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PRIÈRE A NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST

POUR QU'IL SE DONNE TOUT A NOUS.

Ame de Jésus, sanctifiez-moi; | Défendez-moi du malin esprit.

Corps de Jésus, sauvez-moi;
Sang de Jésus, enivrez-moi;
Eau du côté de Jésus, purifiez-
moi;

Passion de Jésus, fortifiez-moi;
O bon Jésus, exaucez-moi ;
Ne permettez pas que je sois
séparé de vous;

A l'heure de ma mort appelez-
moi,

Et ordonnez que je vienne à
Vous

Pour vous louer avec vos
Saints,
Pendant les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

DONATION DE SOI-MÊME A JÉSUS-CHRIST.

Recevez, o Seigneur, l'offrande de tout mon être. Acceptez ma mémoire, mon entendement, ma volonté. Tout ce que j'ai, tout ce que je suis, c'est vous qui me l'avez donné; c'est à vous que je le rends en entier, c'est à votre bon plaisir que je l'abandonne à jamais. Votre amour, votre grâce, donnezmoi cela, cela seul, et je suis assez riche, et je ne demande rien de plus.

Ces prières sont recommandées par saint Ignace dans son livre des Exercices spirituels.

INTRODUCTION

DE L'ORAISON MENTALE

L'Oraison mentale, dans laquelle on s'entretient familièrement avec Dieu, en méditant sur les saints mystères de notre religion, est quelque chose de si divin, qu'il n'appartient qu'au Saint-Esprit de nous en enseigner la pratique. Il est en effet, comme dit saint Jean, cette onction céleste qui éclaire nos esprits et leur apprend toutes choses 1, et c'est par ses lumières que les saints sont devenus si habiles dans cet exercice. Je n'en parlerai qu'après eux, et je prendrai pour guide saint Ignace, dans son livre admirable des Exercices spirituels, approuvé par un bref exprès du Saint-Siége.

§ I. De la nature et de l'excellence
de l'Oraison mentale.

L'Oraison mentale est un exercice des trois puissances intérieures de l'âme, qui sont la mémoire, l'entendement et la volonté, que nous appliquons,

1 I Joan. 2. 27.

T. I.

1

avec le secours de la grâce, à produire divers actes sur les mystères et sur les vérités de la Foi, soit que nous demandions à Dieu quelque grâce, soit que nous traitions avec lui des choses nécessaires à notre salut et à notre perfection. Ainsi l'Oraison mentale, considérée selon son essence, consiste principalement en quatre choses.

La première est l'usage de la mémoire, que nous employons à nous souvenir de Dieu, à nous remettre dans la pensée le mystère qu'il faut méditer, et à concevoir une idée distincte et nette de ce mystère, suivant ce que la foi nous en a appris. Mais, pour que cette pratique nous soit fort utile, nous devons croire d'une foi ardente tout ce qui regarde le mystère que nous méditons; car par là nous nous mettons dans une excellente disposition pour en obtenir de Dieu une connaissance parfaite, suivant cette parole d'Isaïe: Vous ne comprendrez jamais rien si vous ne croyez.

La seconde chose est l'exercice de l'entendement, qui raisonne sur le mystère, et qui, à force d'en considérer les causes, les propriétés, les effets et jusqu'aux moindres circonstances, découvre les secrets qui y sont cachés. Par où il s'imprime en lui une image si claire du sujet de la méditation, qu'il demeure parfaitement convaincu des vérités que l'Esprit divin lui a fait connaître, et qu'ensuite il s'y attache de toute sa force et les propose enfin à la volonté pour l'engager à les embrasser.

La troisième chose est l'exercice de la volonté, laquelle, étant libre, produit diverses affections et

divers actes de vertu propres au sujet que l'entendement vient de méditer, soit que ces actes s'adressent à Dieu, ou qu'ils se rapportent à la personne qui médite comme le regret de ses péchés, la confession de son extrême misère, l'amour de Dieu, la confiance en sa miséricorde, les louanges de sa divine majesté, les actions de grâces pour tant de bienfaits qu'on en a reçus, les désirs ardents d'acquérir les vertus solides, les résolutions efficaces de pratiquer les bonnes œuvres, de changer de vie, de faire et d'endurer tout ce qui plaira à la volonté divine.

La quatrième chose contient les demandes que nous faisons à Dieu des grâces que nous souhaitons le plus et que nous jugeons les plus nécessaires à notre salut. Ces demandes doivent s'adresser tantôt au Père éternel, tantôt à son Fils unique, et tantôt au Saint-Esprit, quelquefois à toutes les trois personnes de l'auguste Trinité et il est bon de leur alléguer certains motifs qui les excitent à nous octroyer ce que nous leur demandons 1.

Entre ces motifs, qui sont de trois sortes, les uns se prennent du côté de Dieu considéré selon son essence, comme lorsque nous le prions de nous faire quelque faveur, ou par sa miséricorde infinie, ou par l'amour qu'il nous porte, ou par la grandeur de son nom, qui mérite les louanges de toutes les créatures, ou enfin parce qu'il a la bonté de vouloir que nous lui offrions nos prières.

1 D. Thom. 2. 2. q. 83. a. 17.

Les motifs d'une autre sorte se prennent du côté de JÉSUS-CHRIST, vrai Dieu et vrai homme, tels que sont les divers mystères de sa vie cachée, de sa vie apostolique et de sa vie souffrante. Quelquefois nous devons nous adresser au Père éternel pour le conjurer d'écouter nos vœux favorablement par l'amour qu'il porte à son Fils, ou en récompense des services que ce Fils obéissant lui a rendus, et des grands travaux qu'il a soufferts pour sa gloire. Une autre fois nous pouvons nous jeter aux pieds du Fils de Dieu même, en lui remontrant l'excès de l'amour qu'il nous a porté, la grandeur du prix qu'il a payé de son fonds pour notre rédemption, la bonté qu'il a de vouloir faire encore à présent l'office de rédempteur et d'avocat auprès de son Père. Quelquefois il est à propos d'invoquer le Saint-Esprit et de lui demander les mêmes grâces qu'au Père et au Fils par les mérites de JÉSUSCHRIST, et en considération de tant de vertus excellentes qu'il a pratiquées, comme de son humilité, de sa pauvreté, de sa douceur, de son obéissance, de sa patience, de sa miséricorde, de sa charité et des autres.

Il reste encore, pour fléchir la bonté divine, une troisième espèce de motifs que nous trouvons dans nous-mêmes. Ce sont ceux que nous tirons de notre indigence et du fonds même de notre misère, comme lorsque, parlant à Dieu, nous lui disons avec David : Seigneur, nous avons été conçus dans l'iniquité 1,

1 Ps. 50. 7.

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