leur est arrivé ce que dit un proverbe très-véritable : Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi; et, le pourceau lavé s'est roulé de nouveau dans la boue. Voulez-vous vous convaincre qu'il est ici question de ceux qui, sous le nom de Chrétiens, vivent dans les infamies et les impuretés du siècle, écoutez ces autres paroles du même Apôtre : Si ceux qui, par la connaissance de Jésus-Christ notre Seigneur et notre Sauveur, s'étaient retirés de la corruption du monde, se laissent vaincre en s'y engageant de nouveau, leur dernier état devient pire que le premier. C'est ce dit que encore de la même manière le bienheureux apôtre Paul : Ce n'est pas que la circoncision ne soit utile, si vous accomplissez la loi ; mais si vous la violez, tout circoncis que vous êtes, vous devenez incirconcis. Il nous apprend lui-même que par la circoncision l'on doit entendre le christianisme. Car, dit-il c'est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui servons Dieu en esprit, sans nous confier à la chair. Parlà nous voyons qu'il compare aux païens les mauvais Chrétiens; il ne compare pas seulement, il met presque les derniers au-dessous des premiers, lorsqu'il dit : Si donc un homme incirconcis garde les ordonnances de la loi, n'est-il pas vrai que tout incirconcis qu'il est, il sera considéré comme circoncis? Et celui qui étant naturellement incirconcis accomplit la loi, vous condamnera, vous qui avez la lettre de la loi et la circoncision êtes transgresseurs de la loi. D'où l'on peut conclure comme

comparat; nec comparat tantum, sed pene postponit, dicens: Si autem præputium justitias legis custodiat, nonne præputium illius in circumcisionem reputabitur, et judicabit id quod ex natura es præputium, legem consummans, te, qui per litteram et circumcisionem prævaricator legis 95 es (1) Ac per hoc intelligimus, ut supra dixi, culpabiliores nos multo esse, qui legem Dei habemus et spernimus, quam illos qui nec habent omnino, nec norunt. Nemo enim ignota contemnit. Concupiscentiam quippe nesciebam, Apostolus inquit, nisi lex diceret, non concupisces (2). Neque enim prævaricantur a lege quam non habent; quia, ut scriptum est, ubi non est lex, nec prævaricatio. Ac per hoc, si non prævaricantur a lege quam non habent, ergo nec contemnunt legis scita quæ non habent; quia nemo, ut dixi, potest despicere quod nescit. Nos ergo et contemptores pariter et prævaricatores sumus, ac per hoc paganis deteriores; quia illi non norunt Dei mandata, nos novimus; illi ea non habent, nos habemus; illi inaudita non faciunt, nos lecta calcamus. Et ideo apud illos ignorantia est, apud nos prævaricatio; quia minoris criminis reatus. est legem nescire quam spernere.

(1) Rom. II. 25-26.
(2) Ibid. VIII, 7.

je l'ai déjà dit, que nous sommes beaucoup plus coupables, nous qui possédons la loi divine et la méprisons, que ceux qui ne la possédèrent ni ne la connurent jamais. Car, on ne saurait mépriser ce qu'on ne connaît point. Je n'aurais point connu la convoitise, dit l'Apôtre, si la loi n'avait dit : Vous ne convoiterez point. L'on ne transgresse point une loi qu'on n'a pas; parce que, suivant l'Ecriture, là où il n'y a point de loi, il n'y a point non plus de prévarication. Ainsi donc, si l'on ne peut transgresser une loi qu'on n'a pas, on ne saurait transgresser non plus des préceptes qu'on ignore; car, personne ne méprise ce qu'il ne connaît pas. Nous sommes donc tout à la fois et contempteurs et prévaricateurs, et par-là bien au-dessous des païens. Ils ne connaissent point les commandemens de Dieu, nous les connaissons; ils n'ont point sa loi, nous la possédons; s'ils ne suivent pas les divins préceptes, c'est qu'ils ne les ont point entendus, et nous, après les avoir lus, nous les foulons aux pieds. Et ainsi, chez eux c'est ignorance; chez nous c'est prévarication, car il est bien moins criminel d'ignorer la loi que de la mépriser.

LIVRE CINQUIÈME.

Objection des impies.

Argument.

La loi est utile à ceux qui la pratiquent.

hérétiques sont moins coupables que les orthodoxes.

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Ils ne possèdent

Ils sont plus charitables et Exactions des officiers civils.

pas les Ecritures dans toute leur pureté. moins égoïstes que les Romains. Elles forcent les peuples tributaires à se réfugier chez les Barbares. Déplorable situation des pauvres qui ne peuvent

- Les Bagaudes.

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sortir de l'empire. — Dureté des impôts qui les accablent.

ambition des clercs. Différentes applications.

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Récapitulation.

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