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Les sociétés reviendront à la santé. Il est de toute impossibilité que le fait l'emporte définitivement sur le droit. Le droit étant de Dieu, tandis que les faits qui le détruisent viennent des hommes, dire que le droit succombe, ce serait dire que les hommes ont détrôné Dieu. Heureusement Dieu est la seule puissance que les fusils les plus perfectionnés n'atteignent point. Peu importe donc la victoire de la force sur le droit; les vaincus peuvent hardiment appeler à l'avenir, l'avenir ne leur fera pas défaut. Mais comme Dieu n'aide que ceux qui s'aident eux-mêmes, il faut maintenir haut et ferme notre drapeau, il faut lutter pour combattre la dangereuse. maladie que nous venons de signaler. Du jour où les hommes seront revenus au sentiment du droit, la force aura cessé de régner, car ce sont les idées qui gouvernent le monde. »>

Nous avons écrit nos Études dans cet esprit. On prétend que l'histoire prouve à chaque page l'empire de la force. Oui, la force règne dans les relations des peuples; mais l'histoire nous montre à quoi elle aboutit. Le monde ancien était réellement fondé sur le droit du plus fort, et la force y était hautement proclamée comme la maîtresse du monde. Qu'arriva-t-il ? L'antiquité succomba sous la force. Si nos sociétés modernes n'avaient d'autre appui que la force, elles auraient le même sort. Heureusement il n'en est pas ainsi. Un principe, inconnu des anciens, s'est révélé en 89, le droit de l'individualité humaine. Il a déjà opéré des miracles. Sous son influence, les classes sociales se sont transformées, l'esclavage a disparu; pour la première fois depuis que le monde existe, tout homme est une personne, et a des droits qu'aucune puissance ne lui peut enlever. En même temps que les droits de l'homme ont été proclamés, les droits des nations ont été reconnus. Mais il faudra des siècles pour que ce principe nouveau entre dans les mœurs. Alors seulement le droit régnera dans le monde, et avec le droit la paix.

Dès maintenant un immense progrès s'est accompli dans les relations internationales. Chez les Grecs, le peuple le plus civilisé, le plus humain de l'antiquité, la guerre était l'état naturel des hommes, la paix n'existait qu'en vertu d'une convention. Voilà le vrai règne de la force. Aujourd'hui la paix, et partant le droit est devenu l'état normal du genre humain. Chez les anciens, la force était en réalité un instrument de progrès, elle unissait les peuples.

Aujourd'hui la violence n'est plus nécessaire pour unir les hommes; le développement pacifique des facultés humaines a créé mille liens plus puissants que la force. Est-ce à dire que la force disparaîtra et que la paix sera perpétuelle? On a attaché trop d'importance à l'idée de paix; on y voit un idéal, et on voudrait le réaliser par une organisation unitaire du genre humain. La paix n'est pas plus le bien absolu que la guerre n'est le mal absolu. Certes, la paix est l'état naturel des sociétés, mais elle n'est que l'une des conditions de l'association humaine, c'est à dire un moyen. Gardons-nous d'y voir le but suprême de nos efforts. C'estpour réaliser la paix à tout prix que Hobbes a formulé la théorie du despotisme; c'est pour donner à l'humanité ce bien suprême que le Dante a écrit la théorie de la monarchie universelle, et la monarchie serait aussi le tombeau de la liberté. C'est la liberté qui est le but idéal de notre existence sur cette terre, parce que la liberté est la condition de toute vie, de tout progrès. Liberté indi viduelle 'et indépendance nationale, telles sont les bases de l'association humaine. Quand elles seront solidement assises, le règne du droit sera assuré autant qu'il peut l'être. La paix sera-t-elle perpétuelle? sera-t-elle garantie par un lien légal qui soumet+ tra les peuples à une autorité supérieure? Nous avons émis des doutes, mais ce ne sont que des doutes. Qui oserait poser des limites au genre humain? Il n'y a pas de colonnes d'Hercule pour la perfectibilité humaine. Voilà encore un enseignement que l'histoire nous offre. Le progrès n'est pas une théorie, c'est un fait. Notre but, en écrivant ces Études, a été de mettre ce fait dans tout son jour. Si nous avons réussi, nous n'aurons pas consacré en vain une vie d'homme à un travail sans relâche. En tous cas nous rendons grâces à Dieu, de ce qu'il nous a permis de l'achever; nous lui rendons grâces de ce qu'il nous a donné la passion de l'étude, comme compagnon de la vie, et comme consolation!

FIN

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§ 1. Dieu dans l'histoire

§ 2. L'antiquité.

No 1. L'empire de la force.

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Buckle

No 2. La force, principe de civilisation
No 3. La force, préparation du christianisme.

§ 3. Le christianisme et les barbares

No 1. Jésus-Christ.

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- Ce que le Christ voulait, ce

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Ce que les Barbares veulent

et ce que Dieu veut

No 3. Les Barbares et le christianisme

§ 4. La féodalité

No 1. La féodalité et l'idée du droit

No 2. La féodalité et l'Église

No 3. L'empire et la papauté

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No 4. Dissolution de la féodalité et du catholicisme. 327

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No 1. La révolution et la propagande de la liberté. 360

N° 2. Napoléon et la Révolution

No 3. La providence et la justice divine

365

372

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