» Ne valait-il pas mieux, de l'altière Corine » Endurer les dépits et la fierté chagrine? » Et toi, brune Iopé, que n'ai-je encor ton coeur ! » Ruisselle entre mes doigts et l'hiver et l'été. » Oui, ces divins accords je puis les répéter. » Oh! seulement un jour que mon humble retraite, » Le spectacle des champs, la chasse vous arrête! » Régnez sur mes chevreaux, ce jeune peuple est doux; » Venez, d'un bois léger, les chasser devant vous. » Imitons le dieu Pan: nous chanterons ensemble. » De mucts chalumeaux, qu'un peu de cire assemble Et dixit moriens: Te nunc habet ista secundum. puer : Ecce ferunt Nymphæ calathis; tibi candida Naïs, (8 Ipse ego cana legam tenerâ lanugine mala, Rusticus es, Corydon, nec munera curat Alexis; Neç, si muneribus certes, concedat Iolas. Heu! heu! quid volui misero mihi? floribus austrum, Perditus, et liquidis immisi fontibus apros. Ont appris de sa bouche à rendre un son flatteur, » Et le dieu des brebis l'est aussi du pasteur. » Oui, que sur mes pipeaux vos lèvres se reposent: >> Quel prix à mes leçons d'autres que vous proposent! ›› Damète a su lui-même unir à mes pipeaux » Pour sept tons différents sept tubes inégaux; » J'expire, m'a-t-il dit, et je te les confie: » Amyntas en montra son orgueilleuse envie: » J'ai deux chevreuils encor, tous deux sont mouchetés: » Chez moi sous deux brebis ils croissent allaités; Je les garde pour vous; Thestylis les souhaité: » Aura-t-elle un présent que votre orgueil rejette? » Approchez, belle enfant; voyez combien de lis » En corbeille, en faisceau, les nymphes ont cueillis! » La brillante Naïs pour vous unit en gerbes » La pâle violette à des pavots superbes; » L'hyacinthe au narcisse, et le feu du souci » Près du vaciet en deuil brille plus adouci. » C'est trop peu que des fleurs, je veux y joindre encors » Des coins au blond duvet que le safran colore, » Des prunes dont l'azur enchante les regards, » Et des marrons choisis dépouillés de leurs dards. silvas, Quem fugis? ah demens! habitârunt dî quoque Me tamen urit amor : quis enim modus adsit amori? Invenies alium, si te hic fastidit, Alexin. Mais que sont tes présents! quelle erreur te possède; » Penses-tu qu'à ce prix Iolas te la cède? >> Que ce nom m'est fatal! Ce nom, source de pleurs, pour moi l'ouragan déchaîné sur les fleurs, Est » Ou l'affreux sanglier dans une onde limpide. » Non, les bois ne sont point ce que tu fuis, perfide! » Et Pâris et les dieux les ont tous habités. » Pallas, qui les fonda, peut aimer les cités ; » C'est à nous de chérir une forêt profonde. » Le tigre suit du loup la trace vagabonde, » Le loup cherche l'agneau, l'agneau des prés fleuris ; » Chaque être a son penchant : le mien, c'est Lycoris. »Tu le vois : l'ombre au loin descend de la colline, » Le bœuf, libre du joug, vers l'étable chemine; » Moi seul, d'un long tourment dévoré nuit et jour, » Je brûle, et ne vois point de remède à l'amour!.... » Corydon! Corydon! abjure un vain délire, » Au pied de cet ormeau ta jeune vigne expire; » Tresse l'osier flexible en paniers arrondis: » Une autre de ton cœur sentira mieux le prix. » |