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« qui ont des brebis doivent la dime des agneaux de <«<leur production. »

<«< Tous autres fruits et productions, comme les pois, << lentilles, vesces, pommes de terre, bestiaux et autres « généralement quelconque, ne sont aucunement sujets à << la dîme. »

«< 2o La dîme se perçoit à la cote 17° pour le froment, « épautre, seigle, orge, fêve et avoine; à la cote 21° pour « regard du chanvre; et à la cote 17° à l'égard des << agneaux. La cote respective des productions et fruits. « ci-dessus est égale dans toute la paroisse. >>

« 3° L'archevêché de Tarentaise est le haut Décima<«<teur, parceque sa dîme en grains et agneaux s'étend <«<< dans toute la paroisse, excepté : 1° Celle en grains et << agneaux des hameaux du Biolay et de Brides, «< cédée à l'Hôtel-Dieu de la ville de Moûtiers par l'ar

chevêque saint Pierre II, vers l'an 1170; 2° Les << dimes appelées Novales, qui consistaient annuel«<lement en 30 gerbées de paille, soit environ «15 quintaux, évaluées à 20 sols le quintal; et donnant <«< une valeur annuelle d'environ 15 livres en argent : <«< Elles appartenaient au curé des Allues, sauf dans les <«< hameaux du Biolay et de Brides, où elles étaient per<< çues par l'Hôtel-Dieu, en vertu de la transaction passéc << entre révérend François Roger des Moulins, hameau de << Bozel, curé des Allues, et les nobles syndics de la ville « de Moûtiers le 7 juillet 1706, sous réserve que cinq << pauvres des Allues auraient droit de recevoir à l'hos

« pice, chaque samedi, la soupe, le pain et un jevelot << de vin. >>

La cure de La Perrière, rattachée anciennement à l'Hôtel-Dieu de Moûtiers, avait conservé le droit de prélever annuellement 2 bichets de seigle, 2 bichets d'orge et 1/2 quintal de paille sur la dîme du Biolay perçue par le même Hôtel-Dieu.

4o La dime en grain de l'archevêché était divisée en cinq quartiers qui, d'après les actes d'ascensement passés en 1786, donnaient les résultats annuels suivants :

Le quartier du Chef-lieu donne 278 bichets seigle, 278 b. d'orge

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TOTAL en bichets: 827 bichets seigle; 1200 b. d'orge

Or, d'après une moyenne de quarante années établies en 1790 par la Relation officielle que j'analyse, le seigle est évalué à raison de 30 sols le bichet, et l'orge à raison de 20 sols le bichet: ce qui donne un total de 2440 livres 10 sols en argent, comme valeur annuelle des dîmes en grains.

De plus la dîme des agneaux prélevée par l'archevêché produisait annuellement 16 livres, suivant l'ascensement du 17 mars 1786. D'où il résulte que la valeur totale de toutes les dîmes archiepiscopales perçues sur les Allues, s'élevait à la somme annuelle de 2456 livres 10 sols en

numéraire ce qui faisait un impôt annuel de 15 livres 7 sols par famille, en moyenne, puisque la population de cette paroisse était de 160 feux, d'après l'acte de visite de 1651. Mais il est encore essentiel d'observer, avec l'auteur de la Relation officielle :

1o Que, quoique « les frais de la perception de la dime << ne puissent pas absolument être fixés au juste, cepen«dant selon la note prise des journées nécessaires pour « sa collecte, pour les batteurs en grange, et pour le << transport de la cense jusqu'à Moûtiers, les dits frais << pouvaient valoir la somme de 500 livres, y compris le «<loyer des granges nécessaires pour retirer la dîme.

« 2° Que l'archevêché de Tarentaise, comme haut << décimateur, était tenu aux réparations, du chœur et de <«< la sacristie, à la fourniture des ornements, linges, « vases sacrés, et autres effets nécessaires au culte divin; « et à toutes les charges que le droit attribue au haut << décimateur; excepté à l'égard du luminaire pour la «< célébration de tous les offices divins, du vin et des <«<hosties pour la messe et la communion du peuple: ces <«< derniers objets étant fournis par le révérend curé. » Les frais exigés pour l'acquit de ces diverses charges absorbaient facilement la moitié des 2456 fr. sus-indiqués.

3o Enfin l'archevêque était souvent obligé de concourir de ses deniers aux grosses réparations de l'église et du presbytère, à cause de l'insuffisance des revenus paroissiaux à ce destinés. Ainsi l'acte que je viens d'analyser mentionne une somme de 1500 livres prélevée sur les dîmes de l'archevêché, pour aider à la restauration de la maison presbytérale.

Tous ces faits, et bien d'autres semblables que nos laborieux collègues pourraient trouver dans les archives de leurs localités, démontrent assez combien il est ridicule d'appliquer à nos ancêtres chrétiens du moyen âge ce que Platon a pu dire des anciens serfs païens : << que Dieu leur avait enlevé la moitié de l'esprit pour leur (sic) empêcher de connaître la misère de leur condition (1). Il serait plus vrai de dire que pour oser avancer une telle contre-vérité il faut vouloir abuser de l'ignorance ou de la crédulité des lecteurs.

(1) Compte-rendu du Congrès d'Albertville, page 188.

LE MONASTÈRE

MONT

DU

SAINTE-ANNE

Par M. le Chanoine SAVARIN

Le Mont Sainte-Anne, à Villette, est un des lieux remarquables de la Tarentaise; son sanctuaire de Sainte-Anne, les constructions pieuses qui s'y rattachaient, le concours de fidèles qui s'y faisait, le recommandent à l'attention et au respect du chrétien. Les phases diverses par où il a passé le rendent digne de l'archéologue et de l'historien. désireux de recomposer avec des éléments dispersés, l'histoire de son pays.

Simple ermitage, il devint un monastère bénédictin, puis un monastère dominicain, puis la maison de plaisance du grand séminaire, plus tard la maison de nos missionnaires diocésains. Cette oasis au sommet d'un rocher, arrosée des sueurs de notre Martinet, fécondée par les libéralités de dom Bal et de tout le clergé du diocèse, où venaient, après leurs travaux apostoliques, reposer et redoubler leur courage, les continuateurs de l'œuvre de M. Favre, les Reymondaz, les Ducis, les Noir, les Martin, les Grand, les Villien, pour ne parler que des morts, dont la voix est allée aux oreilles et au cœur de toute la Tarentaise.

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