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conséquemment ne peuvent donner la vie qu'ils n'ont « pas eux-mêmes. Car il n'y a que l'Église seule qui << ait acquis la grace de la vie éternelle, et qui la communique au peuple de Dieu. Et quant à ce qu'ils « disent qu'ils suivent en cela la coutume ancienne, et « que les Anciens ne batisaient point ceux qui, étant << sortis de l'Église pour former un schisme et une hérésie, y retournaient ensuite et fesaient pénitence, << nous sommes d'accord sur ce point avec eux. Car << nous ne batisons pas non plus ceux qui, ayant été «< batisés parmi nous, passent avec les hérétiques, lorsque, dans la suite, reconnaissant leur faute et quittant leur erreur, ils retournent à la vérité et à l'Église leur mère; et nous nous contentons de leur

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imposer les mains après qu'ils ont fait pénitence, « parce que ce sont véritablement des brebis égarées, << mais cependant toujours des brebis que le pasteur reçoit dans son troupeau. Si au contraire l'hérétique re<< pentant qui vient à nous, n'a pas été auparavant batisé « dans l'Église, et s'il est absolument étranger et pro« fane, il faut le batiser afin qu'il devienne brebis, * parce qu'il n'y a qu'une eau qui fasse des brebis, << et cette eau ne se trouve que dans la sainte Église. « C'est pourquoi, comme il ne peut rien y avoir de « commun entre le mensonge et la vérité, entre les a ténèbres et la lumière, entre la mort et l'immor« talité, entre l'antéchrist et Jésus-Christ, nous de«vons maintenir en toutes choses l'unité de l'Église catholique, et ne rien céder aux ennemis de la foi « et de la vérité. Et il ne faut point se défendre par 13

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XVIII.

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l'usage, mais vaincre par la raison. Car saint Pierre « même, que Notre Seigneur choisit le premier et << sur lequel il a fondé son Église, lorsqu'il fut en « différend avec saint Paul sur la circoncision, ne <«< s'attribua rien insolemment et arrogamment; il n'allégua point sa primauté, ni que les nouveaux <«< venus dussent lui obéir. Il ne méprisa point saint « Paul en lui rappelant qu'il avait persécuté l'Église; « mais il se rendit à la vérité et aux raisons alléguées << par cet apôtre, nous enseignant ainsi la concorde <«< et la patience, nous prouvant par son exemple qu'il << ne faut pas nous attacher opiniâtrément à nos sen<«< timens, mais que nous devons embrasser comme <«< nôtres ceux que nos frères nous inspirent, lorsqu'ils <<< sont utiles et véritables. Saint Paul, ayant aussi égard à cette règle et songeant à entretenir l'union « et la paix, dit dans son épître (1) :

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« Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois << seulement parlent, et que les autres jugent. Que « s'il se fait quelque révélation à un autre de ceux qui sont assis parmi vous, que celui qui parlait au<< paravant, se taise.

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«< Dans ce passage, l'apôtre fait voir qu'il y a beau«< coup de choses sur lesquelles d'autres peuvent avoir plus de lumières que nous, et que l'on ne doit point « s'arrêter opiniâtrément à ses premières impressions, << mais embrasser volontiers ce que d'autres trouvent << de meilleur. Car alors ce n'est pas être vaincu, mais

(1) Première épître aux Corinthiens, XIV, 29.

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«< instruit, surtout quand il s'agit de choses qui con<«< cernent l'unité de l'Église et la vérité de notre foi, « comme de nous apprendre, à nous qui sommes les évêques de Dieu et qu'il a daigné établir pour gou« verner son Église, que la rémission des péchés doit « seulement être donnée dans l'Église, et que les enne<< mis de Jésus-Christ ne peuvent rien s'attribuer de « ce qui regarde sa grace. C'est ce qu'Agrippin d'heu« reuse mémoire (1) a ordonné après une mûre dé« libération avec les autres évêques qui gouvernaient « alors l'Église de Notre Seigneur dans la province « d'Afrique et de Numidie; et nous avons suivi leur réglement comme saint, juste, salutaire et conforme << à la foi de l'Église. Et afin que vous sachiez ce que « nous avons écrit sur ce sujet, nous vous envoyons « une copie de notre lettre, pour en faire part aussi << aux autres évêques de vos quartiers.

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« Je souhaite, mon très cher frère, que vous vous portiez toujours bien. >>

Victoires de Gallien. Salonina est sa seule épouse.

256.

CXXXV. L'an 256 de notre ère répond aux années 3 et 4 de Valérien (2). Les consuls de cette

(1) Prédécesseur de saint Ciprien dans l'évêché de Carthage. (2) Histoire des empereurs, par le sieur D. T. Paris, 1691, III, 399.

année furent Marcus Valérius Maximus et Manius Acilius Glabrio, auquel on subrogea, aux calendes de juillet, c'est-à-dire le 1er juillet, selon Vopiscus (1), le consul Antoninus Gallus, dont Lidiat (2) a fait deux consuls, Antoninus et Gallus (3).

Gallien, aidé de Postume, défit les Germains dans trois grandes batailles, dont on a fait mention successivement sur ses médailles; la dernière victoire fut complète; les médailles l'appellent Victoria germanica maxima. Les Germains furent contraints de faire la paix à la fin de la campagne de 256: ce fut au plus tard dans ce tems que Gallien fit venir à l'armée son fils aîné, qui (4) probablement ne pouvait guère avoir moins de douze à quatorze ans (5).

Si nous en croyons Trébellius (6), Gallien nomina Postume gouverneur de ce jeune prince, que nous appelons communément Salonin. Une inscription, qui paraît contenir tous ses noms, lui donne ceux de P. LIC. SALONIN. VALERIANUS (7); d'autres historiens prétendent que Gallien préféra Sylvanus (8),

(1) Vie d'Aurélien, chap. 8.

(2) Series summorum magistratuum, p. 130.

(3) Theodori Jansonii ab Almeloveen Rom. Fast. Amstelædumi, 1740, p. 151.

(4) Mémoire de Brequigny, dans le tome XXX des Mémoires de l'Académie des Inscriptious, p. 339.

(5) Id., p. 340.

(6) In Postumo.

(7) Banduri, in Salonino.

(8) Zosime, livre I, chap. 38. Zonaras écrit Albanus, au lieu de Sylvanus.

et que ce fut la cause de la révolte de Postume. Birague (1) nous donne un grand nombre de médailles qui parlent d'une victoire sur les Allemands ou les Francs; et il les met sous l'an 256, peut-être : 1° parce qu'une médaille des derniers mois de cette année donne à Gallien le surnom de Germanique; car il paraît que cette victoire fut remportée sous le nom de Gallien, qui en prit le titre de Germanicus Maximus; 2o parce qu'une médaille de son père Valérien, mise aussi à l'an 256 par Birague, porte ces mots : « Gallien avec son armée. »

Ces deux médailles peuvent éclaircir ce que disent Victor et Eutrope, que Gallien fut heureux dans ses commencemens, et qu'il fit beaucoup d'actions courageuses dans les Gaules d'où il chassa les Germains. Zosime dit que Valérien, ayant laissé à son fils le soin de l'Occident, Gallien envoya divers généraux pour combattre les barbares qui voulaient (2) entrer dans l'Italie, dans l'Illirie et dans la Grèce; et que, comme les Germains se fesaient plus craindre que tous les autres du côté du Rhin, il y vint en personne pour garder les passages de ce fleuve ; qu'en effet, il empêcha souvent les barbares de le passer; qu'il combattit en d'autres occasions ceux qui étaient entrés dans les Gaules; mais que, se

(1) Francisci Medicbarbi Biragi numismata. Mediolani, 1683, p. 367, 371.

(2 Histoire des empereurs, par le sieur D. T. Paris, 1691, III, 399.

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