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annoncé, il repousserait le messager divin. Cela s'explique: Luther a plus peur de Munzer que d'un séraphin: l'être invisible aurait repris son vol en laissant au docteur sa chaire de Wittemberg. Or c'est cette chaire que Munzer voulait dérober au Saxon.

t. IV.

Les lettres de Luther dans la collection de De Wette t. III. La correspondance de Capiton Hetzer, Sertorius, avec Zwingli, ep. Zwinglii, t. I.

44 oct. 1545, ep. t. I.

La lettre de Zwingli à Badian, Die Historia Thomä Munzers, des Anfängers der Düringischen Aufruhr, sehr nüßlich zu lesen. Hagenau, 1525.— Aurback, Dissertatio de Eloquentià ineptâ Th. Muntzerii. Vitteb., 1716, in-4o. Weller, Altes aus allen Theilen der Geschichte, t. I. Arnold, Kirchen- und Keßergeschichte, t. II. — Plank, Geschichte protestantischen Lehrbegriffs, t. II. Stark, Geschichte der Taufe und Taufgefinnten. — Warlich, Geschichte aus Obersachsen für einen deutschen Knaben, Münzers Unruhe. Göttingen, 4786, in-12.

CHAPITRE III.

DISPUTE DE LUTHER AVEC CARLSTADT.1524, 1525.

L'extinction de la guerre des paysans n'a pas rendu la paix à Luther. -Nouvelles disputes qui naissent du principe du libre examen. - Réapparition de Carlstadt. - Pamphlets divers qu'il écrit pour ruiner la symbolique wittembergeoise. - Naissance du sacramentarisme. Luther à Iéna prêche contre les prophètes. - Défi porté par Carlstadt à Luther. - Dispute des deux théologiens sur la cène à l'auberge de l'Ours noir. -Luther à Orlamunde où il retrouve Carlstadt.. Aux prises avec un cordonnier. Il est chassé d'Orlamunde. Carlstadt a donné le signal de nouvelles révoltes contre Luther. - Hardiesses du rationalisme.

La révolte des paysans était comprimée : le châ teau avait vaincu la chaumière mais tout n'était pas fini pour Luther. Sur le sang des cent mille rustres (1) versé dans l'Allemagne, flottait le code du libre examen que le moine saxon avait apporté aux peuples teutons, et qui devait entretenir incessamment les factions religieuses. Carlstadt, soldat aussi couard que piètre théologien, un moment s'était mêlé en Franconie parmi les révoltés, qu'il avait abandonnés au premier coup de canon, en se débarrassant de ses habits de guerrier, de sa cape de paysan

(1) Rusticorum res quievit ubique, cæsis ad centum millia, tot orphanis factis, reliquis verò in vitâ sic spoliatis, ut Germaniæ facies miserior nunquam fuerit. — Epistola Lutheri ad Briesmann, in Act. Boruss., t. I, p. 800.

et de son chapeau de feutre (1), pour reprendre son premier métier de pamphlétaire. Noircir du papier était sa vocation; jeter de l'encre à la tête de Luther ou de ses disciples, sa joie et son amusement. Il écrivait la nuit et le jour et imprimait Jui-même les élucubrations de son cerveau malade. Il venait de publier deux dissertations destinées à combattre les doctrines de l'école Wittembergeoise l'une sur le péché (2), l'autre sur la résignation chrétienne (3).

Dans la première il traite de la volonté divine. A Dieu il donne deux volontés : la volonté de l'éternité, la volonté du temps; l'une opère le bien, nous illumine et nous attire au Christ; l'autre opère le mal et s'accommode aux penchants du cœur. Qui parvient à accomplir la volonté de l'éternité, ne peut vouloir que ce que Dieu veut. Ce n'est jamais par la pratique extérieure qu'on obéit à la volonté de l'éternité. Dieu est un esprit, c'est donc en esprit qu'il doit être servi; c'est à l'essence de la lettre et non à l'écorce de la lettre qu'il faut s'attacher : la lettre est un tombeau (4).

Dans son second opuscule, il poursuit son argument spiritualiste et s'élève avec force contre la foi

(1) Bensen, der Bauernkrieg in Oftfranken, p. 79.

(2) Von Mannigfaltigkeit des einfältigen einigen Willen Gottes: Was Sünd sei. Andreas Bodenstein von Carlstadt. Ein neuer Lay.

(3) Was gesagt ist, sich gelassen und was Wort Gelaffenheit bedeute und was in heiliger Schrift begriffen.

(4) Gott ist ein Geist, deshalben muß sich die geschaffene Creatur mit und durch den Geist mit Gottes ungeschaffenen Geist vereinen. Demnach mag und soll ein Jeder den Geist des Buchstabens, und nicht die Ninden oder Schalen des Buchstabens ergründen.

luthérienne. Il soutient que la foi ne peut exister sans l'amour la foi sans l'amour est une foi de cadavre, une foi de papier; la foi comme l'amour ne doit jamais procéder de la crainte du châtiment, et ni l'une ni l'autre ne doivent aspirer à la récompense.

Mais c'est dans sa théorie en deux parties sur l'eucharistie, pamphlets d'une extrême virulence, qu'il s'étudie surtout à ruiner l'impanation de Luther.

Dans l'un il cherche à démontrer que c'est une grossière erreur de croire que la participation à la cène puisse opérer la rémission des péchés : la foi seule, unie à l'amour, peut réconcilier le pécheur avec Dieu. Si le sacrement opérait la rédemption, il s'ensuivrait que le sang du Christ répandu sur la croix, n'a été d'aucune utilité à l'humanité déchue. On ne saurait accorder à du pain et à du vin, le pouvoir de relever l'homme de sa déchéance (1).

Dans l'autre il examine les paroles de l'institution de la cène (2). Si l'on s'en rapportait, dit-il, à l'exégèse de Luther, le Christ, au lieu de son sang, pour racheter l'homme, n'aurait donné qu'un pain fait de la main d'un boulanger. Le Christ a parlé au futur et non pas au présent. Au repas eucharistique il n'avait pas encore ré

(1) Von dem widerchriftlichen Mißbrauch des Hern Brod und Kelch. Ob der Glaube in das Sacrament Sünde vergöbe, und ob das Sacrament ein Arrabo oder Pfand sei der Sünde Vergebung.

(2) Ob man mit Heiliger Schrift erweisen möge, daß Christus mit Leib, Blut und Seele im Sacrament sei.

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