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27 cium./Sed parum esse fortasse quispiam putet quod hoc ratio declarat, nisi probetur exemplis.

Videamus qualiter mundum a principio Deus rexerit; et ita eum omnia semper gubernasse monstrabimus, ut simul etiam judicasse doceamus. Quid enim Scriptura dicit? Formavit igitur Deus hominem de limo terræ, et inspiravit in eum spiraculum vitæ. Et quid postea? Posuit, inquit, eum in paradiso voluptatis. Quid deinceps? Dedit scilicet legem, præceptis imbuit, institutione formavit. Quid autem post hæc secutum est? Præteriit homo mandatum sacrum, sententiam subiit, paradisum perdidit, pœnam damnationis excepit. 28 Quis non in iis omnibus et gubernatorem Deum videat et judicem? Constituit enim Adam in paradiso innocentem, expulit reum. In constitutione ordinatio est; in expulsione, judicium. Quando enim eum in loco voluptatis posuit, ordinavit; quando autem reum de regno expulit, judicavit. Ergo hoc de primo homine, id est, de patre. Quid de secundo, id est, de filio? Factum est, inquit Scriptura sacra, post multos dies, ut offeret Caïn de fructibus terræ munera Domino. Abel quoque obtulit de primitiis gregis sui, et de adipibus ejus. Et respexit Dominus ad Abel et ad munera ejus; 2 q ad Caïn vero et ad munera ejus non respexit, Priusquam de evidentiore judicio Dei dicam, puto quod

rait exister de gouvernement là où le chef ne juge en aucune manière. Mais peut-être pensera-t-on que l'autorité de la raison n'est pas suffisante, si elle n'est confirmée par les exemples?

Voyons de quelle manière Dieu a gouverné le monde dès le commencement, et nous montrerons qu'il l'a toujours gouverné de même, afin de prouver qu'il y a toujours aussi exercé sa juridiction. Que dit l'Ecriture? Dieu forma l'homme du limon de la terre, il répandit sur son visage un souffle de vie. Qu'ajoute-t-elle? Il le plaça dans un jardin de délices. Que fit-il ensuite? Il lui donna une loi, lui traça des préceptes, et lui imposa des règles de vie. Qu'arriva-t-il après cela? L'homme transgressa le commandement sacré, il subit la sentence, il perdit le paradis, il porta la peine de sa désobéissance. Qui ne reconnaît en tout cela un Dieu juge et souverain? car il établit Adam innocent dans le paradis, il l'en chasse coupable. Dans l'établissement, c'est la sagesse; dans l'expulsion, c'est la justice. Car, lors qu'il le plaça dans un lieu de délices, il se montra sage; lorsqu'il le chassa coupable du royaume, il se montra juste. Ainsi se manifesta la Providence à l'égard du premier homme, c'est-à-dire du père. Que fait-elle à l'égard du second, c'est-à-dire du fils? Il arriva long-temps après que Caïn présenta au Seigneur les prémices des fruits de la terre. - Abel présenta aussi les premiers nés de son troupeau et leur graisse, et le Seigneur regarda Abel et ses dons. — Mais il ne regarda ni Caïn ni ses dons. Avant d'en venir à une explication plus détaillée du jugement de Dieu, je pense qu'il existe un certain caractère de justice dans la simple expression du fait que

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etiam in his quæ jam diximus quædam censura judicii est. In hoc enim quod unius sacrificium Deus suscipit, alterius excludit, evidentissime utique et de unius justitia et de iniquitate alterius judicavit. Sed hoc parum est. Cum igitur futuro facinori viam sternens fratrem in solitudinem trahit, secretis patrocinantibus scelus peragit; impiissimus pariter et stultissimus, qui ad perpetrandum maximum nefas sufficere sibi credidit, si aspectus vitaret hominum fatricidium Deo teste facturus. Unde puto quod hæc in illo jam tunc opinio fuerit, quæ nunc in multis est, Deum scilicet terrestria non respicere, et actus sceleratorum hominum non videre. Nec dubium est, cum post facinus admissum, Dei sermone conventus, nihil se de cæde fratris scire responderit. Adeo inscium facti sui Deum arbitrabatur, ut crederet feralissimum nefas tegi posse mendacio. At aliter expertus est quam putabat; nam Deum, a quo non existimavit videri scelera, cum occideret, sensit 30 videre cum damnaretur. Hic nunc requirere ab illis volo qui negant res nunc humanas vel respici a Deo, vel regi, vel judicari, an cuncta in his quæ diximus e diverso sint? Puto enim quod præsens est qui sacrificio interest, et regit qui Caïn post sacrificia castigat, et sollicitus est qui ab interfectore interfectum requirit, et judicat qui percussorem impium justa animadversione condemnat. In quo quidem etiam illud non incommode, ve

je viens de rapporter. En agréant le sacrifice de l'un et en repoussant celui de l'autre, Dieu jugea sans doute de la piété de celui-là et de l'impiété de celui-ci. C'est peu encore. Alors donc que préparant les voies au forfait qu'il médite, Caïn entraîne son frère dans la solitude, il consomme son crime, favorisé par le secret des lieux, impie à la fois et insensé, de s'imaginer, que pour commettre ce noir fratricide, il lui suffit de se dérober à l'aspect des hommes, lui qui doit immoler son frère en présence de Dieu! D'où je peux conclure que dès-lors Caïn était déjà dans l'erreur, aujourd'hui si commune, de ceux qui prétendent que Dieu détourne ses yeux des choses de la terre, et qu'il ne voit point les crimes des méchans. Et il n'y a pas lieu d'en douter, puisqu'au sortir de son homicide, interpellé de Dieu, il répondit qu'il ne savait rien du meurtre de son frère. Il croyait Dieu assez peu instruit de sa conduite pour oser couvrir d'un mensonge un exécrable attentat. Mais qu'il fut bientôt détrompé de son erreur! car, en commettant son homicide, il s'imaginait que Dieu ne voit point les crimes; mais en entendant sa condamnation, il sentit qu'il est présent à tout. Je voudrais ici demander à ceux qui pensent que Dieu ne voit point les choses humaines, qu'il ne les régit point, qu'il ne les juge point, si tout ce que je viens de dire peut prêter à un sens différent. Il est présent, ce me semble, aux actions des hommes, celui qui assiste au sacrifice; il gouverne celui qui châtie Caïn après une offrande hypocrite; il étend ses soins sur les créatures, celui qui redemande au meurtrier le sang qu'il vient de répandre; il juge celui qui inflige au coupable un juste châtiment.

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rum ne miremur, nunc sanctos homines quædam aspera pati, cum videamus quod jam tunc Deus etiam per maximum nefas primum sanctorum sivit occidi. Quæ quidem qua ratione patiatur, neque humance imbecillitatis est plena indagine cognoscere, neque nunc temporis disputare. Interim probare satis est, omnia istiusmodi non negligentia aut incuria Dei fieri, sed consilio ac dispensatione permitti. Nequaquam autem injustum possumus dicere in quo divinum esse judicium non possumus denegare: quia summa justitia est, vo❤ luntas Dei. Neque enim ideo non justum est quod divinitas agit, quia capere vim divinæ justitiæ homo non valet. Sed ad propositum revertamur.

Videmus ergo in his quæ dicta sunt, nihil incuria Dei actum; sed quia quædam ex his dispositio divina ita ordinavit, quædam patientia sustinuit, quædam sententia judicavit. Sed non satis quidam forte existimant hæc quæ dicimus nos probasse per paucos. Videamus an id ipsum manifestare possimus etiam per universos.

Aucta igitur ac multiplicata humani generis multitudine simul et iniquitate, videns Deus, inquit Scriptura sacra, quod multa malitia hominum esset in terra, et cuncta cogitatio cordis intenta esset ad malum omni tempore, pœnituit eum quod hominem fecisset in terra; et tactus dolore cordis in

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