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qui fideliter credunt, licet gubernator omnium Deus sit, illis tamen peculiariter regimen præstari a Deo dicitur, qui regi peculiariter a divinitate mereantur. Unde et tu, quicumque ille es, si Christianus es, necesse est ut regi te a Deo credas. Si autem gubernari te a Deo cum ceteris Christianis omnino non putas, necesse est extra omnes Christianos te esse cognoscas. Sed si illud, ut supra jam diximus, magis quæris, quod ad omnes homines, non quod ad solos pertinet Christianos, ecce evidenter dicit volumen sacrum cuncta quotidie nutu divinitatis regi et incessabiliter a Deo omnia gubernari. Ipse enim, inquit, diligit consilium et disciplinam. Nec enim est alius Deus, cujus cura est de omnibus. Cum sis ergo, inquit, justus, juste omnia disponis, et cum magna reverentia disponis nos (1). Ecce habes jugiter disponentem Deum, jugiter gubernantem ; quamvis in isto Scripturæ loco non gubernatio tantum sacra, sed etiam dignitas declaretur humana. In hoc enim quod ait, disponis nos, vis divinæ gubernationis; in hoc autem quod cum magna reverentia, culmen humanæ ostenditur dignitatis. Alibi quoque in propheta Numquid non cælum, inquit, et terram impleo (2)? Cur autem cuncta impleat, ipse declarat: Quia vobiscum sum, inquit, ut salvos faciam vos (3). Ecce enim non modo regimen (1) Sap. XII, 13-15-18..

(2) Jerem. XXIII, 24.
(3) Ib. XLII, 11.

une attention plus particulière à ceux qui méritent cette glorieuse préférence. Ainsi, vous, qui que vous soyez, si vous êtes chrétien, ne doutez pas que Dieu ne prenne de vous un soin tout spécial. Mais si vous refusez de croire que ce soin s'étende à vous comme au reste des chrétiens, il faut vous regarder comme n'étant plus de leur corps. Voulez-vous, au contraire, en revenir à cette Providence qui s'occupe de tous les hommes, et non plus seulement des chrétiens; voilà que les livres sacrés vous montrent d'une manière évidente toutes les choses d'ici-bas soumises chaque jour et à chaque instant au regard comme à la puissance de la divinité. Il aime la règle et le bon ordre, car il n'est point d'autre Dieu qui ait soin de tous les hommes.-Comme vous êtes juste, ajoutent-ils, vous disposez toutes choses avec justice, et vous nous gouvernez avec un grand respect. Voilà donc Dieu qui dispose, qui gouverne sans cesse ; et l'Écriture en cet endroit n'établit pas seulement le règne de Dieu, mais elle déclare encore la dignité de l'homme. Vous nous gouvernez, dit-elle, c'est la puissance de Dieu; elle ajoute, avec un grand respect, c'est la dignité de notre condition. Ailleurs aussi dans le Prophète : Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre? Et s'il remplit toutes choses, il en donne lui-même la raison: Parce que je suis avec vous pour vous sauver. Le Seigneur manifeste ici non-seulement sa puissance et sa présence universelle, mais encore les faveurs et les bienfaits qui en résultent pour nous. Car c'est le propre de la divine présence de sauver tout ce qu'elle remplit. Et voilà ce qui fait dire au bienheureux Paul, dans les actes des Apôtres: En lui nous avons la vie, le mouvement et l'être. Il fait plus sans doute que de gouverner notre vie, celui qui

suum Dominus et impletionem, sed etiam vim ac beneficium ipsius adimpletionis ostendit. Hunc enim fructum in se habet divinitatis impletio, ut salvet ea quæ adimplentur. Et ideo in Apostolorum actibus beatissimus Paulus: In ipso, inquit, et vivimus, movemur, et sumus (1). Plus absque dubio quam gubernator est vitæ, in quo motus ipse viventis est. Non enim dixit, ab ipso nos, sed in ipso moveri, docens scilicet insitam intra virtutes sacras omnium nostrum esse substantiam; quia in ipso profecto vivimus, a quo hoc ipsum I ducimus quod sumus. Sed et Salvator ipse in Evangelio: Ecce ego, inquit, vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem seculi (2). Non solum nobiscum se esse dixit, sed etiam omnibus diebus esse nobiscum. Tu eum, ô ingratissime homo, qui sine cessatione nobiscum est, nec curam, nec respectum nostri habere dicis? Quid ergo facit nobiscum? Numquid ad hoc nobiscum est ut non respiciat, ut negligat? Et quomodo sibi utrumque convenit, ut qui pietati præstat præsentiam, impietati tribuat incuriam ? Ecce enim, inquit, vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem seculi. Præclare videlicet affectum Dei interpretamur, si nos calumniamur ab eo jugiter negligi, cum ille nos a se testetur jugiter non relinqui. Ille per hoc osten

(1) Act. XVII, 28.

(2) Math. XXVIII, 20.

en est le principe même. Car l'Apôtre ne dit pas, c'est par lui, mais, c'est en lui que nous avons le mouvement, voulant par-là nous faire entendre que notre substance à nous tous est renfermée dans les attributs sacrés, puisque certainement nous avons la vie en celui de qui nous tenons l'existence. Mais le Sauveur lui-même ne

dit-il pas dans l'Évangile : Voilà que je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle. Il ne dit pas seulement qu'il est avec nous, mais encore qu'il y est tous les jours. Vous, homme ingrat, celui qui est sans cesse avec nous, vous osez dire qu'il se met peu en peine de notre conservation! Que fait-il donc avec nous? Serait-ce pour nous abandonner, pour nous négliger qu'il voudrait s'y trouver? Et comment concilier ces deux choses, que Dieu soit présent à la vertu et indifférent au crime? Car, dit-il, voilà que je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle. C'est bien mal interpréter la tendre affection d'un Dieu, que de l'accuser d'insouciance à notre égard, lui qui nous promet une attention continuelle. Il a voulu par-là nous montrer qu'il ne cesserait de nous accorder sa tendresse et sa protection, puisqu'il ne nous refuse pas sa présence. L'amour divin, nous l'interprétons en mépris; des témoignages d'amour, nous les traduisons en manifestes de haine. Car les paroles qui nous assurent de sa présence, nous semblent plutôt des signes d'aversion, que des preuves de tendresse. Si le Seigneur nous avait avertis qu'il serait éloigné de nous, nous aurions moins sujet peut-être d'accuser sa négligence.

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dere voluit quod a nobis affectu et protectione jugiter non discederet, qui a nobis etiam præsentia non abesset. Nos in contemptum nostri divinam vertimus caritatem, nos amoris testimonia in odii argumenta mutamus.Hoc enim quod præsentem se esse dicit, odii magis testimonium esse volumus, quam amoris. Nam si absentem se Dominus futurum esse dixisset, minus causari forsitan de incuria poteramus absentis.

Majoris contemptus res est atque fastidii, si nos jugiter negligit, qui a nobis jugiter non recedit; et plus in se odii nostri habet, si ad hoc semper nobiscum permanet, ut, qui nos præsentia nun¡ 2. quam deserit, semper repudiet affectu. Sed absit hoc de piissimo ac misericordissimo Deo credi, ut ad hoc semper nobis voluerit adsistere, ut nos majore fastidio negligere videretur adsistens. Absit hoc scelus dici. Nemo enim, puto, vel in toto humano genere tam malus est, qui ideo cum ullo hominum velit esse, quia non amet, et ad hoc tantum uti præsentia sua cupiat, ut majore odii fructu possit despicere præsentem. Ipsa nos vel doceat humana natura, vel vincat, si non ideo cum quocumque homine esse cupimus, quia eum cum quo esse cupimus, diligimus. Et quia utique diligimus, prodesse ei præsentiam nostram cupimus quem amamus. Quod ergo etiam malo homini auferre non possumus, Deo tollimus; et pejorem pessimis hominibus Deum fa

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