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un esprit paisible, qu'elle doit avoir été écrite avant que la persécution de Valérien eût commencé, c'està-dire avant le mois de juillet de cette année, et plus encore avant que cette persécution se fût étendue jusqu'à l'Egipte. Il s'y occupe encore long-tems du batême des hérétiques.

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Après un long examen de cette question, il conclut ainsi : « J'ai appris que les Africains n'ont point introduit cette coutume, mais qu'elle a été «< observée par d'anciens évêques, et autorisée par plusieurs conciles, tenus tant à Iconium qu'à Sin<< nade ( art. CXXXI et CLXIV), et en d'autres lieus. Quant à moi, je ne voudrais pas combattre leur sentiment, m'opposer à ce qu'ils ont décidé, ni << entrer avec eux dans aucune contestation; car il est « écrit (1) VOUS NE REMUEREZ POINT LES BORNES « DE VOTRE VOISIN, QUE VOS ANCÊTRES ONT POSÉES. « Non transferas terminos proximi tui, quos fixe« runt priores in possessione tuâ (2).

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La quatrième lettre de saint Denis, évêque d'Alexandrie, est adressée à Denis, prêtre et depuis évêque de l'église romaine. Je l'ai rapportée plus haut (art. xx1), et j'ai dit que l'évêque d'Alexandrie y parle de Novatien, après avoir annoncé qu'il va parler de Novat (3). Il paraît que cette lettre a

(1) Id., ibidem. Cette citation est défigurée dans l'édition de Genève.

(2) Au Deuteronome, chap. 19, verset 14.

(3) La traduction de Cousin, chap. 7 de l'édition de Valois,

été écrite en 257, et qu'ainsi Novatien existait encore cette année. En effet, dans un livre fort long, attribué à Novatien, sur la Trinité, au douzième chapitre, il est parlé nommément de Sabellius, qui ne fesait encore que de commencer à paraître, lorsque saint Denis d'Alexandrie en écrivit au pape Sixte II, vers cette même année 257. D'un autre côté, l'historien Socrates dit que Novatien a été martirisé sous Valérien (1). Mais il est tems de revenir à saint Ciprien, l'une des victimes les plus illustres de cette persécution.

Épitre de saint Ciprien à Cécilius, sur le Sacrement du calice du Seigneur.

257.

CLXXX. Saint Ciprien écrivit la lettre suivante contre une mauvaise coutume qui s'était introduite en certains lieus, de n'offrir que de l'eau au saint sacrifice. Cet écrit fut composé après la contro

répète l'ambiguité du texte grec. Il annonce Novat dans son titre et parle ensuite de Novatien.

(1) Mémoires pour l'histoire ecclésiastique, par Tillemont, III, 480. Tillemont oppose au témoignage de Socrates, conforme à celui des Novatiens, l'autorité de saint Pacien, qui soutient que les Novatiens n'ont point eu de part aux persécutions du diable contre les chrétiens, parce qu'ils lui étaient déjà tout acquis. Mais ce langage est celui d'un homme prévenu. A la vérité, Socrates est aussi accusé d'être prévenu en faveur des Novations.

verse élevée sur le batême, et vraisemblablement

l'an 257 (1).

Ciprien à Cécilius, son frère (2).

Quoique je sache, mon très cher frère, que plusieurs évêques établis par Dieu dans tout le monde, conservent la règle de la vérité évangélique, et de la tradition de Notre Seigneur, et ne a se départent point de ce que Jésus-Christ notre <«< maître nous a commandé de faire et a fait lui«< même, pour suivre des traditions humaines et

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nouvelles; néanmoins, parce que quelques-uns, « ou par ignorance ou par simplicité, n'observent <«< pas dans la consécration du calice du Seigneur et « la distribution qui s'en fait au peuple, ce que « Jésus-Christ, Notre Seigneur et notre Dieu, l'au«<teur de ce sacrifice, y a observé, je me suis cru

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obligé de vous écrire sur ce sujet, afin que si << quelqu'un est encore dans cette erreur, la lumière « de la vérité le ramène à la tradition originale. Et « ne croyez pas, mon très cher frère, que cet écrit << vous vienne de nous, ou que nous vous l'adres«<sions de notre propre mouvement. Nous sommes a trop persuadés de notre faiblesse pour cela. Mais

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(1) C'est l'épître 63 dans les éditions de Pamélius et de Baluze ; ainsi que dans celles d'Oxford et d'Amsterdam. C'est l'épître 62 dans l'éditon de Rigault et dans la traduction de Lombert.

(2) On a vu (art. CLXI), que le premier des évêques qui avaient souscrit au concile de Carthage l'année précédente était Cécilius, de Bilta.

« lorsque Dieu commande quelque chose, il faut que <«<le serviteur fidèle obéisse à son maître; et cela « doit lui servir d'excuse, et disposer les autres à «< croire qu'il ne fait pas ce qu'il fait par orgueil ou «< par présomption, mais parce qu'il craint d'offen<< ser son maître en ne lui obéissant pas.

<< Vous saurez donc que l'on nous a commandé << d'observer la tradition de Notre Seigneur, en of<< frant le calice, et de ne rien faire que ce qu'il a << fait le premier, c'est-à-dire d'offrir mêlé d'eau et « de vin le calice offert en mémoire de lui. Car puis<< que Jésus-Christ dit (1):

« Je suis la vraie vigne,

« Le sang de Jésus-Christ n'est pas de l'eau, mais << du vin, et l'on ne peut pas dire que son sang, par lequel nous avons été rachetés et vivifiés, soit dans « le calice lorsqu'il n'y a point de vin, vu que le <«< vin du calice représente le sang de Jésus-Christ, <«< dont il y a des figures et des témoignages dans <<< toutes les Écritures. Car nous voyons dans Noé, << une figure de la Passion de Notre Seigneur, en ce <«< qu'il but du vin, en ce qu'il s'enivra (2), en ce qu'il demeura nu dans sa maison, en ce que son « second fils se moqua de sa nudité, et l'alla décou« vrir à ses frères; que les deux autres, l'aîné et le

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plus jeune, refusant de la voir, la couvrirent en << détournant leur visage; et le reste, qu'il n'est pas

(1) Évangile de saint Jean, XV, 1.

(2) Genèse, IX, 21.

nécessaire de rapporter ici. Il suffit d'observer que « Noé, qui était la figure de la vérité à venir, nebut « pas de l'eau, mais du vin, en quoi il exprima une << image de la Passion de Notre Seigneur.

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« Nous voyons encore une figure du sacrifice du Seigneur dans le grand-prêtre Melchisedech, sui« vant ce que témoigne l'Écriture Sainte lorsqu'elle « dit (1):

« Melchisedech, roi de Salem, offrant du pain et « du vin (car il était sacrificateur du Dieu souve<< rain), bénit Abraham.

Or, que Melchisédech fût la figure de Jésus<< Christ, le Saint-Esprit le déclare dans les Psaumes, << en la personne du Père qui dit au Fils (2):

« Vous êtes le prêtre éternel selon l'ordre de Mel« chisédech.

<< Et cet ordre vient de ce que Melchisedech a été « le prêtre du Dieu souverain, de ce qu'il a offert << du pain et du vin, et de ce qu'il a béni Abraham. << Car qui est plus prêtre du Dieu souverain que « Notre Seigneur Jésus-Christ, qui a offert à Dieu « le Père un sacrifice, et le même sacrifice que Mel«< chisédech avait offert, c'est-à-dire du pain et du «< vin, son corps et son sang? Cette bénédiction <«< même qu'il donna à Abraham regardait notre « peuple (3); car si Abraham crut en Dieu, et que

(1) Genèse, XIV, 18.
(2) Psaume CIX, v. 5.
(3) Les Chrétiens.

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