Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Garde-toi bien d'envisager les ouvrages de ton sexe du côté de l'utilité matérielle, qui n'est rien; ils servent à prouver que tu es femme et que tu te tiens pour telle, et c'est beaucoup...

<<< Partant, ma fille, prie ta mère, qui est si généreuse, de t'acheter une jolie quenouille, un joli fuseau; mouille délicatement le bout de les doigts, et puis vrrrr! et tu me diras comment les choses

tournent.

<«< Tu penses bien, ma chère Adèle, que je ne suis pas ami de l'ignorance; mais dans toutes les choses il y a un milieu qu'il faut savoir suivre : le goût et l'instruction, voilà le domaine des femmes. Elles ne doivent point chercher à s'élever jusqu'à la science, ni laisser croire qu'elles en ont la prétention, ce qui revient au même quant à l'effet; et, à l'égard même de l'instruction qui leur appartient, il Y a beaucoup de mesures à garder : une dame, et plus encore une demoiselle, peuvent bien la laisser apercevoir, mais jamais la montrer 1. »

1

V

LA FEMME ET L'HOMME.

Le législateur de la famille chrétienne, saint Paul, a dit L'homme est le chef de la femme;

Lettres et Opuscules inédits, etc., t. I.

comme Jésus-Christ lui-même est le chef de l'Église. De même que le Verbe incarné à donné son sang pour sanctifier l'Église à laquelle il s'est uni par des noces mystérieuses de même l'homme doit, à tout prix, être le sanctificateur de celle que le mariage lui a donnée pour épouse et pour sœur. De son côté, la femme fidèle, ajoute saint Pierre, doit sanctifier l'époux infidèle. La perfection, c'està-dire, le bonheur à son degré le plus élevé, le bonheur commun, en deçà et au delà du tombeau, tel est donc le noble but des alliances chrétiennes.

Depuis que l'esprit païen, réchauffé par la Renaissance, souffle d'un bout de l'Europe à l'autre sur les générations lettrées, le jeune homme a-t-il conservé la conscience de sa mission? se montret-il fidèle à l'accomplir? est-il pour sa femme un principe de sanctification? Qu'il s'interroge et qu'il réponde. Si le spectacle de la société dépose contre lui, que reste-t-il à la femme? sinon à devenir elle-même pour son époux ce que son époux devrait être pour elle. Au lieu d'une âme à sauver, elle en a deux.

J'ai deux âmes à sauver! Ces mots, gravés dans son cœur comme le nom de son époux sur l'anneau nuptial, doivent inspirer ses pensées, dicter ses paroles, régler le ton de sa voix, soutenir ses efforts, orienicr sa conduite, résumer sa vie. Il n'y

a pas à reculer c'est une question de bonheur ou de malheur, même en ce monde. Comment la résoudre avec succès? Il est pour cela un moyen infaillible, une recette consacrée par l'expérience des siècles. Elle fut en particulier celle de Monique, épouse de Patrice, le païen, et mère d'Augustin, hérétique et libertin dans sa jeunesse.

PRIER, TRAVAILLER, SOUFFRIR et se TAIRE, c'est se dévouer. Se dévouer c'est aimer; et, pour la femme, aimer, c'est régner.

Devant une pareille puissance, qui chaque jour, à chaque heure, pendant de longues années le suit comme l'ombre suit le corps, il n'est pas d'homme si altier qui ne fléchisse, pas de caractère si violent qui ne se brise, pas de cœur si dur qui ne s'amollisse, pas de préjugés qui ne se dissipent, pas d'ignorance qui ne s'éclaire. L'empire que nous avons sur nous-mêmes est la mesure de celui que nous avons sur les autres.

VI

LA FEMME ET LES DOMESTIQUES.

En entrant dans la demeure de son époux, la jeune femme qui devient maîtresse de maison rencontre le premier objet de sa sollicitude : nous avons nommé ses domestiques.

Loin, bien loin de la femme chrétienne les préjugés que l'esprit païen a répandus dans nos sociétés modernes. Quelle que soit sa condition, l'homme n'est plus ni une machine ni un esclave. En abolissant l'esclavage, le christianisme donna naissance à la domesticité. De cet ennoblissement de l'inférieur résultent pour lui des droits, et pour les maîtres des devoirs, également sacrés. Celui, dit saint Paul, qui n'a pas soin de ses domestiques a renié la foi, et il est pire qu'un infidèle.

Or, avoir soin de ses domestiques dans le sens chrétien, c'est avoir soin de leur âme et de leur corps. L'instruction, la surveillance, la correction, et avant tout le bon exemple, tels sont, en général, les soins spirituels que les maîtres et particulièrement les maîtresses de maison doivent à leurs serviteurs. Les nourrir, ne leur demander qu'un travail proportionné à leurs forces, les rétribuer fidèlement, forment la dette matérielle imposée par la justice et l'équité. La manière d'acquitter cette double dette entre aussi dans les devoirs de la femme, que sa condition met dans un contact plus habituel avec les personnes de sa maison. Être dans son intérieur comme la lionne en fureur dans sa caverne, ou comme l'ouragan sur la mer; s'irriter aux moindres manquements; ne parler qu'avec hauteur et sécheresse; vouloir

:

être servie avant d'avoir parlé; ne se montrer contente de rien serait pour une femme l'égoïsme le plus sot et le plus maladroit. Y céder, du moins habituellement, serait briser le sceptre glorieux que le christianisme lui a donné.

Veut-elle éviter cet écueil? qu'elle se souvienne de trois choses: La première, que, suivant l'expression du Saint-Esprit, le visage de la femme doit être, dans le foyer domestique, ce qu'est le soleil levant dans la nature; la seconde, que c'est par une faveur toute gratuite qu'elle est maîtresse, au lieu d'être domestique; la troisième, que, si pour être domestique il fallait être sans défauts, bien peu de maîtres seraient capables d'être domestiques. Au reste, l'Histoire de la Famille, jointe à l'étude de son propre cœur, lui fera comprendre la nécessité d'adopter pour règle de conduite le mot si connu de saint François de Sales: On prend plus de mouches avec une cueillerée de miel qu'avec un baril de vinaigre.

VII

LA FEMME ET L'ENFANT.

Si la famille est tout à la fois la base de l'Église et de l'État; si elle est à la société ce que le gland

« ZurückWeiter »