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extérieur de placer sa main dans celle de la personne envers laquelle on s'engage: on doit alors, au lieu de trois siècles, en passer six en enfer, à moins encore qu'une offrande, toujours proportionnée au temps, ne désarme la vengeance divine. On le commet, en troisième lieu, si on n'acquitte pas les salaires convenus ou la récompense promise pour les services rendus, par le travail des animaux domestiques qu'on aurait loués. Dans le premier cas, on est damné pour 700 ans, et dans le second cas, pour 800 ans. Les proches parents ont encore le droit de faire une offrande expiatoire. Un séjour de neuf siècles en enfer, pour les dégâts commis sur les propriétés voisines, par les animaux domestiques; enfin un séjour de dix siècles d'expiation en enfer, pour torts commis contre les biens appartenant aux communes.

Il ne faut pas croire que la punition céleste soit la seule qui frappe le coupable; la Justice, gardienne de la société, en inflige une temporelle qui se mesure sur le nombre d'années à passer dans le séjour du malheur et des ténèbres. Le criminel ne s'inquiète que bien faiblement des tourments de l'autre vie, surtout lorsque leur durée est limitée, car si longue que soit cette peine elle a un terme, elle ne peut engendrer le désespoir. La loi a établi une graduation, elle inflige au coupable 300 coups, 600 etc., de courroie de peau de chameau, lesquels correspondent aux 300, 600, 700, 800, 900 ans et aux mille ans à passer en enfer. Que signifie même une peine de mille ans, puisqu'elle a un terme; telles sont les dispositions et les degrés de pénalité concernant les mithradaroudis.

Après les mithradaroudis, la loi s'arrête à l'aguerefté et à l'éouverefté. On commet le premier quand on a voulu frapper et qu'on a fait des démarches pour frapper son ennemi, et le second quand on l'a réellement frappé. La loi punit les fautes contre la pudeur; elle a des châtiments contre tout ce qui peut porter atteinte aux mœurs et à l'honnêteté publique, elle punit la séduction et l'infanticide; elle se tait par rapport au parricide. Il semble qu'elle regarde ce grand

attentat comme impossible. Le père avait le droit de vie et de mort sur ses enfants, cette pensée seule les maintenait dans la crainte et le respect.

LOIS MORALES. Zoroastre, comme tous les législateurs de l'antiquité, apporta le plus grand soin à établir et à promulguer des lois morales destinées à prévenir les grands forfaits, qui sont toujours rares, et à faire naître et entretenir dans le cœur de l'homme l'amour et la pratique de la vertu. L'homme a des devoirs à remplir envers Dieu, envers lui-même et envers ses semblables. Il doit à Dieu l'adoration, l'obéissance et l'amour; il se doit à lui-même d'être pur dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actions; il doit donc éviter jusqu'à la moindre apparence du mal. Écoutez encore cette maxime : « Si le rang, si les talents ou la fortune excitent en vous la jalousie, rejettez-en promptement la pensée, de crainte qu'elle ne devienne le tourment de votre cœur. Évitez la raillerie, la médisance, la calomnie, car ces vices odieux sont nuisibles à ceux mêmes qui s'y livrent. Malheur à l'homme qui enseigne à faire le mal de quelque nature qu'il soit. Fuyez le mensonge, car il est bientôt connu, et il engendre le mépris. Appliquez-vous à maintenir la paix et l'harmonie parmi vos semblables, car ils sont vos frères. Fuyez la violence. Malheur au citoyen qui est assez vil pour faire le mal, ou assez lâche pour le laisser commettre, sans chercher à s'y opposer. Fuyez avec soin l'impudicité, car, comme la vipère qui est prompte et cruelle, elle blesse le cœur et donne la mort à l'âme. Faites l'aumône; n'oubliez jamais que vous êtes l'ami du pauvre et le défenseur de l'opprimé. Ne remettez jamais une bonne action au lendemain ; cependant ce n'est pas encore assez de faire le bien, il faut le faire avec intelligence. Enfin, comme corollaire des lois morales de Zoroastre, terminons par cette maxime : « Quand un homme vous a offensé, par parole ou par action; qu'il ait été entraîné ou non par la colère; si cet homme s'humilie devant vous, s'il vous demande pardon, ne vous contentez pas d'oublier son injure, soyez plus généreux encore, montrez-vous son ami. « Cette

maxime seule suffit pour oublier l'erreur de Zoroastre sur l'origine du premier homme, et pour nous convaincre qu'il n'a pas été seulement un grand philosophe, mais qu'il a été avant tout un homme de bien.

CHRISTOPHE COLOMB

PAR M. ALP. DOUSSEAU

Membre Résidant

1re Partie

Anciens peuples navigateurs, Indes Asiatiques et découverte du Nouveau-Monde

Aux époques fixées par la providence, des événements insignes par leur étrangeté ou par leurs conséquences, comme la découverte de l'Amérique dont nous allons parler, ont eu lieu successivement sur notre globe. Ces faits avaient leur raison d'être ; ils sont arrivés à leur temps. A leur temps il en éclorra bien d'autres que nous soupçonnons à peine, et bien d'autres encore que nous ne prévoyons pas du tout.

Bien qu'il y ait à peine trente ou quarante millions d'années que notre globe, de nébuleuse qu'il était, se soit constitué planète, ses mémoires sont déjà volumineux, et ils sont au moins aussi intéressants que ceux qu'écrivent tant de ses enfants bimanes. Seulement, ils sont rédigés en caractères hiéroglyphiques peu faciles à déchiffrer;- ainsi, si nous vou

lions préciser l'époque où surgit à son tour le nouveau-monde, où l'immense chaîne des Andes se souleva jusqu'aux nues, nous éprouverions quelque difficulté. — Il est vrai que nous sommes infiniment plus modernes que la terre qui nous porte! nous, la plus moderne de toutes les races d'êtres qui la décorent; à peine comptons-nous vingt mille années d'existence, dit-on; il est certain que nous sommes bien jeunes encore notre vaniteuse étourderie le prouve nous deviendrons plus sages en prenant de l'âge; nous sommes même, en ce glorieux dix-neuvième siècle, dans une crise de croissance intellectuelle des plus remarquables, aussi nous moquons-nous un peu de nos dévanciers. Il est vrai que la postérité nous le rendra bien !

Que de prodigieuses révolutions a subi notre globe pendant sa longue période de formation! que de déchirements avant celui qui forme le détroit de Gibraltar, et cet autre qui sépare la France de l'Angleterre ! que de bouleversements, de cataclysmes !... Nos mines de houille, où gît ensevelie la flore antique, et les nombreux débris de la faune dite antédiluvienne nous en apprennent quelque chose ! et depuis ce grand déluge qui n'épargna que Noé, sa famille et sa ménagerie, et déposa l'arche sur le sommet de l'Ararat, à 5,350 mètres au-dessus du niveau de la mer, (ce que je ne crois guère et ne comprends pas du tout) que de catastrophes naturelles, jusqu'à la grande peste de 1348, qui fit périr un tiers des humains! et que d'autres fléaux encore jusqu'à nos jours fléaux moins destructeurs, pourtant; car, comme nous, le globe se refroidit en vieillissant, et devient d'autant plus raisonnable que ses moyens ne lui permettent plus de faire autrement.

Quel dommage que nos monstrueux prédécesseurs, les pachidermes, les sauriens et autres géants dont nous retrouvons les ossements fossiles, n'aient rien écrit ! et que d'hier seulement ces débris de races éteintes soient pour nous un livre intelligible ! - Il y a bien les vers d'un mastodonte havrais, ceux de son vieux camarade l'Ichthyosaure de la Hève,

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