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«Il disait cela à cause de l'Esprit que devaient « recevoir ceux qui croyaient en lui.

<< Car le Saint-Esprit est reçu par le batême, et «< c'est ainsi que ceux qui ont été batisés, et qui ont << reçu le Saint-Esprit, parviennent à boire le calice « du Seigneur. Que personne donc ne s'étonne de ce « que, lorsque l'Écriture parle du batême, elle dit « que nous avons soif et que nous. buvons, puisque « Notre Seigneur dit dans l'Evangile (1):

<< Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la jus« tice, parce qu'ils seront rassasiés!

« Car c'est ce que l'on reçoit avec plus d'abon« dance, que l'on désire le plus ardemment. C'est «< ainsi qu'en un autre endroit Notre Seigneur dit à « la Samaritaine (2) :.

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Quiconque boit de cette eau-là aura encore « soif. Mais celui qui boira de l'eau que je lui don«<nerai n'aura plus soif à jamais.

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« Ce qui marque le batême, qui ne se réitère « point, au lieu que dans l'Église dans l'Église on a toujours soif << du calice du Seigneur, quoiqu'on le boive toujours. Et il n'est pas besoin, mon très cher frère, d'employer beaucoup de preuves pour montrer « que l'eau dans l'Écriture signifie toujours le ba<< tême, et que nous devons l'entendre ainsi, puisque «Notre Seigneur venant au monde, a fait connaître « la vérité du batême et du calice, en commandant

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(1) Évangile de saint Matthieu, V, 6.
(2) Évangile de saint Jean, IV, 13, 14.

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d'une part de donner dans le batême à ceux qui «< croient, cette eau de la foi, cette eau de la vie «< éternelle; et nous enseignant de l'autre par son,

exemple à mêler le calice d'eau et de vin. Car la « veille de sa passion, prenant le calice, il le bénit « et le donna à ses disciples, disant (1):

« Buvez-en tous. Car ceci est le sang de la nou« velle alliance (2), qui sera répandu pour plusieurs, << afin que leurs péchés soient remis. Or je vous dis « que je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour que je le boirai tout nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

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« Nous trouvons ici que le calice qu'offrit le Sei« gneur était mêlé, et que ce qu'il appela son «sang (3) était du vin : ce qui fait voir que l'on << n'offre point le sang de Jésus-Christ lorsqu'il n'y a point de vin dans le calice, et que ce n'est

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pas célé

<«<< brer et sanctifier comme il faut le sacrifice du Sei « gneur, si notre oblation et notre sacrifice ne répondent pas à sa passion. Et de plus comment « boirons-nous du vin nouveau de la vigne avec « Jésus-Christ, dans le royaume de son Père, si nous « n'offrons du vin dans le sacrifice de Dieu le Père et

(1) Evangile de saint Matthieu, XXVI, 27, 28, 29. (2) Sanguis novi testamenti, comme disent toutes les éditions de saint Ciprien, y compris celle de Baluze, et non pas sanguis MEUS novi testamenti, comme dit la Vulgate.

(3) Quod sanguinem svom dixit, comme disent toutes les éditions, même celle d'Amsterdam. Ici le sens de la Vulgate se retrouve.

de Jésus-Christ, et si nous ne mêlons le calice du Seigneur selon la tradition que lui-même nous en << a laissée ? Le bienheureux apôtre saint Paul, choisi « et envoyé par le Seigneur, et qu'il établit pour « être le prédicateur de la vérité évangélique, exprime les mêmes choses lorsqu'il dit (1):

:

<< Le Seigneur Jésus, la nuit même qu'il devait « être livré, prit du pain, et ayant rendu grâces, il « le rompit et dit: Prenez et mangez; ceci est « mon corps, qui sera livré pour vous faites ceci en « mémoire de moi, -Il prit de même la coupe, après qu'il eut soupé, et il dit: Cette coupe est <«< la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en <«< mémoire de moi, toutes les fois que vous la boirez. « Car toutes les fois que vous mangerez de ce pain <<< et que vous boirez de cette coupe, vous annoncerez <«la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne.

« Si donc le Seigneur commande, et l'apôtre le « confirme, que toutes les fois que nous boirons en << mémoire du Seigneur, nous fassions ce qu'il a fait, « il s'ensuit que nous n'observons pas ce qui nous a « été commandé, si nous ne fesons pas la même • chose que le Seigneur a faite, et si nous nous écartons de son exemple, en ne mêlant pas, comme « lui, l'eau avec le vin dans le calice. »

(+) Premiére épître aux Corinthiens, XI, 23 26.

Seconde suite de l'Epitre à Cécilius. Obéissance due à Jésus-Christ et à ses apótres pour l'usage du

vin.

257.

CLXXXII. «< Or, qu'il ne faille point se départir de ce qui nous a été commandé dans l'Évangile, et que les disciples soient tenus de faire ce que leur <«< maître a fait, le bienheureux apôtre nous l'enseigne en un autre lieu, en termes encore plus « forts et plus précis lorsqu'il dit (1):

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« Je m'étonne que vous quittiez si tôt celui qui « vous a appelés à la grâce de Jésus-Christ, pour <«< suivre un autre Évangile, car il n'en est pas d'autre;

il y a des hommes qui mettent le trouble parmi « vous, et qui veulent changer l'Évangile de Jésus<< Christ. Mais quand nous vous annoncerions nous« mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous « annoncerait un Évangile différent de celui que nous « vous avons annoncé, qu'il soit anathème!

<< Puis donc que ni l'apôtre ni un auge du ciel ne << saurait enseigner autre chose que ce que Jésus<< Christ a une fois enseigné, et que ses apôtres ont <«< annoncé, je m'étonne comment il s'est fait que, << contre la doctrine de l'Evangile et des apôtres, on

(1) Épître aux Galates, I, 6, 7, 8.

«'n'offre que de l'eau en certains lieus dans le ca<<< lice du Seigneur, vu que l'eau seule ne peut pas représenter le sang de Jésus-Christ. Le Saint-Esprit n'a pas non plus oublié, dans les Psaumes, de nous « donner une figure de cela, en y fesant mention du <«< calice du Seigneur en ces termes (1):

« Votre calice est enivrant et délicieux!

« Un calice enivrant est mêlé de vin; car l'eau « toute seule ne peut pas enivrer. Or le calice du Sei«< gneur enivre, comme Noé, dans la Genèse, fut << enivré en buvant du vin. Mais parce que l'ivresse qui vient du calice et du sang de Notre Seigneur << n'est pas semblable à celle que cause le vin ordi<< naire, le Saint-Esprit ayant dit dans le Psaume : « Votre calice est enivrant,

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« Parce que ce calice enivre tellement ceux qui le boivent, qu'il les rend sobres, qu'il leur donne une « sagesse spirituelle, qu'il les retire de l'amour des choses du monde pour ne prendre plus de plaisir qu'en Dieu; et comme le vin ordinaire rend gai et. « bannit toute tristesse de l'ame, ainsi, après avoir «bu le sang du Seigneur et le breuvage salutaire, on « ne doit plus se souvenir du vieil homme ni de sa « vie passée; mais il faut que la joie du pardon que <«< l'on a reçu, prenne la place de la douleur que l'on « ressentait de ses péchés, ce qui ne peut se faire si

{1} Psaume XXIII, 7.

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