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phète dit que ceux qui s'acquittent bien de ce devoir brilleront, dans le firmament de l'Église, comme des étoiles dont la splendeur est éternelle 1. C'est à eux à dissiper, par l'éclat de leur doctrine et de leur vie sainte, les ténèbres de l'ignorance et du péché, où les hommes sont ensevelis, afin que d'enfants de ténèbres ils deviennent des enfants de lumière.

Si j'ai l'honneur d'être appelé au sacré ministère, ce doit être là toute mon occupation. Si une lâche timidité me retenait sous le boisseau, et m'empêchait de luire, que d'ignorants, que d'hérétiques, que d'infidèles, que Dieu voulait éclairer par mon moyen, s'élèveraient un jour contre moi, et me reprocheraient de les avoir abandonnés dans les ténèbres! Pour n'avoir pas été honoré d'une si haute vocation, je ne laisse pas d'être enfant de lumière, par la grâce du baptême. Cette régénération m'oblige de faire des œuvres de lumière, en sorte que ceux qui les voient se sentent excités intérieurement à glorifier le Père céleste 2. Peut-être, hélas! ne trouverai - je entre mes mains que des œuvres de ténèbres et de scandale, qui ont entraîné les autres au précipice.

Vous le savez, ô splendeur éternelle du Père, de quelle nature ont été jusqu'ici les actions de ma vie. Si, au lieu d'être au prochain des motifs de vous louer, elles lui ont été des occasions de déshonorer votre saint Nom, anéantissez-en le souvenir, ô mon Jésus, et réformez-en le principe: c'est mon cœur; éclairez-le de vos lumières, embrasezle de votre amour. Divin Soleil de justice, faites

1 Dan. 12. 3.

2 Matth. 5. 16.

briller vos rayons jusqu'au fond de mon àme, afin qu'elle soit du nombre de ces heureuses étoiles qui brillent à leur tour, et qui, étant appelées par la voix du Seigneur, répondent : Nous voici, et consacrent tout leur éclat à la gloire de Celui qui les a faites 1.

III. POINT.

Une ville située sur une montagne ne saurait être cachée 2. Par cette troisième comparaison, le Fils de Dieu déclare à ses apôtres qu'ils ne sont pas appelés à l'apostolat pour mener une vie solitaire et retirée, ou pour ne penser qu'à eux-mêmes; mais qu'ils doivent être comme ces grandes villes, où abordent toutes sortes de gens; comme des villes situées, non dans de profondes vallées, qui sont les images d'une vie basse et obscure, mais sur des montagnes, qui sont les figures d'un homme public, et destiné à la plus haute perfection.

Ai-je jamais fait réflexion sur une vocation si sublime? Me suis-je jamais appliqué ces paroles du Prophète, qui m'instruisent si clairement de mes obligations? Montez sur une haute montagne, vous qui annoncez l'Évangile à ceux de Sion; criez de toutes vos forces, vous qui prêchez dans Jérusalem 3. Si j'avais souvent médité cet oracle du SaintEsprit, il m'aurait fait entendre, au fond de mon cœur, que je suis en spectacle aux yeux des hommes; que je dois les porter à une éminente sainteté ; et que pour les y aider efficacement je dois me rendre moi-même très-parfait. Pour appuyer ma lâcheté, il ne faut pas alléguer pour excuse que je ne suis point apôtre. Nous sommes tous chargés du salut

1 Baruc. 3. 35. 2 Matth. 5. 14.

3 Isai. 40. 9.

et de la perfection de nos frères, nous y devons contribuer à proportion de notre état; c'est pour cela que Notre-Seigneur, comme on le verra dans la suite, nous exhorte à devenir parfaits comme son Père.

Pour atteindre à ce haut degré de vertu, il faut être élevé au-dessus de la nature, et c'est vous seul, ô mon divin Maître, qui pouvez donner à mon cœur cette élévation toute divine. Détruisez-y toutes ces inclinations basses qui le font pencher vers la terre, pour leur substituer des inclinations nobles qui le portent vers le ciel; animez-le d'un zèle ardent, qui le brûle sans cesse du désir de sanctifier, de perfectionner, d'entraîner tout le monde à votre

amour.

MERCREDI DE LA V SEMAINE

APRÈS L'ÉPIPHANIE

De la troisième partie du Sermon de Notre-Seigneur sur la montagne,

CONTENANT L'EXPLICATION DE LA LOI ÉVANGÉlique.

I. POINT.

Le Fils de Dieu, avant que de publier la loi évangélique, déclare, que non-seulement il ne méprise pas la loi de Moïse, mais qu'il prétend l'observer ponctuellement lui-même, sans en transgresser le moindre article. Ne vous imaginez pas, dit-il, que je sois venu détruire la loi ; je suis venu, au contraire, pour l'accomplir 1.

Matth. 5. 17.

La belle parole de ce bon Maître, ô mon âme! parole dont tu dois te souvenir dans toutes les occasions où il faudra te contraindre pour garder exactement les lois de Dieu et de la religion. Je ne suis pas venu au monde, faut-il dire, pour vivre à ma fantaisie, et pour préférer mes inclinations aux ordres de Dieu, en secouant le joug de sa loi : mais j'y suis venu pour en être un observateur fidèle. Je ne suis pas entré en religion pour faire ma volonté, mais pour obéir à celle de Dieu, qui m'est intimée par mes supérieurs, et qui est contenue dans les règles de mon saint institut. Les violer, sous prétexte qu'elles sont petites, c'est me mettre en grand danger de rompre les plus considérables. La ruine, hélas! des chrétiens et des religieux vient ordinairement du mépris des petites choses. Ces infractions légères, souvent réitérées, sont les degrés du précipice où une âme infidèle ne manque guère de tomber. Et puis, mérite-t-on vos grandes grâces, quand on en use ainsi, divin Législateur? A-t-on sujet d'espérer de vous des secours singuliers pour observer des points de conséquence, quand on refuse de vous obéir dans l'observation de ceux qui semblent moins importants? D'ailleurs, ne le sont-ils pas assez, puisque, sans y être obligé, vous daignez vous y soumettre vousmême? Il n'y aura pas un seul iota, disiez-vous, ni un seul point de la loi qui ne s'accomplisse 1. A la vue d'une obéissance si parfaite, que je suis confus, Seigneur, des imperfetions de la mienne! Redressez-la sur la vôtre, et faites en sorte que je sois à votre exemple un véritable obéissant.

1 Matth. 5. 18.

II. POINT.

Après cette déclaration en faveur de la loi ancienne, le Sauveur dit deux choses qui préparent l'esprit à ce qu'il doit enseigner de la nouvelle. La première, qu'il suffit d'en violer un point, et d'apprendre aux autres à le violer, pour avoir la dernière place dans son royaume, c'est-à-dire, pour en être banni. La seconde, que, pour y être grand, il faut faire et enseigner, garder ses lois et les faire observer.

Instruisons-nous, ò mon âme, de ces deux grandes leçons, qui renferment une doctrine admirable. Manquer à un seul commandement, c'est être prévaricateur de toute la loi; parce que c'est en offenser l'auteur, et éteindre la charité, qui en est la plénitude; c'est être digne, par conséquent, d'être le dernier dans l'Église militante, et d'être banni de l'Église triomphante. D'où il suit que quiconque, après s'être ainsi révolté contre le souverain Législateur, entraîne les autres à sa révolte, est à double titre indigne d'être reçu dans le royaume de Dieu; mais celui qui est piqué d'une sainte ambition d'y être grand, il lui faut non-seulement observer toute la loi, mais la faire encore observer aux autres. Oui, rien n'est plus grand devant Dieu que d'être saint, et que de contribuer à faire des saints par paroles et par exemples.

C'est à quoi vous avez employé tous les moments de votre vie, adorable Sauveur, à accomplir toutes les volontés de votre Père, et à porter les hommes à les accomplir de même; à vous sanctifier, et à travailler à notre sanctification. Je me sanctifie, disiez-vous, pour répandre la sainteté par tout le monde. Mon Dieu, l'excellent modèle que vous

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