LE RACCOMMODEMENT.

O TOI qui, m'accablant du pouvoir de tes charmes,
Te fis un jeu cruel de tourmenter mon cœur;
Qui bravas mes transports, qui souris à mes larmes;
Toi dont j'ai trop puni l'apparente froideur
Par cette feinte indifférence

Qui te cachait mon désespoir,

Ah! pardonne à l'amour si j'ai pu concevoir
Le coupable projet d'une injuste vengeance.
Athénaïde, hélas! c'est moi

Qu'a puni seul ma ruse impie!
Il n'est point de torts que n'expie
Le malheur accablant d'être haï de toi!
Athénaïde, as-tu pu croire

Qu'au fond de mon cœur inconstant

Une autre effaçât ta mémoire?

Qu'une autre ait jamais pu m'occuper un instant?
Va, malgré mon dépit, je suis resté fidèle:
Je n'ai point à l'Amour demandé d'autres fers:
Si je m'offris à ceux d'une amante nouvelle,
Ses appas et son nom n'existent qu'en mes vers.
Quoi ! j'ai vu tes beaux yeux ternis par la tristesse,
Et vers toi je n'ai pas volé !

Quoi! j'ai pu, près de toi doucement rappelé,
Refuser à ton cœur un seul mot de tendresse,

Et m'applaudir encor de l'avoir désolé!
Non, je ne l'aurai plus le barbare courage
De m'arracher à tes côtés,

Et d'aller à d'autres beautés
Offrir un criminel hommage,
Pour voir en tes yeux attristés
Si ton cœur a senti l'outrage!
Songe que c'est la seule fois,
La seule que j'osai te faire cette injure;
Qu'à tes moindres vœux, à tes lois
J'obéis toujours sans murmure;

Et que jamais enfin, jusqu'au malheureux jour
Où j'ai vu le dédain profaner ton sourire,
Je ne te disputai l'empire

Que sur moi te donnait l'amour.

Vois même en ce moment si je fuis la vengeance
Que t'offre de mon cœur l'imprudent abandon.
Pour me refuser le pardon,
Tu nîras sans doute l'offense;
Tu vas de cent noms odieux
Sans pitié m'accabler peut-être :
N'importe; j'aime mieux paraître
Insensé, vain, présomptueux;
J'aime mieux te prêter des armes
Pour frapper mon cœur innocent,
Que de te laisser un moment
Douter du pouvoir de tes charmes.

FIN DU V. VOLUME.

DUAULT.

DES PIÈCES CONTENUES DANS CE V. VOLUME.

DE

E l'Héroïde.

Lettre d'Héloïse à Abeilard; par Beauchamps.
Réponse d'Abeilard à Héloïse; par le même.
Seconde Lettre d'Héloïse à Abeilard; par le même.
Lettre d'Héloïse à Abeilard; par Colardeau.
Fragment d'une Réponse d'Abeilard à Héloïse ;
par le même.

Réponse d'Abeilard à Héloïse; par Dorat.
Lettre de l'abbé de Rancé; par Barthe.

Réponse d'un Solitaire de la Trappe; par La Harpe.
Didon à Énée; par Gilbert.

Pag. 5

11

29

40

48

63

67

77

87

94

La duchesse de La Vallière à Louis XIV; par

Ximénès.

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ÉLÉGIES.

De l'Élégie.

Départ d'Ovide; par Lefranc de Pompignan.
Traduction de la 1.гe Élégie de Tibulle; par La

Harpe.

Les Funérailles d'Adonis; par Poinsinet (de

Sivry).

La Mort de Daphnis, par Gresset.

Sur la Mort de ma femme; par Lalane.

Au surintendant Fouquet, sur sa disgrâce; par

Lafontaine.

Le Poëte malheureux; par Gilbert.

Dernières Paroles de madame de La Vallière ; par

Demoustier.

A mon Arbre; par G. de la Madelaine fils.
L'Arbre mourant; par Bernard.

L'Arbre renversé; par Lalane.

Le Jour des Morts; par Fontanes.

Le Cimetière de village; par Hyacinthe Gaston.
Sur la Mort d'une jeune Fille; par Demoustier.
A l'Ombre de Caroline; par Luce (de Lancival).
L'Amant au Tombeau de sa Maîtresse; par Co-
lardeau.

Élégie dans le goût ancien ; par André Chénier.
La Grèce; par Ardant.

Sur l'Ennui; par le P. Venance.

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177

183

187

Aux Mânes de Genonville; par Voltaire.
Sur la Mort du marquis de la Fare; par Chaulieu.
Plus d'Illusion; par M.me la marquise De ***
Les Regrets d'un Vieillard; par de Saint-Aulaire.
Le Poëte malade; par de Saint-Ange.

ÉLÉGIES ÉROTIQUES.

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Portrait de Sulpicie, à Mars; par

***

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Sur la Séparation de Tibulle et de Néæra ; par***