Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

6. Dans le sud de la Palestine florissait et fleurit encore une autre branche du tronc sémitique : la langue arabe. Nous ne savons rien de cette langue ni de sa littérature dans le temps antérieur à l'ère chrétienne. Quelques pièces de poésies du temps avant Mahomet sont parvenues jusqu'à nous. La littérature arabe qui plus tard fut si féconde prit naissance au commencement du 7me siècle, avec Mahomet et la rédaction de son Coran (1). La littérature des arabes, ainsi que leurs sciences, se maintint dans son éclat en Espagne jusqu'au 14me siècle, tandis que presque en même temps, dans l'Ararabie, la Syrie et l'Egypte, l'arabe vulgaire remplaçait l'ancien arabe écrit. Le premier se rapproche plus de l'hébreu et de l'araméen que le second qui est la langue des savans.

La langue arabe est l'inverse de l'araméen. Elle est douce, riche en voyelles et en formes.

Aujourd'hui encore l'arabe est la langue vivante. de plusieurs millions d'hommes en Asie et en Afrique. Non seulement il règne dans toute la Syrie, l'Egypte, l'Arabie et le nord de l'Afrique, mais il est encore répandu en Turquie, en Perse et en général partout où le Mahométisme existe.

7. Dans la langue éthiopienne nous possédons une

, אלקראן (4)

mot formé de l'article arabe et le subst. 7, lecture, récitation, formée de la racine P, qui en arabe a la signification de lire ou de réciter un livre qu'on a de

vant soi.

branche à part de l'arabe, nommément du dialecte dú sud ou himyaritique. Ce qui est parvenu jusqu'à nous de cette langue est une traduction de la Bible et quelques autres écrits chrétiens. Cette langue a plus de simplicité que l'arabe, et se rapproche aussi plus que lui de l'hébreu et de l'araméen. Depuis le 14me siècle l'éthiopien a été remplacé en Habesh (Abyssinie) par le dialecte qui se parle encore de nos jours, l'amharéen, qui, du reste, a aussi de l'affinité avec les autres dialectes sémitiques.

8. L'hébreu paraît avoir été la langue parlée des habitans païens du pays de Canaan, de même que des Phéniciens. Dans le passage Es. XIX, 18, la langue hébraïque est même appelée 7

n. Cepen

pendant il ne nous reste en langue canaanéenne aucune trace de littérature ni d'inscription. La conclusion que la langue canaanéenne ne différait pas de la langue que parlaient les Hébreux, se tire de la circonstance que dans toute l'histoire des Israélites, il ne se trouve aucun indice que ces derniers et les habitans du pays eussent eu la moindre difficulté pour se comprendre, et que d'ailleurs les noms propres canaanéens sont d'étymologie hébraïque (1).

Le peu qui nous a été conservé d'inscriptions et de fragmens, prouve que non seulement le phénicien avait un étroit parentage avec l'hébreu, mais aussi que le dialecte parlé à Carthage, colonie des Phéni

(1) Par ex. 72, Gen. XX, 2; 7-7, Jos. X, 1; 15.

,Jos. XV ,קְרְיַת סֵפֶר

ciens, ne s'éloignait pas beaucoup de l'hébreu (1). 9. Il y a encore quelques dialectes dérivés mixtes;

ce sont :

Le samaritain, dans lequel une traduction du Pentateuque nous a été conservée, et qui se rapproche principalement du chaldéen ;

Le dialecte du Talmud, qui se rapproche encore beaucoup de l'hébreu dans sa partie la plus ancienne, la Mischna, et qui n'a que peu de chaldaïsmes; tandis que la langue de la Guemara (2) a pour fondement le chaldéen, mais tellement dégénéré que, principalement dans la Guemara de Jérusalem, la langue forme un dialecte à part, le talmudique.

עַזְרוּבַעַל = Hasdrubal

(1) Comparez par ex. les Suffetes (premiers magistrats chez les Carthaginois) = 'i, juges. De même Hannibal = by, grace-de-Baal, comme en hébreu on composait, grâce de-Dieu, Nombr. XXXIV, 25; - Hasdrubal= secours-de-Baal. Comparez les noms hébreux, secours-deDieu, 1 Chron. V, 14, et, Azaryah, roi de Juda, 2 Rois, XV, 1.

De même le nom de Carthage est d'origine sémitique;

qu'on trouve sur les monnaies carthaginoises, et qui veut dire

(קֶרֶת חָדֶשֶׁת) קרת חדשת Carthage et Kaendov est pour

קֶרֶת) nouvelle ville (קַרְתָּא en chaldéen

(2) Le Talmud (17, doctrine) se compose de la Mischna (n, répétition [de la loi]) et de la Guemara (, supplé ment).

[ocr errors][merged small]

CHAPITRE DEUXIÈME.

DE LA LANGUE HÉBRAÏQUE JUSQU'A LA DISPERSION

DES JUIFS.

1. Quant au nom de langue hébraïque en lui-même, nous ne trouvons dans l'Ancien Testament que la dénomination déjà mentionnée de 7, langue de Canaan, Es. XIX, 18, et "", langue judaïque, 2 Rois XVIII, 26 (Es. XXXVI, ir, 13); Néhém. XIII, 24. — Les Juifs eux-mêmes, déjà dans les Targums aiment à lui donner la désignation (chaldéenne)

[ocr errors]

לשון la langue sainte, ou bien aussi לְשָׁן קוּדְשָׁא de

ny, la langue hébraïque.

Ce nom de langue hébraïque (dans le Nouveau Testament ἑβραϊστι ου ἡ ἑβραϊς διάλεκτος) designe la langue que parlaient les Hébreux, nom que portaient aussi les Israélites, quand on les envisageait du point de vue civil par rapport à d'autres nations (1), ou quand il s'agit de gens non hébreux (2). C'étaient les autres peuples qui les appelaient Hébreux, expression que nous trouvons aussi dans les anciens auteurs classiques, pendant qu'eux-mêmes entre eux, se regardant comme peuple

(1) Par ex. Gen. XLIII, 52; XL, 15; 1 Sam. XIV, 21; Ex. IX, 1; Jou. 1, 9.

(2) Par ex. Gen. XXXIX, 14; 1 Sam. IV, 6 et souvent.

с

[ocr errors]

de Dieu, rattachèrent leur nom au nom saint d'un de leur patriarches (comp. Gen. XXXII, 28), et se nommaient, fils d'Israël, Israélites. Plus tard, principalement après la divison du royaume de Salomon en royaumes d'Israël et de Juda, le nom d'Israël perdit sa signification théocratique, et prit une signification politique. Après la destruction du royaume d'Israël, le nom de Juda subsista seul, et il est resté jusqu'à nos jours aux descendans d'Abraham, dans toutes nos langues quoique bien défiguré (1).

[ocr errors]

La question de savoir d'où provient la dénomination d'Hébreu a déjà été résolue par plusieurs rabbins ; selon eux, il faut la dériver de y, passer, et de y, au-delà; de sorte que y désigne proprement ceux qui sont venus d'au-delà (2). Mais si telle était l'étymologie de "y, il ne pourrait alors désigner que ceux qui sont au-delà, c'est-à-dire ceux qui demeurent de l'autre côté, et nullement ceux qui sont venus d'au-delà. Mais ce qui s'oppose le plus à cette

(1) Dans plusieurs langues de l'occident, ce nom se trouve peu altéré, dans d'autres d'avantage. La lettre du mot, juif, ayant été changé en ƒ, on dit en turc Jefoud. Ce dernier mot sous une forme abrégée se trouve dans le mot français juif, qui s'est réduit à Jew en anglais.

(2) Même les LXX traduisent (Gen. XIV, 15)

[ocr errors]

à Abram l'Hébreu, le descendant d'Héber par Abраμ τ πεрάτḥ, à Abram le passager, un homme de de-là le fleuve (Euphrate). Parmi les théologiens de l'Eglise protestante, c'était principalement le célèbre WALTON qui, dans ses prolégomènes de l'édition polyglotte de Londres, défendait cette explication du mot".

[ocr errors]
« ZurückWeiter »