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« n'a pu consacrer l'huile, qui n'a ni autel ni Église. « Et, par conséquent, il ne peut y avoir d'onction spirituelle parmi les hérétiques, puisqu'il est con<< stant qu'ils ne peuvent faire les actions de grace « nécessaires pour cette consécration. Car nous de<<vons nous souvenir qu'il est écrit (1):

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« Que l'huile du pécheur n'oigne point ma tête! « Ce que le Saint-Esprit n'a dit par avance dans «<les Psaumes que pour éviter que quelqu'un, sortant « du chemin de la vérité, ne fût oint par les hérétiques et les ennemis de Jésus-Christ. D'ailleurs. quelle prière peut faire sur un batisé un prêtre pécheur et impie? puisqu'il est écrit (2) :

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« Nous savons que Dieu n'exauce point les per« vers; mais si quelqu'un est serviteur de Dieu, et « fait sa volonté, il l'exauce.

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« De plus, qui peut donner ce qu'il n'a pas ? Et << comment celui qui a perdu le Saint-Esprit peut-il « le conférer à un autre? C'est pourquoi il faut ba«tiser celui qui vient à l'Église, afin qu'il soit sanc« tifié par ceux qui sont saints, puisqu'il est écrit (3): « Soyez saints, parce que je suis saint, moi le Seigneur votre Dieu.

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« Afin que celui qui a été engagé dans l'erreur, a et batisé hors de l'Église, soit lavé dans le batême

(1) Psaume CXL, verset 6. La Vulgate est ici d'accord avec, saint Ciprien; mais le texte hébreu en diffère.

(2) Évangile de saint Jean, IX, 31.

(3) Lévitique, II, 2.

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« ecclésiastique et véritable, de cette tache particu« lière qu'il a contractée en tombant entre les mains «< d'un prêtre sacrilége, pensant qu'il en cherchait « un légitime qui pût le conduire à Dieu. Au reste, « c'est approuver le batême des hérétiques et des << schismatiques, que de ne point batiser ceux qu'ils <«< ont batisés. Car il n'y a point de milieu en cela. << S'ils peuvent batiser, ils peuvent aussi donner le << Saint-Esprit. Mais s'ils ne peuvent donner le SaintEsprit, parce qu'étant hors de l'Église, ils ne l'ont point, ils ne peuvent non plus batiser, puisque le << batême est un, aussi bien que le Saint-Esprit, aussi « bien que l'Église qui a été fondée originairement « par Jésus-Christ sur saint Pierre, par la raison de « l'unité. Il résulte de ce principe, que, comme tout <«< ce qui se fait parmi eux est faux et inutile, nous << ne devons rien approuver de ce qu'ils font. Car, « qu'est-ce que Dieu peut approuver et ratifier de ce « que font ceux que Notre Seigneur déclare ses en<< nemis dans son Évangile, quand il dit (1):

« Celui qui n'est point avec moi, est contre moi, << et celui qui n'amasse point avec moi, dissipe

(1) Évangile de saint Luc, XI, 23.

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Fin de la lettre à Januarius. Venue de l'Antéchrist.

255.

CXXXIII. « Le bienheureux apôtre saint Jean, « fidèle observateur des commandemens de son « maître, dit de même dans son Épître (1):

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« Comme vous avez ouï dire que l'antéchrist doit « venir, maintenant il y a plusieurs antéchrists; ce qui nous fait connaître que la dernière heure approche. Ils sont sortis du milieu de nous; mais ils << n'étaient pas de nous. Car s'ils eussent été de nous, a ils seraient demeurés avec nous.

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« Ce qui doit nous faire conclure aussi que ceux qui sont les ennemis du Seigneur, et que saint Jean appelle des antéchrists, ne peuvent pas donner la « grace de Jésus-Christ. C'est pourquoi nous autres,

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qui sommes avec le Seigneur, qui gardons son unité, et qui exerçons par sa miséricorde les fonctions du sacerdoce dans son Église, nous devons

rejeter comme profane tout ce que font ses adver« saires, qui sont de véritables antéchrists. Nous de«<vons donner à tous ceux qui abjurent leur erreur

(1) Premiére épître de saint Jean, II, 18, 19.

<«< pour reconnaître la vraie foi d'une seule Église, << tous les sacremens de la grace divine, et tous les «sceaux de l'unité et de la vérité.

« Nous souhaitons, mes très chers frères, que « vous vous portiez toujours bien. >>

Le passage qui vient d'être cité de la première épître de saint Jean, est le premier, dans l'Écriture sainte, où l'antéchrist soit nommé. Ce nom est celui de l'homme de péché que l'on croit devoir précéder le second avénement de Jésus-Christ, et qui nous est représenté dans l'Écriture et dans les Pères, comme l'ensemble de tout ce qu'il y a jamais eu de plus abomiuable, de plus cruel et de plus impie. On lui attribue ce que les prophètes ont dit d'Antiochus Épiphanes, de Gog et de Magog, du pasteur insensé dont parle Zacharie, de l'homme de péché et de l'enfaut de perdition, dont parle saint Paul (1), et que plusieurs appliquent à Néron dans le sens historique. Car on peut dire que les Nabuchodonosor, les Cambises, les Antiochus Épiphanes, les Caïus et les Néron, étaient autant d'antéchrists, ou de précurseurs de l'antéchrist (2). Et saint Jean, dans son épître que je viens de citer, nous avertit que, de son tems,

(1) Seconde épître aux Thessaloniciens, II, 3.

(2) Voyez les Commentaires de saint Jérôme sur les prophéties de Daniel, chap. 11, verset 24. Venetiis, 1768, tome V, partie 1,

P. 712.

il y avait déjà un grand nombre de semblables antéchrists (1). Il dit (2):

« Mes chers enfans, c'est ici la dernière heure; et « comme vous avez ouï dire l'antéchrist doit veque

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nir, maintenant aussi il y a plusieurs antéchrists: ce qui nous fait connaître que la dernière heure ap« proche. >>

Ces antéchrists, dont parlait l'apôtre, n'étaient autres que les persécuteurs et les hérétiques.

Mais l'antéchrist, le vrai, le réel antéchrist, qui doit venir avant le jugement dernier, dit dom Calmet (3), réunira dans sa personne tous les caractères de malice que l'on aura vus séparément dans ces différens personages qui, par leur impiété, ont mérité le nom de figures ou de précurseurs de l'antéchrist. Voici une partie des traits dont les auteurs sacrés l'ont dépeint. Daniel dit (4):

« Je vis une corne qui avait des ieux, et une << bouche qui proférait de grandes choses et cette « bête était plus grande que les autres. Elle fesait « la guerre aux saints, et prévalait sur eux jusqu'à «< ce que l'Ancien des jours fût venu, et qu'il eût

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(1) Le tems anquel saint Jean a écrit cette lettre est incertain, selon M. Genoude, et peut varier de l'an 70 à l'an 96 de l'ère chrétienne. Sainte Bible. Paris, 1822. Nouveau Testament, tome V, P. 106.

(2) Epitre première, II, 18.

(3) Dictionnaire de la Bible. Genève, 1730, I, 220. (4) Chap. 7, versets 20, 21, 22.

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