Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

apercevrez de suite que le Siége apostolique a demandé parfois, à des églises particulières et du moindre rang, de confirmer ses définitions. Pour peu qu'il sache l'histoire, personne n'ignore que cela a été demandé aux églises de Milan, de Ravennes, et aux autres qui étaient tout à fait soumises au Siége apostolique. La confirmation d'une définition émanée du Siége apostolique ne prouve donc aucune supériorité dans l'Eglise qui confirme. Autrement il faudrait dire que les dernières Eglises du patriarchat d'Occident sont supérieures au Siége suprême ; il n'est pas possible de dire quelque chose de plus absurde et de plus dénué de

sens.

[ocr errors]

4° Puisque le Siége apostolique confirme les définitions du concile, comme le concile confirme les définitions du Siége apostolique, il s'ensuivrait que ces deux tribunaux se proémineraient mutuellement, ce qui est également absurde et hors de sens.

50 Vous ne trouverez jamais aucun dissentiment dans cette confirmation mutuelle du Siége apostolique et du concile. Mieux que cela, comme nous l'avons déjà observé, le Siége apostolique a justement rejeté comme hérétiques plusieurs décisions des conciles touchant la foi; mais jusqu'à ce jour, il n'est aucun concile qui ait réprouvé comme hérétiques les définitions du Siége apostolique.

6o Lisez dans les actes des conciles les noms des évêques qui souscrivent les définitions. Les uns disent qu'ils obéissent, les autres qu'ils confirment le concile,

indis inctement. Bien plus, les mêmes évêques, dans la même souscription, disent qu'ils confirment et qu'ils obéissent. C'est que ces deux mots signifient une seule et même chose quiconque confirme obéit; quiconque obéit, confirme. Confirmer, ce n'est pas autre chose qu'accroître la fermeté de la définition par le nombre de ceux qui y consentent. Confirmer, c'est ajouter une nouvelle autorité, quelque petite qu'elle soit, à une première autorité, fut-elle la plus grande. Ainsi, le dernier des évêques qui souscrivit la définition de Chalcédoine touchant la foi, ajouta son autorité privée à l'autorité si grande de tous les autres. S'il avait refusé sa souscription, la définition de tous les autres n'en aurait pas moins été suprême et infaillible. Luimême il était déjà tenu d'adhérer d'un esprit pieux et docile à cette définition proclamée; il obéissait et confirmait en même temps. Donc il ne faut rien conclure du seul fait de la confirmation pour mettre au-dessus de l'autre, l'une de ces deux puissances, le concile et le Siége apostolique. Cette démonstration fait crouler de fond en comble l'objection principale de nos adversaires.

7° Examinez seulement, je vous prie, lequel des deux, s'il y a conflit, retire sa force à l'autre? Mais cela est clair comme le jour, d'après l'exemple du concile de Chalcédoine, dont la décision pour l'Eglise de Constantinople demeure nulle et sans force, aussitôt que le Siége apostolique a réclamé. Vous ne trouverez nulle part quelque chose de semblable, fait par les

conciles contre les décisions du Siége apostolique.

8. Vous direz peut-être que les conciles dont les définitions ont été rejetées par le Siége apostolique, n'étaient pas des conciles légitimes. Malgré que cela ne peut absolument pas être dit du concile de Chalcédoine, je l'accorde très-volontiers; mais en cela brille surtout la souveraineté du Saint-Siége, que les conciles œcuméniques eux-mêmes ne sont pas véritablement œcuméniques et légitimes dans ce qu'ils définissent, s'ils parlent séparés et divisés d'avec leur chef.

CHAPITRE XXXVII.

On examine pour quelle cause on rassemble des conciles œcuméniques.

Les critiques raisonnent ainsi : Si le Siége apostolique ne pouvait définir une hérésie, et si sa foi ne devait jamais défaillir dans l'enseignement, ce serait en vain et avec grand détriment pour la république chrétienne, que l'on rassemblerait des conciles généraux de toutes nations. Donc, la seule nécessité des conciles suffit pour démontrer que la foi du SaintSiége peut défaillir dans l'enseignement. Voici la réponse à cette objection'.

1 Fénelon établit ailleurs, dans une de ses Instructions contre le Jansénisme, et ceci répond déjà à l'objection proposée,

1o Pierre était infaillible dans l'enseignement de la foi; tous les autres Apôtres jouissaient eux-mêmes d'une égale infaillibilité après la descente du Saint-Esprit. Pour quelle cause donc les Apôtres réunissent-ils le concile de Jérusalem, afin de prononcer leur sentiment d'une seule voix? C'est dans ce concile que fut indiquée à la postérité le modèle de la réunion d'un concile. Il est donc clair comme le jour que la convocation des conciles n'est pas une raison précise et décisive qui prouve la faillibilité des juges convoqués. Il est évident que ce concile qui servit de modèle et d'exemple à tous les autres, fut rassemblé dans ce seul but de faire briller avec plus de splendeur aux yeux des plus indociles, l'unanimité absolue des Apôtres 1.

2° Quand Arius nia la divinité du Christ Seigneur, on rassembla le concile de Nicée. Alors certes tous les

qu'un jugement du Saint-Siége reçu unanimement de toutes les églises, est revêtu d'une aussi grande autorité que les canons d'un concile. Il soutient que la réunion d'un concile n'est pas indispensable pour la condamnation d'une hérésie évidente, pourvu toutefois que l'Eglise s'unisse ensuite à la décision du premier Siége. - L'action combinée de la primauté et de la hiérarchie forme ce que l'histoire appelle concile, que le droit canonique définit strictement : une assemblée d'évêques réunis sous l'autorité du Pape. L'Eglise a, de tout temps, considéré les conciles comme une institution éminemment utile et salumais il ne faut pas en conclure qu'ils sont d'une indispensable et absolue nécessité.

taire ;

On peut consulter sur le concile de Jérusalem, tenu par les Apôtres et qui fut le premier comme le modèle des autres conciles, une savante Etude, publiée par M. l'abbé A. F. James, dans notre Mémorial catholique, tom. v, pag. 206, 241.

fidèles chrétiens voyaient de leurs yeux, ce que l'usage du peuple prouvait chaque jour, que le Christ était adoré comme Dieu à l'égal du Père. L'hérésie opposée avait déjà été très-expressément condamnée sans concile général, dans Ebion, dans Cerinthe, dans Paul de Samosate. Tout homme intègre et partisan du vrai n'eut pas pu douter de l'autorité absolue de l'Eglise universelle qui enseignait ouvertement qu'il fallait adorer le Christ d'un culte suprême. Cela posé, je demande aux critiques pourquoi on convoqua de toutes les parties de l'univers chrétien les plus reculées cet inutile et incommode concile de Nicée ? Fallut-il le convoquer pour que la décision et l'autorité de l'Eglise que personne n'ignorait, fût connue de tous? Quoi de plus absurde? Les critiques ne voient-ils pas que cela se fit pour une chose jugée d'avance, pour que cet imposant spectacle de tant d'évêques merveilleusement unis de croyance, brisât les âmes indociles des novateurs, et triomphât de leur entêtement.

3o Après la lettre écrite par Léon-le-Grand à Flavien, il ne pouvait rester aucun doute aux catholiques. En effet, saint Léon ne permet pas de douter de la doctrine qu'il affirme, et le concile de Chalcédoine ne pensait pas qu'il pût hésiter un instant à la confirmer. Bon gré, malgré, il faut bien que les critiques avouent que cette lettre, à laquelle consentait tout l'Occident, qu'approuvait la plus grande partie de l'Orient, était tellement affermie, avant que les évêques de Chalcédoine se réunissent, qu'ils n'avaient aucun moyen de

« ZurückWeiter »