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J'entre avec plaisir dans les mêmes sentiments, adorable Sauveur. Gravez-les dans mon cœur, afin que ma langue et mes actions les publient. Je me réjouis de vos grandeurs infinies, je les adore, je les confesse, et je voudrais pouvoir les annoncer dans toutes les contrées de la terre.

III. POINT.

Jésus repartit: Vous êtes bienheureux, Simon fils de Jean; car ce n'est ni la chair ni le sang qui vous ont révélé ce secret : c'est mon Père, qui est dans le ciel 1.

Il faut ici considérer les suites de la confession de saint Pierre, l'approbation que Notre-Seigneur y donna, les éloges qu'il en fit, et les récompenses dont il combla la foi de son disciple. Il l'appelle bienheureux d'avoir été choisi du Père pour rendre cet éclatant témoignage à sa divinité, et d'avoir été fidèle à répondre à l'honneur d'un choix si glorieux. Il lui fait remarquer, en l'appelant Simon, c'està-dire obéissant; fils de Jean, qui signifie grâce, que c'est un don gratuit du Père céleste, et une grâce toute particulière de ses bontés, de lui avoir donné cette haute connaissance de sa grandeur divine, infiniment élevée au-dessus des idées de la chair et du sang; et que son bonheur consiste dans l'obéissance qu'il a rendue à l'inspiration de l'EspritSaint, qui voulait se servir de lui pour la manifestation d'un mystère si relevé et si peu connu des hommes. Il change ensuite son nom en celui de Pierre, en lui faisant entendre qu'en récompense de sa confession de foi, il lui communique la fermeté de la pierre; que sur cette pierre immobile il établit son Église, dont il sera le chef et le soutien;

1 Matth. 16. 17.

qu'il en met déjá les clefs entre ses mains, et qu'il lui donne le pouvoir d'ouvrir et de fermer le royaume des cieux.

Admirons, ô mon âme, l'infinie libéralité du Sauveur envers son disciple, et le haut degré de gloire où il l'élève dès cette vie, pour l'avoir glorifié par son témoignage. Réjouissons-nous des honneurs que reçoit aujourd'hui le saint apôtre; et, en le félicitant de son exaltation, tâchons de nous rendre les imitateurs de sa foi et de son zèle pour Jésus-Christ, qui ne manquera jamais de couronner les services que nous nous efforcerons de lui rendre.

Jouissez, glorieux disciple, des grâces signalées dont le Fils de Dieu vous favorise préférablement à tous les autres. Soyez à la bonne heure, soyez, après votre divin Maître, la pierre fondamentale de son Église, la terreur des démons, la joie des hommes et des anges. Obtenez-moi de Celui qui a fondé sur vous son Église la grâce d'en être un enfant fidèle pendant ma vie; servez-vous des clefs qu'il vous a confiées, pour me fermer à la mort les portes de l'abîme, et ouvrez-moi celles du royaume éternel, où je puisse avec vous glorifier à jamais le Père céleste, et son Fils unique, Jésus-Christ.

SAMEDI DE LA VI SEMAINE
APRÈS L'ÉPIPHANIE

Répétition des deux Méditations précédentes.

S'il n'y avait pas six semaines entre l'Épiphanie et la Septuagésime, il faudrait omettre les Méditations marquées, et les renvoyer avant la vingt-quatrième semaine après la pentecôte.

DIMANCHE DE LA SEPTUAGÉSIME

Des Ouvriers envoyés dans la vigne.

Les préludes comme au cinquième Dimanche après l'Épiphanie, p. 275.

I. POINT.

Le royaume des cieux est semblable à un père de famille qui sortit de grand matin afin de louer des ouvriers pour travailler à sa vigne 1. Il sortit encore pour le même dessein en différentes heures; et, en ayant trouvé d'autres, une heure avant le coucher du soleil, qui ne faisaient rien, il leur reprocha leur oisiveté, et les envoya travailler à sa vigne avec les autres.

Le père de famille est Dieu même, à qui le gouvernement de l'univers ne coûte pas plus que la conduite d'une famille. L'Église est la vigne, à la culture de laquelle il emploie surtout les ouvriers évangéliques. Chacun de nous cependant a une partie de cette vigne à cultiver, et c'est notre âme, dont nous devons, avec un soin singulier, retrancher ce qu'il y a de nuisible et de mauvais, afin qu'elle porte des fruits en abondance, et que le Maître, au temps de la récolte, y trouve d'excellents raisins, c'est-à-dire des œuvres parfaites et agréables à ses yeux.

Combien de temps y a-t-il que je travaille sérieusement à cette vigne spirituelle, à la sainteté et à la perfection de mon âme? Il n'a pas tenu au Père cé

1 Matth. 20. 1, etc.

leste que je ne m'y appliquasse dès mon bas âge. Il est sorti dès le point du jour pour m'y appeler; il m'a sollicité dans les temps différents de ma vie, tantôt en me promettant des récompenses, tantôt en me reprochant ma négligence.

Non, vous n'avez rien omis, Seigneur, pour m'engager de bonne heure à votre service : si j'avais été fidèle à vos inspirations, je n'aurais pas passé inutilement tant d'années, je ne vous aurais pas aimé si tard. O que j'ai de regret d'avoir fait si longtemps la sourde oreille à la voix intérieure par laquelle vous m'avez si souvent appelé à la perfection de votre amour! Que j'ai d'envie de réparer, par une vie plus fervente, le précieux temps que j'ai perdu! Que ne puis-je être moi-même du nombre de ces ouvriers infatigables qui vont vous chercher des âmes jusqu'aux extrémités de la terre! de ces hommes pleins de zèle qui travaillent à la sanctification des fidèles, à la réduction des hérétiques, à la conversion des idolâtres, et qui conspirent avec vous à l'accroissement et à la prospérité de votre règne.

II. POINT.

Comme le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelez les ouvriers, et payezles. Ceux donc qui étaient venus fort tard reçurent chacun un denier, et les autres n'en recurent pas davantage 1.

Considérons premièrement que le Père éternel, qui a établi son Fils unique Notre-Seigneur pour nous juger, a voulu que ce fût lui qui payât les ouvriers sur le soir, c'est-à-dire à la fin de leur

1 Matth. 20. 8.

vie, qu'on peut appeler un jour, parce qu'au regard de l'éternité les années et les siècles ne sont que comme un jour.

Ce qu'il faut remarquer ensuite, c'est que tous sont payés, et qu'il n'est point de travail, quelque court qu'il soit, qui n'ait sa récompense. Mais ce qui paraît singulier, c'est que les derniers, qui n'ont travaillé qu'une heure, ne sont pas moins récompensés que ceux qui ont travaillé tout le jour pour nous faire entendre que Dieu regarde moins la durée du travail que la ferveur avec laquelle on a travaillé.

Qu'on se trompe, hélas! dans un âge avancé, quand on compte à un chrétien les années qu'il a vécu dans l'Église depuis son baptême, à un religieux le temps qu'il a passé dans le cloître! Ge n'est pas pour avoir servi Dieu plus longtemps que les autres qu'on les surpasse ici-bas en saintetė, et qu'on aura dans le ciel une plus éclatante couronne; mais c'est pour avoir pratiqué les exercices de la vie chrétienne et religieuse avec plus d'humilité, de ferveur et de charité.

Ah! mon Dieu! si vos saints que vous couronnez dans l'empyrée étaient capables de quelque douleur, quel chagrin n'auraient-ils pas d'avoir passé quelques jours de leur vie dans la tiédeur et dans la négligence? Pourraient-ils se consoler, en voyant le degré de gloire qu'ils auraient acquis s'ils avaient eu autant d'ardeur que, de constance dans votre service? Il n'est plus temps pour eux de réparer ces pertes; mais il est encore temps pour moi de les prévenir, en remplissant avec fidélité toute la mesure des grâces que vous me faites tous les jours. Soutenez pour cela ma faiblesse, ô mon Dieu; for

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