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L'ancienne existence du coffret était révélée par les clous et les ferrements recueillis à l'entour des vases. Ainsi s'explique le désordre que nous remarquons dans les sépultures : le bois du coffret étant consumé par suite d'un séjour prolongé dans le sol, le terrain s'affaissait et les vases se trouvaient déplacés.

Nous ne voulons pas dire par là que cette disposition fût la seule adoptée: l'olla ne servait pa toujours d'urne funéraire. Ainsi on a rencontré une urne sphérique en verre, semblable à celle qui a été donnée au musée du Havre par M. Delacourt, et une autre, de forme carrée, qui n'avait pas moins de 17 centimètres de largeur sur 15 de diamètre extérieur à l'orifice.

Ce luxe de céramique ne pouvait d'ailleurs être permis à tout le monde. Bien des gens n'avaient même pu se procurer un vase entier pour y déposer la cendre de leur parent. C'est ainsi qu'on a rencontré un cruchon dont on avait brisé la tête et l'anse pour en faire une sorte d'olla (1), dont les parents du défunt manquaient sans doute au moment de l'inhumation. Une assiette retournée, un fragment de poterie même, remplissait au besoin le même office. Mais ordinairement c'était l'olla qui renfermait les restes du défunt, et qui était accompagnée des différents objets que nous allons passer

en revue.

Les quinze sépultures semblables au no 2 avaient des olla dans lesquelles on trouvait quelques objets, notamment des médailles.

Outre les médailles, les grandes olla des huit sépultures disposées comme le no 3, contenaient les objets les plus curieux : les vases en verre bleu, les fibules, les miroirs, le peigne, etc., etc.

(Note communiquée par M. Montier.)

(1) Ce vase fait partie de la collection donnée par M. Montier au Musée du Havre. On y voit aussi deux biberons et trois de ces lacrymatoires dont l'absence se remarquait autrefois dans notre galerie municipale.

Terre Cuite.

La collection d'objets en terre cuite recueillie au Câtillon comprend des vases de types très divers, en terres de couleurs différentes. Les vases rouges sont les moins nombreux, mais, par leur finesse autant que par la beauté de leur travail, ils sont beaucoup plus remarquables que les autres. Ils présentent, la plupart, la forme de bouteilles sphériques au col allongé. Le mieux conservé

est orné de deux anses qui lui donnent une certaine physionomie grecque. Il ne faudrait pas s'étonner outre mesure de cette circonstance, un vase à trois anses ayant été rencontré dans une sépulture du département des Deux-Sèvres (1).

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Une petite soucoupe ornée de feuilles en relief nous a rappelé une assiette semblable, trouvée à Etretat et déposée au Musée du Havre.

Une coupe de neuf centi mètres de hauteur, présente

des reliefs d'un bon style. On y remarque des figures allégoriques, des trépieds et des autels. La marque du potier Tibertus se trouve sous le filet circulaire du haut.

Les vases en terre grise, blanche ou noire, sont beau

(1) O. Boreau et B. Ledain. Niort. Clouzot, 1864. Pl. IV, no 5.

Sépulture gallo-romaine de Gourgé.

plus nombreux. Parmi eux, on compte une trentaine de cruchons à anse de couleur pâle. Entre ceux-ci, un seul, de couleur blanche et assez petit, a deux anses, comme le vase rouge que nous avons reproduit plus haut. Ces cruchons devaient contenir le lait, le vin ou les autres liquides qu'une pieuse pensée destinait à satisfaire les mânes

des défunts.

D'autres vases à offrande présentaient une forme allongée et avaient une ouverture très large. Trois trépieds seulement ont été retrouvés.

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Quatre biberons se sont rencontrés. Leur vue fait naître une pensée touchante : ces petits vases avaient été placés par la sollicitude maternelle dans des tombeaux de tout jeunes enfants.

Quelques figurinès ont été découvertes. Ce n'est pas sans étonnement que nous avons remarqué l'absence de ces statuettes de Vénus et de Latone si communes dans les cimetières gallo-romains. - Les figurines retrouvées représentent :

4° Un bélier dont la tête est surmontée d'un étui placé entre les deux cornes.

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2o Un oiseau, poule ou pigeon, en terre noire.

3o Un sanglier formé de deux pièces longitudinales rapprochées.

4o Un Mercure en terre blanche vernissée, coiffé du petase aîlé, emblême de voyage, et portant au bras gauche le caducée. De la main droite, il tient une bouteille.

5° Une tête de statuette en terre blanche.

6o Deux lampes en terre jaune vernissée. Elles repré

sentent toutes deux un pied droit humain, chaussé de la

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sandale antique munie de ses attaches. Le gros orteil est percé d'un trou correspondant au creux aboutissant à la partie supérieure de la pièce. La longueur est de 40 centimètres, la hauteur de 6. Un anse adroitement adoptée par derrière, augmente encore cette hauteur d'un centimètre.

Tous les vases dont nous avons parlé sont de dimensions ordinaires. Aussi n'a-t-on pas été peu surpris, vers la fin des travaux, de rencontrer une grande amphore en parfait état de conservation. Cet énorme vase mesure 2 mètres de circonférence sur un mètre de hauteur. Sa forme est globulaire et son extrémité inférieure se termine en pointe, de manière qu'on pouvait l'enfoncer dans le sol.

Ce n'est pas la première fois que nous voyons des amphores de ce genre. Montfaucon en a publié, dans son Antiquité expliquée, une semblable à la nôtre (1).

A Cauville et à la Cerlangue, on en avait rencontré, renfer

(1) Dom Bernard de Montfaucon.

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L'antiquité expliquée et représentée Paris, 1722. Seconde édition. Tome III; planche 69, n° 2.

mant des sépultures, qui avaient fixé l'attention de M. A. Deville. Ce savant antiquaire, se basant sur un passage de Pline (1), avait démontré que ces grands vases n'étaient autres que le dolium fictile des anciens, ayant servi à conserver des liquides. Quelquefois, on les utilisait pour protéger les vases funéraires contre la pression des terrains; on élargissait alors leur ouverture afin de permettre l'introduction des urnes.

Le dolium que nous mentionnons était vide. La partie supérieure, déjà enlevée à l'aide d'un burin, a été retrouvée et a pu être rajoutée. Comme les anses n'avaient pas été brisées, ce vase se trouve ainsi rétabli en entier.

Verre.

Ce qui donne du prix à la collection fournie par le cimetière du Câtillon, c'est la variété des vases en verre qu'on y a rencontrés, c'est surtout leur état de conservation. Cet état de conservation serait difficile à comprendre si l'on n'était prévenu que la plupart de ces fragiles objets se trouvaient renfermés dans d'épais vases en terre.

Les fioles dites lacrymatoires sont très nombreuses et d'une grande diversité de types. Les unes sont aplaties à leur base, les autres sont légèrement renflées. Deux d'entr'elles ont une

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panse large et carrée. Une seule, en verre bleu, offre la forme d'une poire.

Parlerons-nous des opinions; si contraires émises sur le mode d'emploi de ces lacryma. toires? Parlerons-nous de l'inscription funéraire citée par Montfaucon ? Tout le monde connaît l'ancienne croyance d'après laquelle ces petites fioles auraient servi à recevoir les larmes des parents du défunt. Aujourd'hui, on paraît dis

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(1) Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen. Année 1842.

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