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philosophie. Depuis son élévation à l'épiscopat, vous avez tous apprécié ses belles Lettres pastorales où l'on trouve l'élévation de la doctrine, la rigueur du raisonnement, la netteté et la précision du style, unies à je ne sais quelle grâce qui en fait un véritable style académique. Ajoutez que sa haute situation, sa légitime influence sur le clergé provoqueront les plus utiles recherches dans nos archives paroissiales, et nous vaudront de précieuses découvertes. M. Alliaudi n'est donc pas mort tout entier; nous retrouverons dans son éminent Successeur un zélé protecteur de l'œuvre que nous poursuivons ensemble.

Hélas! Messieurs, en déplorant la mort de M. Alliaudi, je n'ai pas dit toutes nos douleurs. La mort, en effet, a fait d'autres vides dans nos rangs. Nous avons perdu Mgr Gros, l'un de nos présidents d'honneur; M. Luppoz, qui fut longtemps trésorier de l'Académie; MM. Despine, Ducrest, Moris, curé en retraite. Espérons que ces chers défunts n'ont renoncé aux pénibles investigations de la science que pour jouir de la vérité complète et éternelle.

D'autres sont venus prendre leur place, et remplir le vide qu'ils avaient laissé. Nous avons eu le plaisir d'inscrire le nom de quatre nouveaux collègues parmi nos membres effectifs, et celui de M. Dufour, général en retraite, parmi nos membres honoraires. Les membres effectifs sont MM. Antoine Bérard, Collin, ancien notaire, Fodéré docteur en médecine, et Richermoz, professeur. Tous ces Messieurs vous sont connus, et avantageusement connus. M. Bérard est un écrivain de mérite : vous avez pu apprécier son style coulant et nerveux, ses traits spirituels, sa verve féconde, pleine d'humour, qui fait le charme du lecteur. M. Collin mérite de justes éloges pour un travail important relatif à l'établissement d'une voie ferrée à travers les Alpes. M. Fodéré, très familier avec la langue allemande, pourra nous prêter un précieux concours dans nos rapports avec les Sociétés savantes d'Outre-Rhin. M. Richermoz, jeune et brillant professeur, nous arrive préparé par de fortes études : les recherches historiques, les investigations scientifiques lui seront agréables, car il s'y trouvera dans son élément.

Pour donner accès à ces nouveaux collègues, nous avons du élargir la porte de notre sanctuaire. Je veux dire que l'article 5 de notre règlement, qui limitait le nombre des membres effectifs a été modifié. Désormais ce nombre est illimité. Nous avons pensé que cette modification donnerait satisfaction à toutes les bonnes volontés, et aurait pour effet de rendre nos réunions mensuelles plus intéressantes. Je dois vous signaler encore une

autre modification au règlement. Elle porte sur l'article 14. Voici les termes de la nouvelle rédaction: Les absents pourront concourir aux élections en adressant au Président un pli fermé, contenant un second pli également fermé. Ce dernier, qui devra être revêtu extérieurement de la signature du votant, sera ouvert séance tenante au moment du scrutin, par le Président, qui en extraira le bulletin de vote destiné à étre déposé dans l'urne.

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Après cet exposé des changements survenus dans notre personnel et dans notre constitution intérieure, il me reste à vous parler de nos travaux. Les réunions mensuelles quelque peu troublées par la mort de M. Alliaudi, ont repris leur physionomie ordinaire elles sont consacrées à la lecture de mémoires et de communications présentant quelque intérêt. On pourrait souhaiter une plus grande assiduité de la part de certains membres. D'un autre côté, l'art. 22 du règlement, imposant à chaque membre de présenter dans l'année au moins un mémoire ou un document, mériterait d'être pris en sérieuse considération. Je me permets de formuler ces désidérata, persuadé que vous leur ferez bon accueil.

Parmi les communications faites au cours des séances, je signalerai celle que fit M. Borrel, vice-président, relative à la découverte d'anciens tombeaux à Feissons-sous-Briançon. Parmi les mémoires, je mentionnerai: 1° un travail de M. le docteur Camille Laissus, traitant de la spécialité thérapeutique des eaux de Brides-les-Bains.

2o Un acte portant constitution de dot en faveur d'une religieuse clarisse du couvent de Moûtiers, lu par M. Borrel, viceprésident.

3o Plusieurs notes sur le pouillé de Tarentaise, par M. l'abbé Tremey.

4° Deux lettres inédites de Mgr Anastase Germonio, archevêque de Tarentaise, traduites de la Nuova Rivista di Torino, par votre Secrétaire.

Nos publications n'ont pas été bien nombreuses, comme vous l'avez sans doute constaté à regret. Nous sommes heureux néanmoins de vous annoncer la 1 re livraison du 4e volume des Mémoires. Elle nous avait été promise pour aujourd'hui et vous la recevrez incessamment. Elle contient :

1° Une étude de Mgr Turinaz sur la patrie et la famille d'Innocent V. Je vous demande la permission d'ouvrir une paren. thèse pour signaler la réplique de M, Béthaz, chanoine d'Aoste. Cette réponse ne doit pas elle-même rester sans réponse à l'Académie de La Val d'Isère incombe l'impérieux devoir de

revendiquer pour notre patrie la plus grande de ses gloires : l'honneur d'avoir donné le jour à un des successeurs de SaintPierre.

2o Vous trouverez dans cette livraison un mémoire de M. Garin sur la période révolutionnaire de 1795 à 1802 dans la vallée de Bozel.

3o Une homélie prêchée par saint Avit, à Moûtiers, et publiée par M. Borrel, vice-président.

En dehors des publications de l'Académie, plusieurs de nos membres les plus actifs ont fait paraître des travaux scientifiques. M. Borrel, notre vice-président, vient de faire paraître un important travail sur les monuments historiques de la Tarentaise. D'un autre côté, nous avons pu lire des dissertations sur les impôts d'autrefois, qui ont donné lieu à un débat contradictoire. La vivacité de ce débat n'a rien qui doive étonner le savant n'aime pas à être contredit; il est de la race dont parle le poète latin : genus irritabile vatum. Ces nobles tournois de l'intelligence ont un côté très utile: ils provoquent les recherches sérieuses, et amènent les découvertes fécondes. Nous devons tous prendre part à ces luttes pacifiques, dont le prix est la conquête de la vérité.

Peut-être, Messieurs, serez-vous encouragés à entrer résolu. ment en lice, avec l'arme du travail, par cette pensée que vos exploits ne demeureront plus cachés. Je veux dire que vos œuvres recevront le grand jour de la publicité. Les mémoires que vous voudrez bien nous confier ne moisiront plus pendant des années dans nos cartons. En effet, grâce à de nombreuses et actives démarches auprès du gouvernement, faites en partie par M. le Vice-Président, l'Etat vient d'acquérir de l'Académie l'église de Saint-Martin d'Aime pour le prix de 3159 fr. Cette vente nous permet de consacrer entièrement à la publication de mémoires et de documents le montant des cotisations annuelles.

Envisagée sous ce rapport, cette opération a été bonne. Nous aurions désiré, il est vrai, verser dans la caisse de M. le Trésorier la somme totale dépensée pour l'acquisition du monument et pour les fouilles qu'on y a pratiquées soit 6659 fr. Mais l'Etat a défalqué de cette somme tous les subsides qui avaient été antérieurement alloués dans ce but, soit 3500 fr. Néanmoins, l'opération restait encore avantageuse pour l'Académie, et la vente a été conclue. Bientôt M. Dupraz, maintenu dans ses fonctions de trésorier pour une période de quatre années, encaissera la somme offerte par le Gouvernement.

Puisque j'ai été appelé à parler de M. le Trésorier, laissez

moi me faire l'écho d'une plainte que je lui ai entendu souvent formuler. Il se plaint de ce que les cotisations annuelles ne soient pas versées avec assez de régularité. Cependant, il nous est impossible de marcher sans argent; l'argent est le nerf de la guerre, et la guerre à l'ignorance, pas plus qu'une autre, ne peut se passer de ce secours. Un ministre célèbre disait un jour : Faites moi de bonnes finances et je vous ferai de la bonne politique. Nous pourrions dire aussi : Faites-nous de bonnes finances et nous vous ferons de fréquentes livraisons, de volumineuses livraisons, d'intéressantes livraisons.

Je termine, Messieurs, ce rapide exposé de notre situation. Il est temps que je laisse la parole aux auteurs des intéressants mémoires qui sont annoncés. Nous emporterons de cette réunion, j'en ai le ferme espoir, la volonté bien arrêtée de travailler à faire revivre le passé de notre pays. Nous serons soutenus dans notre pénible labeur par cette pensée que l'œuvre que nous accomplissons n'est point une œuvre d'égoïsme, d'intérêt personnel, mais selon notre chère devise, elle a pour but Dieu et la Patrie, Deus et Patria !

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UN DOCUMENT INÉDIT

CONCERNANT L'ABBAYE DE TAMIÉ

CE DOCUMENT, EN PARCHEMIN, DE L'ANNÉE 1645, EST LA FORMULE DU SERMENT PRÊTÉ PAR GUILLAUME V DE RIDDES, ABBÉ DE TAMIÉ.

(Mémoire lu à l'Académie par M E.-L. Borrel, dans la séance
du 20 novembre 1884.)

Je crois utile de faire précéder la reproduction de ce document des notes suivantes :

Le fondateur de l'abbaye de Tamié est saint-Pierre Ier, archevêque de Tarentaise.

La charte de fondation de ce monastère est de 1132 (1) Tamié, Stamedium, est le nom donné, très anciennement, à une gorge étroite de cinq kilomètres de longueur, d'une altitude de 898 mètres, située sur une des chaînes secondaires des Alpes Pennines, entre Faverges, Albertville et Grésy.

Au moyen-âge, ce défilé était couvert d'épaisses forêts traversées par un chemin pénible et dangereux, très fréquenté, cependant, à cause du commerce important qu¡ se faisait entre Genève et le Piémont, parce qu'il était beaucoup plus court que celui qui longeait l'Arly. Ce chemin, en hiver, encombré par les neiges, battu par la

(1) BESSON. Preuves N° 15, p. 351.

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