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rique de saint Laurent: Segnior fuit ignis, qui foris ussit, quàm qui intùs accendit. Sævisti, persecutor, in martyrem; sævisti, et auxisti palmam dùm aggeris pœnam. In honorem transierunt triumphi..... etiàm instrumenta supplicii(1). Dominus in sanctis suis..... nobis et præsidium contulit et exemplum... ut quàm clarificata est Hierosolyma Stephano, tàm illustris fieret Roma Laurentio: cujus oratione et patrocinio adjuvari nos cessatione confidimus (2).

Suites dumartire de saint Laurent. Basilique dédiée à ce saint par l'empereur Constantin.

258.

CCXXIII. Saint Prudence, qui florissait dans le quatrième siècle, étant né à Saragosse l'an 348 (3), ne balance point d'assurer que l'entière conversion de Rome fut le fruit des prières de saint Laurent; il ajoute que Dieu commença à l'exaucer, même avant qu'il fût sorti de ce monde; que plusieurs sénateurs, témoins de sa mort, furent si touchés de son courage et de sa piété, qu'ils se convertirent sur-le-champ; que ces sénateurs enlevèrent

(1) S. Leo, m, serm. 83. Edit. Quesn. 87. Edit. Rom. t. I, P. 250.

(2) Ib.

› P. 251.

(3) Voyez son article dans le Dictionnaire de Moréri. Paris, 1759, VIII, 598.

son corps sur leurs épaules (1), et qu'ils l'enterrèrent honorablement, le 10 août 258, dans le champ de Véran, près du chemin qui conduisait à Tibur, qui est aujourd'hui Tivoli. Sa mort, continue-t-il, fut celle de l'idolâtrie, qui alla toujours depuís en déclinant. Enfin le culte des idoles a disparu, dit-il : le sénat lui-même vénère les tombeaux des apôtres et des martirs (2). Le même père décrit la dévotion et la ferveur avec lesquelles les Romains fréquentent l'église de Saint-Laurent il dit qu'ils imploraient la protection du saint martir dans tous leurs besoins,

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que l'on voyait au succès de leurs prières, combien cet intercesseur était puissant auprès de Dieu (3). Sans doute, à l'époque du martire, ces prières furent secrètes, mais elles furent efficaces; puisque au bout de deux générations, comme on va le voir bientôt,

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des églises furent élevées sous l'invocation de saint Laurent au lieu même de son supplice.

Saint Prudence finit par implorer la miséricorde divine pour lui-même, et par demander au ciel que les prières des martirs puissent lui obtenir ce que les siennes pe lui obtiendraient point (1).

Sous le règne de Constantin-le-Grand, vers l'an 330, à l'endroit appelé Campo Verano, cet empereur fit élever une église sur le tombeau du saint martir; et elle existe encore aujourd'hui sous le nom de SaintLaurent extra muros (2), en italien San Lorenzo fuori delle mura, et en français Saint-Laurent hors des murs.

Le nombre, la beauté et la propreté des églises de Rome, font un des principaux ornemens de cette ville. Il y en a sept de principales : les quatre premières ont chacune une PORTE SAINTE, qu'on ouvre dans le tems du jubilé : cinq de ces églises sont patriarcales savoir Saint-Jean-de-Latran, SaintPierre, Saint-Paul, Sainte-Marie-Majeure et SaintLaurent hors des murs. (3).

(1)

Indignus agnosco et scio
Quem Christus ipse exaudiat;

Sed per patronos martyres

Potest medelam consequi.

S. Prudent. Hymn. 2, v. 578.

(2) Godescard, 10 août. Itinéraire de Rome, par Vasi. Rome, 1786, p. 280.

(3) Géographie, par dom Vaissette, Paris, 1955. III, 252. L'auteur se trompe en disant que c'est l'église de saint Laurent, in Damaso, dont je parlerai plus bas. L'Itinéraire ne fait pas cette

Pour arriver à cette basilique, en venant de SainteMarie-Majeure, on suit une rue qui va de cette église de Sainte-Marie à la porte appelée aussi de Saint-Laurent. Les Anciens ont donné différens noms à cette parte. Ils l'ont appelée Esquiline, à cause du mont Esquilin, qui en est voisin : Tiburtine, parce qu'elle conduit à Tivoli, en latin Tibur enfin inter aggeres, parce qu'elle avait à ses côtés les remparts de Tarquin-le-Superbe et du roi Servius. Sixte V a fait bâtir le réservoir de l'eau Felice à gauche de cette porte, qu'on appelle aujourd'hui de Saint-Laurent, parce qu'à un mille de distance on trouve la basilique de Saint-Laurent (1).

L'empereur Constantin, qui la fit bâtir, lui donna de riches ornemens. On l'appelle hors des murs, pour la distinguer de sept autres qui sont dans la ville, dédiées au même saint. Elle a été élevée sur le Cæmeterium sanctæ Cyriaca, c'est-à-dire le cimetière de Sainte-Ciriaque, propriétaire du Campo Verano, où cette sainte fesait enterrer les corps des martirs sur la voie Tiburtine, aujourd'hui le chemin de Tivoli. Le tombeau de saint Laurent est sous le grand autel, derrière lequel on a conservé la pierre où fut mis le gril qui servit à son martire. On voit cette pierre au travers d'une grande pièce de verre (2).

faute, et dit que l'église de Saint-Laurent hors des murs est une des cinq patriarcales.

(1) Itinéraire de Vasi, p. 279–280, où l'on trouve la vue de l'église. (2) Le grand Dictionnaire de Lamartinière. Paris, 1768. V. 151, art. Rome.

Les papes ont eu soin, en différens tems, d'entretenir cette basilique jusqu'en 1647 qu'elle fut donnée aux chanoines réguliers de Saint-Sauveur de la congrégation de Bologne, qui la firent réparer, orner la confession du saint, et refaire les sept autels ayec des peintures qui les décorent (1).

Le portique de cette basilique est orné de six belles colonnes et de peintures antiques, parmi lesquelles

il

y en a une qui représente le pape Honorius III donnant la communion à Pierre de Courtenai, comte d'Auxerre, couronné dans cette basilique empereur de Constantinople, avec Iolande, son épouse (2), fille de Baudouin, comte de Hainaut, et de Marguerite de Flandre. Le couronnement eut lieu le 9 avril 1217 (3). La cérémonie se fit hors des murs, parce que les Romains ne voulurent pas souffrir, dit une ancienne chronique (4), qu'elle se fît dans l'enceinte de leur ville (5). Ils craignaient qu'un couronnement dans la ville de Rome ne parût donner quelques droits à l'empereur d'Orient sur l'empire d'Occident.

On a vu que la basilique de Saint-Laurent est l'une des cinq patriarcales; elle est encore l'une des sept privilégiées de Rome. Elle est à trois nefs, et a deux

(1) Itinéraire de Vasi, p. 280 et 281.

(2) Id. p. 281. L'auteur se trompe en plaçant le couronnement sous l'an 1216.

(3) Tome XIV de ces Annales', p. 209.

(4) Martenne, Ampliss. coll., tome V, col. 5, col. 58. ́(5) L'Art de vérifier les dates, chron. des Papes.

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