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« les plus fortes dans leur concile de Carthage, coma posé de quatre-vingt-sept 'évêques (art. CLXII)? « Voici comment s'explique sur cette matière celui qui, suivant son rang d'ancienneté, dit son avis « le troisième (1).—Quiconque approuve le batême « des hérétiques détruit le nôtre..

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« Le dix-huitième (2): - Quiconque, parmi les hérétiques, ne recevra pas un second batême (à << savoir celui de l'Église catholique), sera exclu du « royaume des cieux.

« Le vingtième (3): -Qu'est-ce autre chose d'ap<< prouver le batême des hérétiques, si ce n'est com« muniquer avec les hérétiques?

<< Le vingt-unième (4): Il nous importe peu de << savoir combien ces hommes présomptueux et faua teurs d'hérésies établissent de batêmes pour nous, « un seul nous suffit, et nous l'attribuons uniquement « à l'Église.

« Le vingt-troisième (5): Puisque l'erreur ne « veut pas céder à la vérité, à plus forte raison la « vérité ne doit pas obéir à l'erreur.

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« Le quarante-septième (6): - Je ne suis pas très surpris qu'il y en ait qui ne soutiennent pas la foi

(1) Policarpe d'Adrumet. Tome XVIII. p. 335. Conc. Carth., n. 3, inter Opera Cypriani, p. 159, 161.

(2) Sédatus, de Tuburbi. Tome XVIII, p. 345. Ibid. regno cœlorum fiet alienus.

(3) Privatus, de Sufes. Tome XVIII, p. 346, ibidem.

(4) Hortensianus, de Lares. Tome XVIII, p. 347.

(5) Januarius, de Vicus-Cæsaris. Tome XVIII, p. 348. (6) Paulus, de Bolba. Tome XVIII, p. 360.

XIX.

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« de l'Église et la vérité : en effet, l'apôtre (saint

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Paul, épître aux Romains, III, 3 et 4) a dit: car « enfin, si quelques-uns d'eux n'ont pas cru, etc.— « Le cinquante-huitième (1): — Que ceux qui favorisent les hérétiques ne se flattent point! celui qui s'oppose au batême de l'Église en faveur des « hérétiques, les a faits chrétiens, et nous héré« tiques.

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: << Le soixante-unième (2): - Celui qui accorde et <«< livre aux hérétiques le batême de l'Église, qu'est<«< ce autre chose qu'un Judas trahissant l'épouse de << Jésus-Christ?

« Voilà comment ces évêques mettaient au nombre « des questions INDIFFÉRENTES, celle de la rebati

« sation.

« Au reste, ils fondaient leur sentiment, non sur « des raisonnemens purement humains, mais sur <<< des textes de l'Écriture. Il ne faut, pour s'en con« vaincre, que lire les écrits de saint Ciprien, et <«< même les suffrages des évêques du concile de Carthage. Le cinquième d'entre eux(3) exprime son avis « en ces termes :- L'Écriture sainte déclare partout << que le batème donné par les hérétiques et les schismatiques n'est pas un véritable batême.... Si donc <«< ils ne reçoivent pas le batême salutaire dans l'Église catholique qui est une, ils ne peuvent être sauvés.

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1) Faustus, de Timida Regia. Tome XVIII,
P. 365.
(2) Thérapius, de Bulla. Tome XVIII, p. 366.
(3) Némésianus, de Thubunes, t. XVIII, p. 336.

« Le huitième (1) : Les lettres de saint Ciprien (art. CXXXVI et CXXXVII) contiennent tant de témoi <«< gnages des Écritures saintes, qu'il est bien juste «< que nous tous, qui sommes unis par la grâce de « Dieu, les approuvions, ayant été lues devant une << si grande assemblée de très saints prêtres. Je suis « d'avis que tous les hérétiques et les schismatiques qui voudront venir à l'Église catholique n'y en« trent point qu'ils n'aient été auparavant exorcisés «<et batisés dans l'Église catholique.

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<< En un mot, ces prélats, quoi qu'en disent les << auteurs modernes, regardent si peu la question «< comme indifférente, que, lorsqu'ils condamnent ce qu'ils appellent ERREUR, et autorisent ce qu'ils nom«ment VÉRITÉ, ils prétendent soutenir toujours une « VÉRITÉ révélée dans les Écritures, et rejeter une « ERREUR proscrite par les mêmes Écritures. »

K

Je ferai ici une observation que me semble avoiréchappé à l'évêque de Meaux et au traducteur Leroi. C'est que Bossuet, en citant l'opinion du huitième évêque, Crescens de Cirta, en supprime la fin qui m'a paru mériter d'être rapportée. Après avoir dit que les hérétiques et les schismatiques qui voudront venir à l'Église catholique ne peuvent y rentrer qu'ils n'aient été.auparavant exorcisés et batisés dans l'Église catholique, il ajoute : «< excepté ceux qui ont déjà été batisés dans l'Église catholique, auxquels néanmoins on imposera les mains pour les

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(1) Crescens, de Cirta, tome XVIII, p. 341.

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<< mettre en pénitence avant de les réconcilier à l'Église (1). » Crescens est donc parfaitement d'accord avec l'évêque de Rome pour les hérétiques et les schismatiques batisés antérieurement à leur hérésie ou à leur schisme. Il en diffère pour ceux qui n'ont reçu que le batême des hérétiques et des schismatiques.. L'opinion de saint Ciprien était que ceux qui étaient hors de l'Église ne pouvaient y introduire personne. Mais il me semble que Bossuet aurait pu rapporter ici l'opinion de Crescens tout entière, parce qu'elle est la seule où cette distinction très importante ait été faite clairement. Peut-être l'évêque de Meaux n'a-t-il pas fait lui-même le recueil de ces citations. Toutes les autres sont parfaitement complètes.

Au reste Bossuet a bien raison de soutenir que cette question n'était nullement indifférente, et c'est ce qu'il va continuer de prouver dans le chapitre suivant où il va encore parler avec saint Augustin, qui était son guide favori et qui méritait de l'être. C'est lui qui, vivant long-tems après saint Ciprien, puisqu'il naquit l'an 354, 106 ans après la mort de l'évêque de Carthage, éclairé par les lumières supérieures du concile de Nicée, avait eu de plus grands moyens de connaître la vérité, dans un tems où la puissance civile n'étant plus en guerre avec la puissance religieuse, toutes ces questions pouvaient être discutées bien plus librement.

(1) Id., ibidem.

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Livre neuvième, chapitre 7 de Bossuet.

« Est-il vrai que saint Augustin et les autres Pères aient « regardé cette question comme INDifférente? »

CCXLIII. «Notre anonime met saint Augustin au << nombre de ceux qui ont regardé cette question « comme INDIFFÉRENTE. Croirait-on qu'un homme << versé dans la lecture de ce saint docteur eût pu «< parler ainsi? Saint Augustin déclare partout que << saint Ciprien était dans l'erreur (1), mais dans une << erreur excusable, parce que le concile général et l'Église catholique n'avaient pas encore décidé la question par leur autorité. Jamais il n'a recours à «< ces raisons également fausses et frivoles, que saint <«< Étienne ne prétendait pas décider la question <«< comme de foi, ou qu'il avait pu se tromper dans « une question de fait, et purement de discipline. Il « dit en propres termes (2), que saint Ciprien était «< dans l'erreur, et qu'ensuite il s'est rétracté, et « que ceux qui se croyaient intéressés à défendre « son erreur, ont supprimé sa rétractation, — ou (3)

(1) Augustinus, de unic. Bapt. cap. XIII, num. 22; tom. IX, col 553; et passim in libro de Bapt. contra Donat, et aliis libris ; et epist. de hær. Don. t. II et 1X.

(2) Id in epist. ad Vince, XCIII, aliàs XLVIII, num. 38 col. IF, p. 246.

(3) Lib. de unic. Bapt. c. XIII, num. 22, et alibi passim.

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