Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

INTRODUCTION.

I

A LA FEMME CHRÉTIENNE.

La femme doit tout au christianisme.

Pendant quarante siècles un joug de fer pesa sur sa tête, il l'a brisé.

A son tour, le christianisme humilié, persécuté, abandonné de la plupart des hommes, s'adresse aujourd'hui à la femme, comme le Sauveur luimême s'adressait, en montant au Calvaire, aux filles de Jérusalem. La pitié, la reconnaissance, l'intérêt, tout se réunit pour déterminer la femme du dix-neuvième siècle à devenir l'auxiliaire plus dévoué que jamais de celui qui fut deux fois son Sauveur. Rappeler à la femme ce devoir sacré,

lui en exposer les motifs et la pratique, tel est le but de l'Histoire de la famille chez tous les peuples.

Filles, épouses, mères, nous vous dédions cet ouvrage : l'histoire de la famille est, à proprement parler, votre histoire. La femme est la reine du foyer domestique. C'est là qu'elle exerce un empire d'autant plus absolu qu'il est moins senti. Son caractère, ses mœurs, son âme tout entière, se réfléchissent dans ce qui l'entoure la famille n'est pas seulement son ouvrage, elle est son image. Image glorieuse, lorsque l'action de la femme, libre d'injustes entraves, est sagement dirigée; image profondément triste, lorsque, égarée par l'esprit mauvais, la femme méconnaît sa mission, ou que, paralysée par une force ennemie, elle ne peut l'accomplir. Comme le thermomètre indique avec précision les divers degrés de la température: l'histoire de la famille, à toutes les époques, nous montrera, par des faits éclatants, la vérité de cette observation.

II

DIGNITÉ DE LA FEMME.

Formée de la substance même d'Adam, la femme fut créée pour être l'aide et la compagne de

[ocr errors]

l'homme. Ce degré de gloire, dont nous ne pouvons plus mesurer la hauteur, fut son partage tant que durèrent les jours de la primitive innocence. En punition de la révolte dans laquelle elle entraîna le père du genre humain, la femme cessa d'être la noble compagne de l'homme pour devenir son esclave. Si on excepte le peuple juif, chez lequel l'influence anticipée de la Rédemption se fit sentir à la femme, partout l'histoire antérieure au christianisme nous montre la fille d'Ève courbée sous le joug le plus avilissant et le plus dur. Ce qu'elle était alors, elle continue de l'être sous toutes les latitudes où n'a point pénétré la lumière évangélique.

Dans Marie, le christianisme a rendu à la femme ses titres et ses droits : La femme est une puissance chrétienne. Mais noblesse oblige. L'empire salutaire qu'elle a recouvré, la femme ne peut le conserver qu'en demeurant fidèle aux conditions en vertu desquelles elle le possède. Fille, épouse, mère, veuve, et toujours la plus angélique des créatures, telle fut Marie. Que dans ces états divers la femme soit ce qu'a été Marie : sa liberté, sa puissance, sa gloire, sont à ce prix.

Elle le sait, nous n'en doutons pas. Toutefois, il peut n'être pas inutile de le lui rappeler, dans les circonstances où nous sommes. Deux choses forment l'égide et la gloire de la femme l'angé

lique virginité et le mariage chrétien. Or, depuis la réhabilitation évangélique, jamais ce double rempart ne fut attaqué avec tant d'astuce et de persévérance. Au quinzième siècle, un système immonde, retiré des décombres de l'antiquité païenne, fut présenté avec emphase comme le dernier mot de la perfection sociale. Le communisme dans toute son immoralité est la base de la République du divin Platon; et le communisme de Platon, qui n'a pas cessé d'avoir des commentateurs et des apologistes', est au fond de toutes les utopies modernes. Directement ou indirectement, toutes y conduisent. Pour le faire accepter, on le dédie à la femme libre; on le gaze sous les noms séduisants d'émancipation de la femme; de réhabilitation de la chair; de mœurs phanérogames; d'attractions passionnelles.

Qu'on ne dise pas ce système est monstrueux, il n'offre aucun danger. Ce système est un appel direct aux deux passions les plus redoutables : l'orgueil et la volupté. L'Europe n'a-t-elle pas failli, il y a quelques années, en voir l'application sur une grande échelle? S'il compte peu de partisans déclarés, n'a-t-il pas du moins pour résultat de ren

Tels sont, entre autres, Ficin, Érasme, Morus, Campanella, Turquet-Mayerne, Rétif de la Bretonne, Morelly, Mably, Saint-Simon, Fourier, Cabet, etc.

« ZurückWeiter »