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breu tout-à-fait correct. Ce sont les prophètes Aggée, Malachie et Zacharie.

7. Après la captivité, la langue hébraïque cessa d'exister comme langue vivante populaire, et elle fut remplacée par le dialecte araméen que nous retrouvons en partie dans le Talmud (1).

Il est probable que cette disparition de la langue ancienne et l'adoption de la nouvelle, qui était de la même famille, c'est-à-dire la langue araméenne ou chaldaïque, se rattache au temps de l'exil. Il serait difficile de comprendre comment les Juifs auraient changé de langue après leur rétablissement, tandis qu'ils l'avaient conservée à travers la ruine de leur nation et leur séjour à Babylone. D'un autre côté, il est aisé de comprendre que, dans le temps de l'empire babylonien, la langue du peuple conquérant, laquelle avait d'ailleurs beaucoup d'affinité avec l'hébreu, prît enfin la place de ce dernier, lorsque la nation juive se trouva elle-même à Babylone. D'ailleurs, que la langue vulgaire du peuple juif paraisse déjà s'être rapprochée davantage de l'araméen, c'est ce que semble indiquer le passage Ex. XVI, 15 (voyez plus haut page XXVII). Le fait que la disparition de la langue hébraïque comme langue

(1) Les expressions τῇ ἑβραϊδι διαλέκτῳ et ἑβραϊστί du Nouveau Testament se rapportent à ce dialecte araméen et non à l'ancien hébreu. Voyez LIGHTFOOT horæ hebr. ad Jo. V. 2.

Des traces de ce dialecte se trouvent assez souvent dans les paroles de Christ. Par ex. Eipov bap iova, Matth. XVI, 17; Tahoo's xoμ, Marc V, 41; Éppata, id. VII, 54; A66α, id. XIV, 56; Knyäç, Jean, I, 42.

vivante eut lieu au temps de la captivité, est unanimément attesté par les Talmudistes et les autres auteurs juifs; et le fait que les écrivains bibliques de l'époque de l'exil, dans leur langage, se rapprochent du chaldéen et admettent même dans leurs écrits des morceaux composés dans cette langue, nous prouve que l'araméen avait pénétré dans le peuple et qu'il était généralement compris. Peut-être nous reste-t-il dans le passage Néhémie VIII, 8, un indice que déjà du temps d'Esdras, il était nécessaire pour le peuple d'ajouter au texte hébreu de la Bible qu'on lisait, une explication en chaldéen (1).

8. Dans le temps immédiatement postérieur à Es

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(1) Le passage cité dit : « eux (les sacrificateurs et les lévites) lurent dans le livre, dans la loi de Dieu en expliquant (VDD) et ajoutant l'intelligence, et faisant comprendre ce qui avait été lu.» Ici il s'agit de savoir dans quel sens doit être entendu . Pour la forme, c'est un participe Puhal de , distinguer, préde, ciser, expliquer. Quelques interprètes, qui pensent que l'hébreu était encore parlé du temps d'Esdras et n'avait cessé d'être langue vivante que vers le temps des Maccabées, traduisent ce mot par distinctement, et croient qu'il s'agit d'une lecture claire et distincte. Mais il n'est pas prouvé qué ait jamais cu ce sens. Au contraire, la même racine sage (chaldeen) Esd. IV, 18, où le roi perse parle d'une lettre araméenne (7) qui lui avait été traduite (« qui lui avait êté exposée », ce qui dans ce passage ne peut signifier que «traduite»). Ce n'est donc pas à tort que est mis ici dans le sens de « expliquer un dialecte qui n'est plus en usage.» Déjà les Talmudistes entendent d'une interprétation donnée en chaldeen; cette opinion est suivie par la plupart des interprètes juifs et chrétiens.

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se trouve dans le pas

dras, nous ne trouvons plus la langue hébraïque parlée par la nation, au moins nous ne l'y trouvons plus comme langue familière. Elle était devenue la langue de la religion et de la littérature, et les livres du Canon, alors achevé, qui renferment les restes de la littérature sacrée de cette langue, sont expliqués dans les écoles publiques (1) qui s'ouvrirent bientôt après, et lus dans les synagogues dont l'origine remonte aussi à cette époque.

9. A cette même époque de la nouvelle organisation ecclésiastique de l'Eglise juive, époque qui s'étend depuis Esdras jusqu'au temps des Maccabees, se rattache aussi l'origine de l'écriture hébraïque, telle qu'elle est maintenant en usage. Tous les Pères de l'Eglise et tous les auteurs juifs nous attestent que les caractères hébreux dont nous nous servons, n'ont été adoptés par les juifs qu'après les temps d'Esdras, et qu'avant cette époque on s'est servi de caractères plus anciens. que nous trouvons effectivement sur les monnaies des princes de la famille des Hasmonéens, et qui doivent remonter au milieu du 2me siècle avant J.-C. Cette dernière écriture est celle qui a le plus de rapport avec l'écriture phénicienne et araméenne, telle que nous la connaissons par d'anciens monumens, et telle qu'elle s'est conservée jusqu'à ce jour chez les restes du peuple samaritain.

(1) On appelait ces écoles, maisons d'étude, ou simplement, littéralement établissemens, ou bien aussi ana, maison des Rabbins.

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Les Juifs appellent l'ancienne manière d'écrire ayan, écriture hébraïque, et l'autre, celle qui est maintenant en usage, porte le nom de and. Il s'agit de savoir si cette dernière dénomination signifie écriture assyrienne, ou si N doit être pris dans le sens appellatif. En admettant le premier sens, si on entend par écriture assyrienne une écriture qu'on aurait empruntée à l'Assyrie, ou dans un sens plus étendu, à la Babylonic (1), on ne conçoit guère comment les Juifs auraient abandonné leur vieille écriture et auraient échangé les caractères de leurs saintes archives contre d'autres empruntés à un pays étranger et païen. Mais comme ils appellent aussi leur ancienne écriture brisée, déchirée (de , qui en hébreu et en chaldéen veut dire briser, etc.), il est probable que

est aussi un nom appellatif,`désignant d'après la signification de la racine, surtout dans le Talmud, l'écriture ferme, droite, bien alignée, en opposition aux figures brisées de l'autre. Une opposition toute semblable se fait remarquer dans les deux dénominations postérieures and, écriture carrée, et by and, écriture ronde, la première désignant l'écriture ordinaire ( ), et la seconde l'écriture qui s'est formée dans le moyen âge, et qui est connue aussi sous le nom de caractères rabbiniques; nous la trouvons dans les commentaires juifs.

Selon le précepte du Talmud, ce n'est que l'écriture carrée qui doit être employée dans un un but reli

(1) C'est ainsi que Assyrie se trouve 2 Rois XXIII, 29, pour la Babylonie, et Esd. VI, 22, poar la Perse elle-même.

gieux. L'autre, quoique plus ancienne, est regardée comme vulgaire, profane (in).

D'une comparaison exacte des passages du Talmud, nommément de la Mischna, et des Pères de l'Eglise, il résulte que l'adoption de l'écriture carrée remonte au temps avant Christ, et le passage du Nouveau Testament Math. V, 18, prouve que non seulement elle était alors en usage (1), mais que l'écriture carrée existait déjà alors avec tous ses enjolivemens calligraphiques (2). C'était probablement du temps où les synagogues se formaient, que cette écriture reçut son développement ultérieur avec une destination expressément religieuse, et que la vieille écriture fut réservée pour l'usage ordinaire; c'est pourquoi nous trouvons aussi cette dernière, comme nous l'avons déjà fait remarquer plus haut, sur les monnaies des Hasmonéens (3).

(1) Car ce n'est que dans celle-ci que est la plus petite lettre, mais nullement dans l'ancienne écriture phénicienne et samaritaine, où sa forme digitée lui a fait donner le nom de main.

(2) Le mot xɛpaia ne peut pas concerner les accens et pointsvoyelles, parce que ceux-ci ont été ajoutés au texte seulement par les Massorètes. (v. plus bas chap. III® B). Il doit donc être question, dans le passage cité, des petits traits verticaux dont les Juifs se plaisent à surmonter les petites lignes horizontales supérieures des 7 lettres,,,, y, X, V, et qu'ils appellent 7, Couronnes. Le Talmud fait dejà mention de ces 7, auxquels il attache une très-haute importance.

(5) Un caractère d'écriture, tout particulièrement vieux, doit pourtant avoir contribué à la formation et au développement de l'écriture carrée, car plusieurs des noms très-anciens des

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