AVERTISSEMENT. COMME bien des personnes, surtout les Prédicateurs, n'ont n'ont pas toujours le loisir de lire tout un Sermon, et qu'ils sont quelquefois bien aises d'en voir d'abord toute la suite, on a cru leur faire plaisir de réduire les Sermons contenus dans chaque volume, et d'en mettre l'abrégé à la fin du volume, en forme de Table. On pourra tirer encore de ces abrégés deux autres avantages. Car plusieurs apprendront de là, comment, en composant un discours, on doit, avant toutes choses la matière et lui donner de l'ordre. En comparant en suite les abrégés avec les Sermons, on verra de quelle manière on peut étendre, orner, et relever par l'expression, les pensées mémes les plus simples et les plus communes. en arranger TOME I. 43 AVEC L'ABRÉGÉ DE CHAQUE SERMON, Nota. Le premier chiffre marque la page où commence l'article Sermon pour la fête de tous les saints, sur la Récompense des saints, page 1. SUJET. Réjouissez-vous, et faites éclater votre joie :`car une grande récompense vous est réservée dans le ciel. Jésus- Christ dans ces paroles nous propose une récompense; et en cela même, il nous fait connoître que nous pouvons aimer et servir Dieu par intérêt, pourvu que ce ne soit point un intérêt servile, mais un intérêt chré- tien. Or, on ne peut mieux juger de l'excellence et des avan- tages de cette récompense qui nous est promise dans le ciel, que par comparaison avec les récompenses du monde; et c'est le sujet de ce discours. P. 1-3. DIVISION. La récompense des saints est une récompense sûre; au lieu que les récompenses du monde sont douteuses et incertaines, 1.re partie. La récompense des saints est une récompense abondante; au lieu que les récompenses du monde sont vides et défectueuses, 2. partie. La récompense des saints est une récompense éternelle; au lieu que les ré-: compenses du monde sont caduques et périssables, 3.o partie. I. PARTIE. Récompenses du monde, récompenses dou- teuses et incertaines; au lieu que la récompense des saints TABLE ET ABRÉGÉ DES SERMONS. 505 je suis certain qu'il saura me le garder pour ce grand jour, : C'est ainsi que nous pouvons et que nous devons nous dire Un mondain ne peut tenir ce langage à l'égard du monde Trois causes de l'incertitude des récompenses du monde. 1. Des mérites que les hommes ne connoissent pas. Par ce obscurs aussi bien que les éclatans: sujet de consolation pour ames fidèles et ferventes. Par rapport au monde, point de mérites que le temps n'efface: mais Dieu n'oublie rien. P. 9-12. par 2. Des mérites, quoique connus des hommes, qui ne leur plaisent pas : soit par l'aliénation des cœurs soit la contrariété des intérêts, soit par jalousie. Mais comme Dieu hait nécessairement le péché, aussi ne peut-il pas ne point aimer le mérite des œuvres chrétiennes, et en l'aimant ne le point couronner. P. 12, 13. 3. Des mérites que les hommes ne récompensent pas, parce qu'ils ne le peuvent pas. Ils ne sont, ni assez riches ni assez puissans. Au lieu què rien ne peut excéder le pouvoir de Dieu, qui est infini. P. 13, 14. Nous sommes donc sûrs de Dieu. D'où David tiroit cette sainte conclusion: qu'il vaut bien mieux se confier dans le Seigneur, que dans les hommes, et dans les princes mèmes de la terre. P. 14, 15. Ce n'est pas qu'on ne puisse et qu'on ne doive servir les princes et les maîtres du siècle : mais à combien plus forte raison devons-nous servir Dieu; et si nous avons tant d'ardeur pour des récompenses qui, par tant de raisons, nous peuvent manquer, combien sommes-nous inexcusables de ne rien faire pour cette récompense souveraine qu'un Dieu nous assure. P. 16. II. PARTIE. Récompenses du monde, récompenses vides et défectueuses; au lieu que la récompense des saints est une récompense abondanie. Car, c'est une récompense, 1. qui surpasse, ou du moins qui égale nos services; 2. qui, par elle-même, est capable de nous rendre parfaitement heureux. Deux propriétés dont nulle ne convient aux récompenses du monde. P. 17, 18. 1. Récompense qui surpasse tous nos services. Que ne fait-on pas tous les jours pour la fortune du monde ; et dès qu'on y est parvenu, par combien d'épreuves n'en reconnoîton pas la vanité et le néant ? beaucoup de travail et peu de fruit. P. 18, 19. Mais le moindre degré de la gloire des saints est infiniment au-dessus de tout ce qu'ils ont entrepris ou souffert pour Dieu. Ce qui faisoit dire à saint Paul, que toutes les sauf frances de la vie, ne sont pas dignes de la gloire que Dieu nous réserve. Venez, est-il dit au bon serviteur dans l'évangile: vous avez été fidèle en peu de choses: entrez dans la joie de votre Dieu, parce que la joie de votre Dieu est trop grande pour entrer dans vous. P. 20, 21. 2. Récompense capable par elle-même de nous rendre parfaitement heureux. Voit-on des grands et des riches dans le monde qui soient contens? Ne forment-ils pas sans cesse de nouveaux désirs, parce qu'ils ne trouvent rien, ni dans les biens, ni dans les honneurs du monde, qui remplisse leur cœur? P. 22, 23. Mais, Seigneur, s'écrioit David, je serai rassasié, quand vous me découvrirez votre gloire. La foi même nous l'enseigne; et nous n'en devons point être surpris, puisque Dieu ou la possession de Dieu sera la récompense des saints. P. 241 25. Un préjugé sensible de cette vérité, c'est qu'en effet, dés cette vie, nous voyons des hommes qui se tiennent et qui sont réellement heureux de ne posséder que Dieu, et de ne s'attacher qu'à Dieu. Nous ne voyons point de riches contens de leurs richesses, d'ambitieux contens de leur fortune, de sensuels contens de leurs plaisirs et nous voyons des pauvres évangéliques contens de leur pauvreté, des humbles contens de leurs abaissemens, des chrétiens crucifiés et morts au monde, contens de leurs austérités et de leurs croix. P. 26, 27. Quelle onction intérieure n'ai-je pas goûtée moi-mêine, Seigneur, à certains momens où vous bannissiez de mon cœur les vains plaisirs, pour y entrer à leur place ? Et intrabas pro eis. Or, si Dieu remplit ainsi notre cœur sur la terre, que sera-ce dans le ciel ? P. 28. III. PARTIE. Récompenses du monde, récompenses caduques et périssables; au lieu que la récompense des saints est une récompense éternelle. Les athlètes courent dans la carrière et combattent, pourquoi ? Pour une couronne corruptible; mais nous, reprenoit l'Apôtre, si nous travaillons c'est pour une couronne immortelle. P. 29, 30. En effet, toutes les récompenses du monde sont passagères. Combien de fortunes avons-nous vu tomber ? combien |