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avec saint Marse, prêtre, saint Jovien et saint Alexandre, sous-diacres, que saint Corcodême appelle ses frères et les compagnons de sa mission; et avec saint Jovinien, lecteur. Les Actes de saint Pérégrin le disent formellement en parlant de saint Marse, saint Jovien et saint Jovinien(1). Saint Pérégrin et saint Jovinien souffrirent le martire; les autres souhaitèrent ce qu'ils regardaient comme la même couronne; mais peu de tems après il vint un empereur chrétien, qui ouvrit les églises qu'on avait fermées, sans doute après la mort de Postume. Cet empereur ne pouvant être que Constantin, il faut que saint Pérégrin ait été envoyé dans les Gaules, sous Sixte II, en 257 ou 258, pour arriver peut-être à Auxerre, et y commencer son épiscopat l'an 259, auquel plusieurs mettent son martire, ce qui serait beaucoup trop tôt puisque ce serait avant la mort de Postume. Baronius avait cru que Pérégrin était venu sous le pontificat de Sixte Ier, c'est-à-dire vers l'an 127; mais presque tous les auteurs conviennent que c'est une faute (2).

(D) Surius, 31 jul., p. 362:

(2) Mémoires pour servir à l'Hist. eccles, par Tillemont, IV, 480 et 481.

Consuls de l'année 258. Valérien continue de persécuter les chrétiens. Seconde année de l'empire de Postume dans les Gaules.

CCXI. L'an 258 répond aux années 5 et 6 de Valérien, et eut pour consuls (1) Marcus Aurélius Memmius. Tuscus et Pomponius Bassus (2). Le premier de ces consuls a été appelé Fuscus par quelques auteurs; mais Pagi et Tillemont le nomment Tuscus, et c'est ainsi qu'écrivent ordinairement les Fastes. On assure même qu'on lit Tuscus dans tous les manuscrits de Vopiscus; mais on croit que Memmius et Tuscus ne sont qu'une même personne, parce que ces deux noms se confondent assez souvent (3). Cette année était la quinzième du cicle solaire, et la douzième du cicle lunaire. C'est la première de Sixte ou Xiste, évêque de Rome (4).

Valérien et Gallien avaient en quelque sorte partagé l'empire entr'eux; ce n'était pas un partage proprement dit ils possédaient en commun; mais étaient obligés de veiller à la fois sur diverses parties d'un empireimmense. Cyriadès, soutenu par les Perses,

:

(1) Id., III, 402.

(2) Fastes d'Alméloveen, p. 152.

(3) Histoire de l'Église et de l'Empire, par Jean Lesueur. Amsterdam, 1730, I, 91.

(4) Id., ibidem.

avait envahi la Mésopotamie, et pris le titre d'Auguste. Un déluge de barbares avait envahi la Bithinie (1). Valérien était à Bizance avec son armée dans les premiers mois de 258. Il y tint une assemblée où Aurélien fut désigné consul avec Alpius Crinitus, pour le mois de mai (2). Il fut en Orient, où il rebâtit Antioche (3). Il battit Cyriadès, et pacifia la Bithinie. Gallien avait quitté le Rhin l'année précédente, et il était venu en Pannonie (art. CLXXVIII), pour combattre Ingénuus, qu'il défit, Ce rebelle se jeta dans une place où il fallut l'assiéger : la ville fut forcée; et Ingénuus réduit à se tuer lui-même. Sa révolte finit, selon Trébellius, sous le consulat de Tuscus et de Bassus, c'est-à-dire en 258 (4).

Tillemont (5) recule cette révolte jusqu'à la captivité de Valérien; mais ses conjectures ne paraissent pas appuyées assez solidement pour combattre une date aussi précise que celle qui est alléguée par Trébellius. Cette date du consulat de Tuscus et de Bassus indique l'année où se termina la révolte; elle avait dû commencer dès l'année précédente : le tems qu'il avait fallu pour en porter la nouvelle à Gallien, pour se préparer à marcher contre les révoltés, pour conduire une armée jusqu'en Pannonie; une bataille,

(1) Mémoires de l'Académie des Inscriptions. Paris, 1764, XXX, 340. Mémoire de M. de Bréquigny.

(2) Histoire des Empereurs, par Tillemont. III, 403.

(3) Id., p. 406.

(4) Mémoires de Bréquigny, p. 340.

(5, Vie de Valérien, note 9.

un siège qui dut être opiniâtre, tout cela ne pouvait avoir rempli moins d'une année; la révolte d'Ingénuus 'avait donc commencé au plus tard en 257, ce qui fixe à cette année l'époque où Gallien quitta les Gaules (1), et celle où Postume avait pris la pourpre. Après ce premier pas, il n'y avait plus rien à ménager; Salonin, fils de Gallien,et Sylvanus, son général, s'enfermèrent dans Cologne, effrayés par l'audace de Postume, qui vint les y assiéger (2).

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C'est par le consulat de Tuscus et de Bassus que je détermine l'époque de ces événemens importans. Ce consulat est le plus remarquable de tous : il est très utile et indispensable même pour bien comprendre l'histoire ecclésiastique. En effet, c'est à ce consulat que se rapporte le redoublement de la persécution de Valérien, ainsi que le martire du pape Sixte et de saint Ciprien, d'après des monumens irréfragables de l'histoire ancienne. Aucun autre, avant celui-ci, n'est célèbre que par quelques faits de l'histoire ecclésiastique, sans y être enchaîné d'une manière certaine, et sans être anobli par un tel enchaînement. Lorsqu'on arrive à cette année, les chronologistes font tous leurs efforts pour que leurs calculs s'accordent avec ce consulat; et si par hazard, tombant dans quelques erreurs, ils ne peuvent y parvenir, ils changent les consuls eux-mêmes de place, et violent à dessein les fastes consulaires,

(1) Mem. de Bréquigny, p. 34o et 341.

(2) Id., p 341 et 342.

pour les disposer chacun selon l'avis qu'il a énoncé. J'avertis, en passant, que le consulat de Tuscus et de Bassus doit être placé immédiatement après celui de Valérien pour la quatrième fois, et de Gallien pour la troisième, et avant celui d'Emilianus et de Bassus. Tel est l'ordre suivi dans les plus anciens Fastes, par Jean Cuspinien, dans son excellent livre sur les préfets de Rome, dans les Fastes d'Idace, dans la Chronique de Prosper et dans celle de Cassiodore, dans le canon de Victorius, et les Fastes manuscrits de la Sicile et de la Grèce, par Vossius (1). Cependant Lecointe, après Valérien (consul pour la quatrième fois) et Gallien (pour la troisième), place, au lieu de ces consuls, Æmilianus et Bassus, après eux Sécularis et Donatus, et enfin Tuscus et Bassus, étant ainsi, par un double anachronisme, en opposition avec tous les Fastes. Je parlerai dans un Ap-· pendix qui sera publié séparément, de cette circonstance et de la trop grande licence d'autres auteurs à altérer, à changer ou à transposer les faits, surtout relativement à cette époque, pour ne pas troubler par de vagues dissertations, la suite des événemens qui se rattachent à cette histoire.

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C'est l'édition de Baluze qui va nous guider pour la suite des ouvrages de saint Ciprien au commencement de cette année. Je me contenterai d'observer

(1) Je ne parle ici que des auteurs cités par les Annales Cyprianici dans l'édition d'Amsterdam. Les Fastes d'Alméloveen et l'Art de vérifier les dates sont ici parfaitement d'accord avec ces Annales.

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