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tant de chrétiens ont reconnu tour à tour une

expérience personnelle,

soit éphémère, soit

durable au contraire, et décisive, le Maître résume en ces termes la principale leçon de la Vie « En vérité, en vérité, je vous dis qu'à moins d'être engendré de nouveau, personne ne peut voir le Royaume de Dieu. »

L'idée subjective de l'Humanité éclaire cette renaissance que ne comprenait pas Nico

dème.

Cette Mère, dont la nature est d'aimer, suprême existence idéale, elle se réalisera quelque jour dans un sacerdoce vivant lui-même de la Vie éternelle elle existait déjà au monde invisible, avant que le Christ parût, avant que l'homme fût sur la Terre, puisqu'elle est par excellence l'Idée de l'espèce. Si l'existence de l'individu n'est séparable du tout que par apparence, l'être collectif normal ne se compose que d'hommes sacrifiés. L'Humanité est une ville. invisible, toute bâtie d'âmes, telles que le Christ

en montra le modèle. Le Grand-Être des morts n'est composé que de vivants véritables. L'idée du Grand-Être s'appelle, à vrai dire, une force divine.

CHAPITRE III

DU SYMBOLE DE L'ESPRIT-SAINT

Aimer l'Humanité, c'est donc aimer les hommes à travers l'image d'une idée directrice.

Il faut faire un pas de plus dans cette voie sacrée. La parole de l'Homme nouveau constitue le fondement d'une Symbolique tout ensemble divine et positive.

A. de Vigny disait des symboles qu'ils soutiennent l'adoration, comme le chiffre soutient l'esprit dans le calcul. Appliquons à ses propres termes cette remarque ingénieuse.

Le règne de la Colombe est celui même de l'Esprit-Saint. Le Pouvoir spirituel est l'EspritSaint visible sur la Terre. Pour la foule, il en est le symbole. Règne de la Colombe est règne

de Dieu; et règne de Dieu, règne de l'Église. En adorant son sacerdoce, la foule se courbe devant l'Esprit-Saint.

Sans un témoin digne de foi, il n'aurait pas été possible à Vigny d'entendre le principe divin du règne de la Colombe. Mais le Témoin a parlé des choses du ciel : « En vérité, en vérité, je vous dis que nous disons ce que nous savons et que nous rendons témoignage de ce que nous

avons vu. »

Jésus promettait aux apôtres l'avènement d'un Esprit invisible : « Je demanderai à mon Père, et il vous donnera un autre Consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous: l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point. Mais, pour vous, vous le connaissez : il demeurera avec vous et sera en vous 1. >>

Personne ne vit jamais Dieu : ce sont les termes de l'Écriture. On n'évite donc pas les

1 Jean, XIV, 16 et 17.

symboles. Tout dogme en est un. L'Être absolu,

dit un philosophe, ne peut plus être dans notre conscience que le phénomène de lui-même. Appliquée à l'Infini, écrit un autre, toute phrase est mythe ou symbole, car elle impose des bornes à l'illimité. Que dire donc de l'idée de Dieu? Dieu même est symbole.

S'il est bien vrai qu'une grande crise soit ouverte, la strophe de Vigny qui a pour titre le Silence n'y marque pas une date inutile. Sous la révolte romantique, l'idée de Dieu s'y résout. en l'idée de Mystère, comme l'espèce dans le genre. L'idée de Mystère absorbe celle de Dieu. Elle lui commande par hiérarchie. Le faisceau des vieux dogmes crie son long âge. Ils paraissaient jadis l'absolu même: ce n'est que symbole, et symbole soumis à des lois. Au nom de l'Homme-Dieu, l'humain et le divin se rapprochent. Le Mystère demeure: sa face change.

Selon la promesse de l'Évangile, un Principe divin, une force consolatrice réside dans l'es

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