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posé à admettre qu'elles étaient remplies de parfums, et les mots fioles à onguent, employés par les conservateurs du nouveau Musée de South-Kensington, à Londres, pour désigner ces petits objets de verre, pourraient sans doute remplacer avantageusement l'ancienne dénomination de lacrymatoires que l'usage leur a consacré.

Puisque nous sommes sur le terrain difficile des conjectures, demandons-nous quelle pouvait être l'utilité de ce bâton de verre qui a été retrouvé dans une des premières

sépultures explorées. Des baguettes analogues ont été recueillies à diverses reprises dans des cimetières gallo-romains, mais on n'a pas, selon nous, expliqué suffisamment leur raison d'être. Peut-être est-ce parce que les précédentes avaient été presque toutes brisées avant d'être déposées dans les sépultures, de sorte que les suppositions les plus diverses étaient permises sur la manière dont l'extrémité mutilée aurait pu être recomplétée. Notre baguette, qui a 21 centimètres de longueur, est terminée à chaque bout par un bouton aplati.

Les vases en verre sont, nous l'avons déjà dit, très curieux. Un des plus beaux mesure 18 cen.

timètres et est orné d'une anse.

Un autre est surmonté d'un sus

pensoir en forme de V renversé.

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Deux autres vases, de 12 centimètres, sont en verre bleu. Ils ont une forme un peu sphérique et sont ornés de traits blancs ondulés se succédant en spirale.

Deux charmants petits vases nous ont frappé par leur élégance. Le premier

CB

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est une

fiole

à

quatre pans munie d'une anse. Le second est d'une forme peu commune, et rappelle ces diminutifs de lavabos que l'on fabrique pour servir de jouet aux

petites filles ou pour orner les étagères. Un similaire, de dimensions un peu plus grandes, s'est rencontré dans les dernières fouilles.

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Deux bulles ont été retrouvées séparément. Elles sont en verre bleu et me. surent un peu plus de 4 centimètres de diamètre. Les boules en verre ne sont pas rares, mais, le plus souvent, elles sont

pleines. Celles-ci sont creuses et, par la

perfection de leur forme, elles nous donnent une idée très favorable de l'habileté des verriers gallo-romains.

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Nous avons remarqué une grande fiole à panse sphérique. Une autre, qui devait être semblable à celle-ci, n'a pu être recouvrée intacte: il n'en reste plus que le col, lequel a 12 centimètres.

Quatre coupes en verre méritent d'être signalées. Elles sont incolores comme si elles étaient en cristal. Sur une d'elles on voit des cercles évidemment pratiqués à l'aide du tour. Une autre, arron

die à la base, est ornée de douze filets en relief.

Trois petites ampoules ont été recueillies. La première, qui ne mesure que 4 centimètres, a une ouverture très large. L'orifice des deux autres est très étroit et se trouve orné de petites anses très élégantes.

Parmi tous ces objets, nous en avons rencontré un qui n'a pas peu exercé notre imagination. Il est en verre très mince et a la forme d'un cornet arrondi, ou d'une cornue dont une moitié de la panse aurait été brisée. Le peu de largeur de l'orifice de cèt objet, à l'une de ses extrémités, et la brisure qui empêche de reconnaître la forme primitive de l'autre, nous obligent à avouer franchement notre impuissance à déterminer le nom et l'usage de cette pièce curieuse.

M. l'abbé Cochet, qui est venu au Mesnil dans le mois de Juillet, y a rencontré une coupe en verre avec les noms de Petrahes et de Prudes, gladiateurs célèbres du temps de Néron. Cette coupe a été donnée par M. Montier au Musée départemental. Ne l'ayant pas vue, nous ne pouvons la décrire. Nul doute, au reste, que le savant conservateur du Musée de Rouen n'en publie prochainement un dessin.

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Mais un objet dont l'examen a provoqué un résultat inattendu et dont nous ne connaissons pas d'analogue, c'est une portion sphérique de verre très mince ayant pu avoir, dans son intégrité primitive, 6 centimètres et demi de diamètre. Elle est doublée d'un métal d'apparence assez tendre. Soumis à l'analyse de M. Leudet,

membre de la Société Havraise, le métal a été reconnu par cet habile chimiste pour du plomb pur, sans trace d'amalgame (1). Quand même on ne partagerait pas l'opinion de notre savant collègue sur la nature de la couche métallique destinée à donner le pouvoir réflecteur, opinion qui nous paraît parfaitement admissible, cette circonstance, de trouver un mi

(1) Tableau archéologique de l'Arrondissement du Havre. Page 52. Recueil des publications de la Société Havraise d'Etudes diverses. Page Bulletin Monumental. Année 1867, no 6.

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roir en verre réfléchissant encore parfaitement les objets après dix-huit siècles de séjour dans une sépulture, n'en est pas moins très remarquable. Elle fait voir, d'ailleurs, que les glaces étamées ne sont pas une invention aussi moderne qu'on est généralement disposé à le croire. Cela n'a, du reste, rien de bien surprenant les Gaulois avaient connu de bonne heure l'art 'd'étamer les métaux; les Gallo-Romains, leurs petit-fils, ont pu connaître l'art d'étamer le verre.

Objets Métalliques.

Parmi les objets métalliques, nous devons citer en première ligne une lampe en fer à suspensions en bronze. Elle est fortement oxydée et cependant ses chaînettes tiennent encore, sur une longueur de 12 centimètres, d'une part, au vaisseau et, de l'autre, au bouton, point de réunion, au sommet duquel est encore fixée la double chaîne d'attache, laquelle a 15 centimètres de hauteur.

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dont les fragments retrouvés sont encore très brillants. Ce miroir avait été brisé avant son introduction dans l'urne, comme pour figurer le naufrage de la vie.

2o Un compas en fer, de 17 centimètres, avec ses branches plates encore écartées.

3o Un poignard de 17 centimètres de longueur.

5o Un fer de lance mesurant, avec sa douille, 37 centimètres.

5° Plusieurs fibules et deux agrafes. La fibule et l'agrafe

que nous présentons sont si
bien conservées qu'on a peine
à les croire contemporaines des
Césars. Malgré leur 1,800 ans,
les ardillons de ces deux pièces
jouent encore parfaitement
dans les charnières.

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6o Trois petites sonnettes

ou tintinnabula, semblables à celles qu'on atta-
tachait à un ruban pour orner le poitrail des che-
vaux. On a eu l'heureuse idée de remonter la
plus grande, et elle donne maintenant un très joli son.

7° Deux cuillères à tige mince et terminée en pointe.

Un usage que nous ne nous chargerons pas de justifier, leur a consacré le nom de cuillères à parfums. Peut-être était-ce une cuillère de ce genre que Martial avait en vue, lorsqu'il disait :

Sum cochleis habilis, sed nec minus utilis ovis,
Numquid scis potius cur cochleare vocer?

(Martial. Ep. XVI, 124.)

D'après ce passage, cette cuillère aurait servi à deux fins : à retirer des vignots de leur coquille (avec le bout pointu), et à manger des œufs (avec la spatule) (1).

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