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« par cette raison, que le matin on n'offre que de « l'eau, tandis qu'à souper on offre de l'eau et du vin mêlés ensemble! Car nous n'appelons pas le peuple a à notre souper pour célébrer en sa présence le sa<< crement dans toute son intégrité (1). De plus, quoique Notre Seigneur n'ait pas offert le matin, « mais après le souper, le calice mêlé d'eau et de vin, << il ne s'ensuit pas que nous devions l'offrir en ce «tems-là. Il fallait que Jésus-Christ offrît sur la fin du jour, afin que l'heure même de son sacrifice désignât la fin du monde, ainsi qu'il est écrit dans « l'Exode (2):

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« Toute la multitude des enfans d'Israël l'immo«<lera vers le soir.

« Et dans les Psaumes (3):

« J'élèverai mes mains pour faire le sacrifice du « soir.

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« Mais nous, nous célébrons la résurrection de << Notre Seigneur, et c'est pour cela que nous offrons « le matin. Et puisque nous fesons mémoire de sa passion dans tous nos sacrifices, car le sacrifice « que nous offrons, c'est la passion de Notre Sei«gneur, nous ne devons faire que ce qu'il a fait. Car « l'Écriture dit (4):

« Toutes les fois que vous mangerez de ce pain, «<et que vous boirez de cette coupe, vous annon

(1) C'est-à-dire avec de l'eau et du vin.

(2) XII, 6.

(3) Psaume CXL, 2.

(4) Première épître aux Corinthiens, XI, 26.

<«< cerez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il « vienne. ·

<«< Toutes les fois donc que nous offrons le calice << en mémoire du Seigneur et de sa passion, nous <«<fesons ce qu'il est constant qu'il a fait.

« Que si quelqu'un de nos prédécesseurs n'a pas « observé cela par ignorance ou par simplicité, Dieu «pu avoir égard à sa simplicité pour lui pardon« ncr cette faute. Mais pour nous, qui savons ce que « l'on y doit faire, nous ne serions pas excusables si nous y manquions, et si nous n'en écrivions à « nos collègues, afin que la loi de l'Évangile et la tradition du Seigneur se conservent partout, et qu'on ne s'éloigne point de ce que Jésus-Christ a « fait et enseigné. Car de mépriser désormais une pratique si nécessaire, et de vouloir persévérer <«< dans son ancienne erreur, qu'est-ce autre chose qu'attirer contre soi ce reproche que Dieu fait « dans le Psaume (1):

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<< Est-ce à toi d'interpréter mes décrets? Pourquoi « ta bouche annonce-t-elle, mon alliance? Tu hais l'ordre, et tu as rejeté ma parole derrière toi. Quand tu voyais un séducteur, tu courais à lui; « tu as partagé l'héritage des adultères.

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« En effet, expliquer la loi du Seigneur et ne pas « faire ce qu'il a fait, n'est-ce pas rejeter ses pa<«< roles et mépriser les règles qu'il nous a données? « n'est-ce pas commettre des larcins et des adultères

(1) Psaume XLIX, 16-18.

a

spirituels? Car celui qui retranche quelque chose de la vérité de l'Évangile et des paroles ou des ac<«tions de Notre Seigneur, est un voleur et un adul« tère suivant ce qui est dans Jérémie (1). Voici ses << expressions :

«

Qu'y a-t-il de commun entre la paille et le fro<< ment?.... C'est pourquoi, dit le Seigneur, me voici «< contre les prophètes qui dérobent ma parole, chacun «< à ses frères, et qui séduisent mon peuple par leurs << mensonges et leurs prestiges.

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« Et dans un autre passage de ce même prophète (2), il dit:

« Elle a souillé la terre de ses débordemens; la pierre et le bois sont devenus l'objet de ses adora<«<tions; et après tous ces crimes, elle n'est pas re<< venue à moi.

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« Nous devons donc bien prendre garde à ne point tomber dans cette sorte de larcin. >>

Conclusion de l'Épitre à Cécilius. Nous devons suivre Jésus-Christ. Du sacrement de l'Eucharistie.

257.

CLXXXIV. « En effet, si nous sommes les évê<< ques de Dieu et de Jésus-Christ, je ne vois pas qui

(1) Prophéties de Jérémie, XXIII, 28-32.

(2) Id., III,

9, 10.

1

«< nous devions plutôt suivre que Dieu et JésusChrist, surtout puisque lui-même dit dans l'Évangile (1):

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« Je suis la lumière du monde : celui qui me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il aura la « lumière de vie.

« Afin donc de ne point marcher dans les ténè<«< bres, il faut que nous suivions Jésus-Christ, et que « nous observions ses commandemens. Car dans un << autre endroit, où il envoie prêcher les apôtres, il « dit (2) :

<< Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la << terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les <«< batisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint«< Esprit, leur enseignant à observer tout ce que je « vous ai confié.

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« C'est pourquoi si nous voulons marcher dans la « lumière de Jésus-Christ, ne nous éloignons point de « ses préceptes, le remerciant de ce que, tandis qu'il « nous instruit de ce que nous devons faire à l'avenir, il nous pardonne les fautes d'ignorance où <<< nous sommes tombés par le passé. Car, comme << son second avénement approche, il a la bonté de << nous éclairer davantage de la lumière de sa vérité. « C'est donc une chose convenable à notre piété, « mon très cher frère, à la crainte de Dieu que «< nous avons gravée dans le cœur, au rang que nous

(1) Évangile de saint Jean, VIII, 12..

(2) Évangile de saint Matthieu, XXVIII, 18, 19 et 20.

« tenons dans l'Église, et aux fonctions de notre sa« cerdoce,.d'observer ce que nous a appris Notre

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Seigneur, en mêlant et offrant son calice, et de corriger, sur les avertissemens qu'il nous en fait, « l'erreur où il semble que quelques-uns soient tom« bés, afin que lorsqu'il viendra dans l'éclat de sa majesté, il trouve que nous observions ce qu'il <«< nous a enseigné, et que nous fassions ce qu'il a << fait.

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« Je souhaite, mon très cher frère, que vous « vous portiez toujours bien, »

Ici finit la lettre de saint Ciprien sur le sacrement du calice du Seigneur, que nous appelons aujourd'hui l'Eucharistie. Il a traité dans ses premières letIres du sacrement de la pénitence; puis de ceux du batême et de la confirmation, dans sa discussion avec Étienne, évêque de Rome. Il traite ici du plus auguste de tous les sacremens, dont je crois qu'il est convenable de donner la définition.

Nous appelons EUCHARISTIE, c'est-à-dire ACTIONS DE GRACES et BONNES GRACES, le sacrement de la nouvelle loi, qui contient réellement Jésus-Christ. On le nomme ACTIONS DE GRACES, parce que Jésus-Christ rendit grâces à Dieu son père en l'instituant, et que c'est le principal moyen que nous puissions employer pour rendre grâces à Dieu par Jésus Christ. On le nomme BONNES GRACES, parce qu'il contient réellement Jésus-Christ, source de toute grâce. Ainsi l'Eucharistie est un sacrement de la nouvelle loi, qui

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