L'art du théâtre: la voix, le geste, la prononciationEditions Nilsson, 1923 - 230 Seiten |
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Seite 134 - M'ordonnât elle-même une absence éternelle. Moi-même j'ai voulu vous entendre en ce lieu. Je n'écoute plus rien : et, pour jamais, adieu.... Pour jamais! Ah seigneur ! songez-vous en vous-même Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ? Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ; Que le jour recommence et que le jour finisse ' Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, Sans que de tout le jour je puisse voir Titus?
Seite 129 - Dont s'est armé Rodrigue a sa trame coupée. Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau! La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau Et m'oblige à venger, après ce coup funeste, Celle que je n'ai plus sur celle qui me reste.
Seite 135 - Seigneur. A vos douleurs je viens joindre mes larmes; Je vous viens pour un fils expliquer mes alarmes. Mon fils n'a plus de père ; et le jour n'est pas loin Qui de ma mort...
Seite 65 - Comme il fait noir dans la vallée ! J'ai cru qu'une forme voilée Flottait là-bas sur la forêt. Elle sortait de la prairie ; Son pied rasait l'herbe fleurie ; C'est une étrange rêverie ; Elle s'efface et disparaît.
Seite 121 - On me parle toujours d'orphelins sans famille : Dans l'avenir, mon Dieu, ne fais plus d'orphelins! Laisse descendre au soir un ange qui pardonne, Pour répondre à des voix que l'on entend gémir. Mets, sous l'enfant perdu que la mère abandonne, Un petit oreiller qui le fera dormir!
Seite 92 - Ma pauvre chérie, tu ne peux rien y faire, tu es originale sans le vouloir, tu as une effroyable crinière rebelle et frisée par la nature, ta sveltesse est exagérée, tu possèdes dans ton gosier une harpe naturelle : tout cela fait de toi un être à part ; ce qui est un crime de lèse-banalité. Ceci pour ton physique et voilà pour ton moral : tu ne peux cacher ta pensée et courber l'échiné.
Seite 144 - C'est une âme qui veut s'échapper de son enlacis charnel. C'est pourquoi je prétends que ces rôles gagneront toujours à être joués par des femmes intellectuelles qui seules peuvent leur conserver leur caractère d'êtres insexués, et leur parfum de mystère. Si j'avais été un homme, il me semble que j'aurais eu une si belle carrière ! Toujours au théâtre, la part faite aux hommes est la plus belle. Et c'est cependant le seul art où les femmes peuvent parfois être supérieures aux hommes.
Seite 143 - ... cerveaux hantés par le doute et la désespérance, des cœurs battant toujours plus fort et sans cesse torturés par leurs rêves évocateurs. L'âme brûle le corps. Il faut en voyant et en entendant agir ces Hamlet, il faut qu'on ait la sensation que le contenu va faire éclater le contenant. Il faut que l'artiste soit dépouillé de virilité. Il nous fait voir un fantôme amalgamé des atomes de la vie et des déchéances qui conduisent à la mort. C'est un cerveau sans cesse en lutte avec...
Seite 93 - acceptes ni hypocrisie ni compromission : ce qui est un crime de lèse-société. Comment veux-tu, dans ces conditions, ne pas éveiller la jalousie, froisser les susceptibilités, exciter les rancunes ? Si tu te désespères de ces attaques, tu es perdue, car tu seras sans forces pour lutter. En ce cas, je te conseille de brosser tes cheveux, de les enduire d'huile, enfin de les rendre aussi plats que ceux du Corse, et encore non ; car lui, Napoléon, les avait si plats que c'en était original....
Seite 138 - POURQUOI J'AI JOUÉ DES ROLES D'HOMMES On m'a souvent demandé pourquoi j'aime tant à représenter des rôles d'hommes et en particulier pourquoi j'ai préféré celui d'Hamlet à celui d'Ophélia.En réalité, je ne préfère pas les rôles d'hommes, mais les cerveaux d'hommes, et parmi tous les caractères celui d'Hamlet m'a tentée entre tous parce qu'il est le plus original, le plus subtil, le plus torturé et cependant le plus simple pour l'unité de son rêve.