Œuvres de Millevoye: éd. pub. avec des pièces nouvelles et des variantes, Band 2

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A. Quantin, 1880

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Seite 125 - Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage. Chaque vertu devient une divinité : Minerve est la prudence, et Vénus la beauté ; Ce n'est plus la vapeur qui produit le tonnerre, C'est Jupiter armé pour effrayer la terre ; Un orage terrible aux yeux des matelots, C'est Neptune en courroux qui gourmande les flots.
Seite 341 - Les prétextes pour éluder les devoirs sont ôtés, les négligences corrigées, les abus réformés ou prévenus. Il savait punir , il savait encore mieux pardonner. Vaste dans ses desseins, simple dans l'exécution, personne n'eut à un plus haut degré l'art de faire les plus grandes choses avec facilité , et les difficiles avec promptitude.
Seite 141 - O moment solennel ! ce peuple prosterné , Ce temple dont la mousse a couvert les portiques , Ses vieux murs , son jour sombre et ses vitraux gothiques , Cette lampe d'airain qui , dans l'antiquité , Symbole du soleil et de l'éternité, Luit devant le Très-Haut , jour et nuit suspendue ; La majesté d'un Dieu parmi nous descendue, Les pleurs , les vœux , l'encens qui...
Seite 152 - , ploratus et ululatus multus; Rachel plorans filios suos, et noluit consolari quia non sunt. « Une voix a été entendue sur la montagne, avec des pleurs et beaucoup de gémissements : c'est Rachel pleurant ses fils, et elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus.
Seite 136 - Porte un fruit de l'hymen trop souvent malheureux , Et , sur un lit cruel long-temps évanouie , Mourante , le dépose aux portes de la vie. C'est elle qui , vouée à cet être nouveau , Lui prodigue les soins qu'attend l'homme au berceau.
Seite 87 - Que des Canadiens j'aime l'antique usage ! Sur les bords du torrent, près du rocher sauvage, Leur âme se nourrit du charme des douleurs : Ils cultivent la tombe et l'arrosent de pleurs. Un tendre souvenir, dans la saison nouvelle , Vers cet enclos sacré doucement les rappelle. Morne et silencieux, sur la pierre étendu, Le père croit revoir le fils qu'il a perdu ; Les yeux levés au ciel , la mère désolée S'approche avec lenteur de l'étroit mausolée , Et , soupirant le nom de cet enfant...
Seite 85 - Par un souffle elle craint de hâter son réveil: Elle entoure de soins sa fragile existence; Avec celle d'un fils la sienne recommence: Elle sait, dans ses cris, devinant ses désirs, Pour ses caprices même inventer des plaisirs. Quand la raison précoce a devancé son âge, Sa mère, la première, épure son langage; De mots nouveaux pour lui, par de courtes leçons, Dans sa jeune mémoire elle imprime les sons; Soin précieux et tendre, aimable ministère, Qu'interrompent souvent les baisers...
Seite 85 - D'un peuple turbulent flegmatique monarque, Dépouillant de son front la vieille austérité, Décerne au jeune athlète un laurier mérité. En silence on attache une vue attendrie Sur l'enfant qui promet un homme à la patrie ; Cet enfant, c'est le tien. Un cri part : le vainqueur, Porté par mille bras, est déjà sur ton cœur; Son triomphe est à toi, sa gloire t'environne, Et de pleurs maternels tu mouilles sa couronne.
Seite 53 - Avides d'envahir son tardif héritage , D'un vieillard importun accusaient le long âge. Ils feignent que leur père, indigne de son art , N'agit , ne pense plus , ne vit plus qu'au hasard , Et que de sa raison par les ans affaiblie Le flambeau pâlissant s'éteint avec sa vie. Sophocle est accusé par ses enfans ingrats , Et Sophocle est conduit devant les magistrats.
Seite 131 - ... la naissance? Que de berceaux pour eux aux arbres suspendus ! Sur le plus doux coton que de lits étendus ! Le père vole au loin, cherchant dans la campagne Des vivres qu'il rapporte à sa tendre compagne ; Et la tranquille mère, attendant son secours, Échauffe dans son sein le fruit de leurs amours.

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