Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

jettis à la confirmation du Pape? Il est certain que si on les soumettait à cette autorité suprême, ils n'en recevraient que plus de force. Mais Benoît XIV déclare qu'ils ne sont pas soumis à cette loi, et le jugement d'un si grand théologien doit suffire pour trancher la question posée.

Dans son livre d'or, nous voulons dire dans son Traité des Synodes, il est question d'un évêque qui soumet à Clément VIII les actes de son concile épiscopal, tenu en 1585. « Cette démarche, >> dit Benoît XIV, est un témoignage de vénération » et un tribut de piété révérentielle, qui font >> honneur aux sentiments religieux du prélat; » mais ils ne prouvent pas qu'on soit obligé de >> faire revêtir ses actes synodaux de l'attache » pontificale. Indépendamment de toute confirma» tion de l'autorité supérieure, tout évêque a de >> droit commun la faculté de faire et de promul»guer les lois qu'il juge favorable à la sage >> administration de son diocèse. Le décret de » Sixte V1 n'atteint pas les Ordonnances syno» dales, il se réfère à celles des assemblées provinciales avant qu'elles aient été envoyées à » Rome, non pas pour être confirmées par le >> Pape, mais pour être révisées par la Congré

1

1 Voy. pag. 159, 167 du présent volume.

D'après ce membre de phrase de Benoît XIV, il semblerait que

»gation interprète du Concile de Trente, chargée » de corriger tout ce qui serait contraire à la >> doctrine ecclésiastique en rigueur (Syn., lib. XIII, » cap. 3-ш-vi). » Voilà, pour le dire en passant, une pièce bien authentique de la modération du Saint-Siégé, qui se montre religieux observateur du droit canon, et bien éloigné des prétentions ambitieuses dont on l'accuse fort gratuitement.

les Actes des conciles ne sont point confirmés par le Pape, mais seulement revus et approuvés par la congrégation du concile de Trente. Il faut observer d'abord que cette congrégation est instituée par le Pape, et qu'elle agit en vertu de son autorité; ensuite il est bien clair que celle approbation donnée au nom du Pape équivaut à une confirmation, comme on peut le voir, dans la note ci-dessus de la page 164. Il ne peut être question ici que d'une différence de mot, sans grande importance.

FIN DE L'APPENDICE.

DE FÉNELON.

NOTE DE L'ÉDITEUR.

Au moment où l'on termine l'impression des dernières feuilles de cet ouvrage, une Revue nouvellement fondée à Rome vient de publier, dans son premier Numéro (juillet 1853), six lettres inédites de Fénelon, datées de Cambrai, des 15 mai 1709, 10 février, 15 juillet 1710, 2 janvier, 19 octobre 1711, et 8 février 1712. Elles sont entièrement écrites de la main de l'illustre Archevêque, et ont été trouvées dans une collection de lettres originales de quelques étrangers distingués, collection déposée à la bibliothèque Corsini de Rome.

Bien que ces lettres ne portent pas de suscription dans les pièces originales, le conservateur de cette Bibliothè que, Mr. L. M. Rezzi, ne croit pas qu'elles aient pu être adressées à un autre personnage qu'à un prélat romain nommé ALAMANNI. Mr. Rezzi donne les motifs trèsfondés de sa certitude à cet égard dans une lettre qu'il adresse au rédacteur des Analecta.

Vincent-Antoine ALAMANNI, natif de Florence, étant

1 Sous ce titre: Analecta juris Pontifici, Recueil de dissertations sur différents sujets de droit canonique, de liturgie et de théologie.

venu en France, vers l'an 1709, fit un voyage à Cambrai, et se lia particulièrement avec Fénelon, qui lui donna des avis importants pour sa conduite spirituelle. Se conformant aux avis du saint prélat, l'abbé Alamanni, de retour en Italie, vers 1711, reçut les ordres sacrés à Florence, sa patrie. Il remplit, depuis, plusieurs emplois importants à la cour pontificale, fut fort accrédité auprès de Clément XI, devint archevêque de Séleucie et nonce à Naples.

Peu de temps après son élévation aux ordres sacrés, l'abbé Alamanni continua d'entretenir avec Fénelon une correspondance fondée sur l'estime et l'admiration que ce noble prélat lui avaient inspirés. On trouve en effet, dans la nombreuse correspondance de Fénelon, quatre lettres que lui écrivit l'abbé Alamanni, en date des 26 juillet, décembre 1709, 27 avril 1710 et 13 juin 1711; lettres remplies des marques du plus respectueux dévouement envers l'archevêque de Cambrai, et de gratitude pour ses bontés; elles témoignent aussi de la haute estime dont sa personne et ses ouvrages jouissaient à Rome, et confirment ce que nous avons dit touchant ses relations avec les cardinaux Gabrielli et Fabroni : l'abbé Alamanni mande en effet à Fénelon que ces prélats tiraient une grande utilité de ses écrits pour le service de l'Église.

Nous donnons ci-après les six lettres inédites de Féneon. On y remarquera de nouvelles preuves de son attachement envers le Saint-Siége, et l'on y verra plus d'un rapport avec la Dissertation sur l'autorité du Souverain Pontife; à ce titre seul elles trouvent naturellement leur place dans notre publication.

Un autre motif nous porte aussi à faire jouir nos lecteurs de cette heureuse découverte. Ils aimeront à y retrouver ce zèle, cette sainte liberté pour signaler les abus et y porter remède qui n'abandonna jamais Fénelon (voy. ubi suprà page 214), et qui rappellent la sainte indépendance et le courage de saint Bernard. De plus, en se reportant, par la lecture de ces lettres, au triste état politique et religieux où se trouvait la France à l'époque où elles furent écrites, «on comprendra les alarmes de Fénelon et l'on admirera comment cette âme si élevée, si droite et si profondément religieuse, cherchait dans une plus complète union avec Rome, un préservatif contre des maux imminents et un remède contre des maux déjà trop réels. >>

En vérité, nous nous applaudissons aujourd'hui des retards que la publication de cet ouvrage a éprouvés, puisqu'ils nous permettent d'y insérer des lettres qui viennent enrichir le trésor déjà si précieux de la correspondance de Fénelon. Nous joignons à ces lettres quelques renseignements qui nous ont paru nécessaires pour leur intelligence.

L.-F. GUERIN.

« ZurückWeiter »