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ailleurs, quelques autres manuscrits, analogues aux recueils du P. Guerrier, et qui renferment une partie plus ou moins considérable des pièces qui forment ces recueils. Tel est le manuscrit, inscrit au catalogue du Supplément français, no 1485, sous le titre de Mémoires de Marguerite Perier. Le catalogue ajoute que ce volume n'est qu'une première partie et que la deuxième manque. Cette remarque est exacte, car ce manuscrit, quoique très-volumineux, contient à peine la moitié des manuscrits du P. Guerrier, sur lesquels évidemment il a été transcrit.

A la suite de plusieurs des pièces du même manuscrit, se trouvent reproduites des notes du P. Guerrier, avec cette indication: Note du premier copiste; le premier copiste fait remarquer, etc., ce qui prouve que ce manuscrit n'est qu'une copie de seconde main. Cette copie, d'une écriture assez lisible, mais inexpérimentée, est pleine de bévues et d'incorrections de toutes sortes.

ll faut en dire autant d'un manuscrit de la bibliothèque de Troyes, intitulé: Mémoires sur la vie de M. Pascal. C'est un petit in-4° qui ne renferme qu'une faible partie des manuscrits du P. Guerrier

Il y a tout lieu de croire aussi qu'une grande partie des pièces contenues dans un portefeuille

Ce мs a été découvert par M. Libri, qui l'a fait connaitre dans le Journal des Savants.

de la Bibliothèque royale, fonds de l'Oratoire, no 160, ont été copiées sur les мss. du P. Guerrier. Cette copie est également fort lisible, mais peu cor

recte.

5o UN MANUSCRIT, PETIT IN-8', dont nous devons la communication à l'obligeance de M. SainteBeuve. Ce мs., que nous désignerons sous le titre de Petit Ms. in-8°, se compose de 173 feuillets; l'écriture, d'un caractère janséniste, c'est-à-dire nette et serrée, paraît être de la fin du dix-septième siècle, ou du commencement du dix-huitième. En tête du volume, se trouve la copie de l'écrit trouvé dans l'habit de Pascal après sa mort. Puis viennent l'Elogium Pascalii de Nicole; deux écrits étendus sur la grâce, en grande partie publiés ; les réflexions sur l'état de l'Eglise d'aujourdhui, comparée à celle des premiers temps; les écrits de l'Esprit géométrique, de l'Art de persuader, de la Conversion du pécheur, et de l'Amour-propre; enfin des pensées détachées.

Ce manuscrit, dont le texte est d'ailleurs peu correct, a dû être copié à l'usage de quelque janséniste fervent dans sa foi et dans son admiration pour Pascal, et il contient une grande partie des fragments qui avaient été écartés par les premiers éditeurs. Les recueils de ce genre devaient être assez communs parmi les jansénistes, et formaient comme un supplément au livre des Pensées 1.

' Voy., par exemple, Appendice du Ier vol., no VIII, la lettre de M. de

"

Celui-ci se termine par la note suivante :

<«< M. Pascal, après avoir paru un prodige d'esprit dans son enfance, et soutenu dans la suite « la haute idée qu'on avait conçue de lui, pa<«<rut encore un prodige d'humilité par le mé

pris qu'il fit de la plus éclatante réputation «< où l'on puisse parvenir par les sciences hu<<< maines; et consacrant à Dieu et à la religion son ༥ esprit et son cœur, il fit voir aux libertins que << la perfection de sa raison consiste à savoir <<< la soumettre à la foi; et s'il est mort trop tôt << pour achever de les convaincre par son ou« vrage, il a assez vécu pour les confondre par << son exemple '.

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6o LES PORTEFEUILLES DU MÉDECIN VALLANT. Vallant était médecin de la marquise de Sablé et de madame Perier quand elle était à Paris. Il avait de la piété, et était extrêmement curieux de toutes choses. On trouve pêle-mêle, dans les quatorze portefeuilles qu'il a laissés, une foule de lettres adressées, soit à lui-même, soit à madame de Sablé ou à d'autres personnes; des consultations de médecins ; des anecdotes, des lambeaux de poésies; des recettes rédigées par la marquise, qui, comme on sait, s'y entendait fort bien pour faire

Brienne, qui dit qu'il a réuni, dans un petit cahier à son usage, les pensées supprimées.

Cette note n'est autre chose que l'extrait d'une lettre d'Étienne Perier, que nous avons trouvée dans le premier Recueil du P. Guer

des confitures, des eaux de senteur, etc. C'est en feuilletant avec soin cet amas confus que nous avons trouvé des lettres de madame Perier, de ses fils et de Marguerite Perier sa fille, etc.; et enfin, deux cahiers contenant la copie, de la main de Vallant, de plusieurs textes de Pascal : dans l'un, qui se compose de douze pages, sont des fragments sur les prophéties et les figures de l'Ancien Testament; il porte pour suscription: Des cayers de M. Pascal; l'autre, de sept pages, est intitulé: Pensées de M. Pascal. C'est dans ce dernier que nous avons trouvé une pensée importante, qui n'est ni dans le Ms. autographe, ni dans les copies, ni dans aucun des autres Mss. que nous avons eus à notre disposition; c'est la pensée qui commence ainsi : « Les choses du monde les plus déraisonnables, etc. '.

7° Ms. DU FONDS DE SAINT-Germain-GÈVRES, No 74. Ce мs. est un petit in-4o, dont l'écriture paraît être du commencement du dix-huitième siè cle. C'est là, parmi quelques pièces de théologie, que se trouve le Discours sur les passions de l'amour. Un écrivain célèbre a déjà publié ces belles pages 2; mais ébloui sans doute par ce qu'elles avaient d'inattendu, il les a accompagnées d'un commentaire où leur véritable caractère a été

2

Voy. Pensées diverses, no III.

2 M. V. Cousin, dans la Revue des deux Mondes, no du 15 septembre 1845.

méconnu. Là où Pascal, avec la profondeur de sentiment qui n'appartient qu'à lui, décrit, dans ce qu'elles ont de plus chaste et de plus pur, les espérances, les craintes et les mille passions qui agitent tour à tour un cœur qui aime, comment a-t-on pu voir la trace de ces attachements qui n'ont pour base que le caprice changeant de la volupté?

Nous ne voulons pas le nier: d'après ce que l'on sait de la vie mondaine de Pascal, durant les trois ou quatre années de dissipation dont la trace nous a été conservée par les lettres de Jacqueline et par les écrits de Marguerite Perier, on peut croire que l'austérité, jusque-là si sévère, de sa jeunesse, ne resta pas à l'abri de toute atteinte.

Intimernent lié avec le duc de Roannez, qui, épris de la beauté de son génie, ne pouvait se passer de le voir, Pascal, qui n'était pas riche 2,

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2 Pour prouver que Pascal avait une fortune considérable, on a parlé de ses habitudes de luxe; on a surtout cité le carrosse à quatre ou six chevaux, dans lequel il se trouvait lors de son aventure du pont de Neuilly. On n'a pas pris garde que c'était le duc de Roannez, son ami inséparable, qui faisait les frais de cette existence fastueuse qu'ils menaient en commun; ce beau carrosse à quatre ou six chevaux était l'équipage du jeune duc et pair, et, dans aucun cas, il n'aurait pu être celui de Pascal : l'étiquette du temps ne l'eût pas permis.

Quant au peu de fortune de Pascal, Mme Perier s'en explique formellement dans la vie de son frère : « Il n'avait, dit-elle, jamais refusé l'aumône, quoiqu'il n'en fit que de son nécessaire, ayant peu de bien et étant obligé de faire une dépense qui excédait son revenu, à cause de ses infirmités. » A l'appui du témoignage de Mme Perier, on peut citer aussi une Relation dans laquelle Jacqueline Pascal fait

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