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ment saint, qui veut avant tout retrouver son image dans ses enfants. Ainsi, des perfections inhérentes au Père céleste, découlent et les devoirs du père qui est ici-bas, et la nature de l'éducation.

Ici, encore, nous voyons tous ces devoirs accomplis par Joseph, type du père dans la famille régénérée. Comme un fidèle serviteur, il tient les yeux fixés sur son maître. Au premier signe de la volonté divine, il obéit. Voyages, séjour, marches et contremarches, tout est exécuté avec une religieuse exactitude, sans murmures, sans réplique, sans raisonnement: Dieu le veut, c'est assez. Rendu à Nazareth, Joseph accomplit les deux grands devoirs de la paternité, tels que Dieu les avait conçus, et tels que le christianisme est venu les révéler. Il apprend à l'Enfant divin à pratiquer les lois de la double société dont l'homme est membre société religieuse qui unit l'Homme-Dieu; et Joseph porte lui-même ou conduit Jésus au temple de Jérusalem; société civile qui unit l'homme avec ses semblables; et Joseph enseigne à Jésus la loi du travail par ses leçons et par son exemple. Ainsi, l'accomplissement exact des devoirs de la religion avec la connaissance pratique d'une profession modeste, mais utile; voilà toute l'éducation donnée par le type vivant du père de

famille. Quelle haute moralité dans ce fait si simple en apparence! Comme il remet chaque chose à sa place; comme il règle les soins paternels; comme il coupe la racine empoisonnée de la cupidité et de l'ambition! Malheur aux nations, malheur aux familles où ces lois sublimes de la société domestique régénérée ne sont plus qu'un objet d'indifférence et de mépris! Des larmes amères, des bouleversements profonds, la confusion de tous les éléments sociaux vengeront infailliblement le christianisme outragé.

Que dirons-nous des rapports entre la mère

In prima quidem ætate subditus parentibus, omnem laborem corporalem leni ac obedienti animo cum ipsis sustinuit. Cum enim homines illi essent justi quidem et pii, sed pauperes et rebus ad vivendum necessariis non admodum instructi (cujus rei testis est præsepe quod venerando partui inservit) erant, ut verisimile est, laboribus corporis assiduis dediti sic, ut hac ratione res necessarias sibi ipsis compararent. Jesus autem, ut ait Scriptura, his subjectus, laboresque una cum ipsis perferendo, obedientiam suam prorsus declaravit. S. Basil. Cæs. Constit. Monast. c. 4, p. 786. · Marie donnait elle-même l'exemple de la soumission et du travail. La tradition nous apprend que la robe sans couture de NotreSeigneur était l'ouvrage de ses mains. Non dedignabar parare et ministrare quæ erant necessaria Joseph, et mihi ipsi. S. Brigit. Revel. lib. vii, c. 35. Nouvelle Eve, elle réalisait le portrait de la femme vraiment digne de ce nom. Prov. xxx1, 10 et sqq.

et les enfants? Ah! c'est ici surtout que s'accomplit un changement admirable.

Dans la famille païenne, sous l'influence du despotisme et du divorce, la femme était une esclave. D'un jour à l'autre elle pouvait être renvoyée et séparée pour jamais des enfants qu'elle avait mis au monde et qui ne lui appartenaient pas. Sa condition était tout ensemble incertaine et avilissante.

Incertaine; elle diminuait toujours quand elle n'étouffait pas dans le cœur de la mère cet énergique amour, cet ingénieux esprit de sacrifice impérieusement réclamés par les nécessités physiques et par les besoins moraux du premier âge. Aussi, promenez vos regards sur la face du monde païen, que verrez-vous ? partout l'infanticide, nulle part le dévouement maternel dans sa plus haute expression. Vainement chercherez-vous dans la famille dégénérée une Monique s'expatriant pour accompagner son fils et sauver sa vie morale des dangers qui l'attendent.

Avilissante; elle ôtait aux enfants ces sentiments véritables de piété filiale, de respect, de tendre confiance que la nature commande, mais qu'une législation anormale refoulait sans pitié. De bonne foi, quels égards des enfants peuventils avoir pour une mère de qui ils n'ont rien à

attendre, qu'ils voient outrager sous leurs yeux, et qui demain ne sera plus rien ni pour eux ni pour leur père?

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Au contraire, rétablissez la femme dans sa condition primitive; qu'elle redevienne la noble et l'inséparable compagne de l'homme; qu'elle soit entourée par le chef de la famille des égards qui lui sont dus aussitôt vous rouvrez dans son cœur la source intarissable de l'amour maternel, et ce sentiment le plus fort, le plus saint, le plus actif, le plus généreux qui soit dans la nature, protége la vie de l'enfant, assure la gloire de la famille et prépare le bonheur de la société. L'humble maison de Nazareth vous offre le type parfait de cet amour maternel. Entre Marie et Jésus, c'est à la vie et à la mort. Depuis la crèche jusqu'au Calvaire, la divine mère sera l'inséparable compagne de son fils: partout elle l'aime comme la mère chrétienne doit aimer ses enfants, Jésus est un dépôt confié à sa sollicitude; il est né pour souffrir et pour mourir. Marie le sait; et ne craignez pas que sa tendresse maternelle, la plus vive qui fut jamais, s'oppose un instant à l'accomplissement des volontés suprêmes. Quand l'heure sera venue du sanglant sacrifice, vous la verrez debout devant l'autel non pour attendrir par ses larmes le cœur de son cher Isaac, mais pour le soutenir en quelque sorte par le spec

tacle de son héroïque courage. Ces nobles exemples de Marie disent à toutes les mères chrétiennes: Ce n'est pas seulement pour vous, pour votre famille, pour lui-même, qu'un enfant vous est donné, c'est pour la société tout entière. Que votre tendresse ne soit donc pas seulement active et vigilante, mais encore et surtout généreuse et désintéressée.

Le rétablissement de la femme dans ses véritables rapports, produit à son tour et développe dans le cœur des enfants le sentiment chrétien de la piété filiale. Pour eux, une auréole de gloire brille sur le front de celle qu'ils voient honorée de leur père. Ils comprennent sans efforts qu'ils doivent leurs hommages à celle qui marche, sinon l'égale du chef de la famille, du moins son inséparable compagne : et ils respectent celle dont le front n'est point obligé de se courber humilié et flétri sous le joug du despotisme.

Pour ouvrir ce nouvel ordre de sentiments, le type éternel de l'enfant dans la famille régénérée a voulu que toute l'histoire de la jeunesse fût écrite en ces quatre paroles: Il leur était soumis1. Jamais leçon plus sociale ne fut donnée plus éloquemment au genre humain. La

'Et erat subditus illis. Luc. 11, 51.-Sic Filius meus obediens erat, ut cum Joseph casu diceret : Fac hoc, vel illud, statim ipse faciebat. S. Brigit. Revel. lib. 1, c. 58.

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