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Liber Quintus.

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Scio infidelissimos quosque et veritatis divinæ incapaces dicere adversum hæc posse quæ dixisi tantus sit Christianorum infidelium reatus, ut plus peccent prætermittentes mandata Domini quæ sciant, quam paganæ gentes, quæ nesciant, salubriorem his fuisse ignorantiam quam agnitionem, et contra eos esse admodum quod agnoverint veritatem. Quibus hoc respondendum est, non veritatem his obesse, sed vitia, nec legem nocere, sed mores. Denique da mores bonos, et legis scita pro nobis sunt. Tolle vitia, et lex prodest. Scimus enim, inquit Apostolus, quia lex bona est, si quis ea legitime utatur (1).

(1) Tim. Ep. I. 8-9.

Livre Cinquième.

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Je sais ce que des hommes irréligieux et incapables de comprendre la vérité divine pourront alléguer contre les choses que nous venons d'établir. Si les fautes des Chrétiens infidèles sont si grandes, dira-t-on, qu'ils péchent plus en violant les préceptes du Seigneur, eux qui les connaissent, que les nations païennes, elles qui les ignorent, l'ignorance aurait donc été pour les premiers plus salutaire que l'instruction, et c'est pour eux un désavantage d'avoir connu la vérité. On peut leur répondre ce n'est pas la vérité qui perd les Chrétiens, ce sont leurs vices; ce n'est pas la loi qui leur est nuisible, ce sont leurs mœurs. Enfin, donnez des mœurs bonnes, et les enseignemens de la loi sont en notre faveur. Otez les vices, et la loi devient utile. Car nous savons, dit l'Apôtre, que la loi est bonne, si on en use selon l'esprit de la loi même.

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Legitime itaque lege utere, et legem tibi bonam ipse fecisti. Scimus enim, inquit, quia lex bona est, si quis ea legitime utatur; sciens hoc, quod 2 iusto lex non est posita Ac per hoc, justus esse incipe, et eris liber a lege; quia non potest lex venire contra mores, quæ jam habetur in moribus. Scimus enim, inquit, quia lex bona est, si quis legitime utatur; sciens hoc, quod justo lex non est posita, sed injustis; et non subditis, sed sceleratis et impiis et peccatoribus, et si quod aliud sance doctrinæ adversatur (1). Ac per hoc, non tam lex tibi, ô homo, quam tu legi adversaris; nec lex contra te bene præcipiendo, sed tu contra 3 legem male vivendo agis/Imo illa pro te est, tu contra illam. Illa enim tibi consulit sancta dicendo, tu contra illam venis prava faciendo, nec contra illam tantum, sed etiam contra te; hoc ipso enim quod contra illam, et contra te, quia in illa salus et vita tua est. Ac per hoc, dum legem divinam deseris, salutem propriam derelinquis.

Non aliter ergo nos de dominica lege querimur quam queri de optimo medico impatiens ægrotus solet; qui, cum ingravescere sibi morbos vitio suo fecerit, imperitiam medentis accusat. Quasi vero curare ullam infirmitatem præcepta possint, si eis non obedierit infirmus; aut sanare quemquam ob

(1) Tim. Ep. I. 8-9.

Usez donc de la loi selon l'esprit de la loi, et vous vous la rendrez profitable. Car nous savons, dit saint Paul, que la loi est bonne, si on en use selon l'esprit de la loi même; nous savons que la loi n'est point établie pour le juste. Et ainsi, commencez à être juste, et vous serez libre de la loi, car elle ne peut plaider contre les mœurs, lorsqu'elle en est déjà la règle. Nous savons, dit l'Apôtre, que la loi est bonne, si on en use selon l'esprit de la loi même. Nous savons que la loi n'est point établie pour le juste, mais pour les injustes, les rebelles, les scélérats, les pécheurs et les impies, - Et pour tout ce qui est opposé à la saine doctrine. Ce n'est donc pas la loi qui vous est contraire, ô homme, c'est vous qui la combattez; en vous donnant de sages préceptes, la loi ne va point. contre vous ; mais vous, en vivant mal, vous vous déclarez contre elle. Bien plus, elle est pour vous, Vous êtes contre elle. Car elle veille à vos intérêts en vous prescrivant de saintes maximes; vous allez contre elle, en faisant de mauvaises choses et non-seulement contre elle, mais encore contre vous-même. Car, dès-lors que vous allez contre elle, vous allez contre vous-même, puisqu'en elle repose et votre salut et votre vie. Ainsi, en abandonnant la loi divine, vous renoncez à votre propre salut.

Nous nous plaignons donc de la loi divine comme se plaint d'un habile médecin le malade impatient qui, par sa faute, fait empirer le mal et accuse ensuite l'inhabilité de l'art. Comme si les ordonnances pouvaient guérir une maladie, quand le malade ne les observe pas; comme si le régime prescrit par le médecin pouvait rétablir une personne, quand elle refuse de s'y soumettre. Que servent à l'estomac les choses amères, SL

servantia valeat quam medicus,ei imperat, si eam 4 sibi ægrotus ipse non præstat. Quid juvant stomachum absinthia, si statim dulcia subsequantur? Quid conferunt phrenetico silentia circumstantium, quem suus clamor occidit? Aut quid prodesse poterit antidotum, cui superfunditur venenum. Et nobis itaque lex est antidotum, sed vitiositas venenum. Sanare nos non potest legis antidotum, quos occidunt venena vitiorum.

Sed jam de his et antea satis diximus; et, si ita res postulaverit, etiam post hæc, juvante Deo, aliqua dicemus. Interim quia duo superius barbarorum genera vel sectas esse memoravimus, paganorum, atque hæreticorum ; quia de paganis jam, ut arbitror, satisfecimus, de hæreticis quoque, ut causa poscit, subjiciamus. Potest enim quispiam dicere: etiamsi a paganis lex divina non exigat ut mandata faciant quæ non sciunt, certe ab hæreticis exigit qui sciunt. Eadem enim etiam illos legere quæ nos legimus, eosdem apud illos Prophetas Dei, eosdem Apostolos, eosdem Evangelistas esse; ac per hoc, aut non minus ab illis legem negligi quam a nobis, aut etiam multo magis; quia, cum eadem legant scripta quæ nostri, multa faciunt deteriora quam nostri.

Utrumque ergo videamus. Eadem, inquis, legunt illi quæ leguntur a nobis. Quomodo eadem, quæ ab auctoribus quondam malis et male sunt

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