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Les Rds PP. étaient tenus à dire chaque année une messe avec répons pour le repos de l'âme de honorable Pernette Lhuis veuve de honorable François Cléaz de Bellentre, en vertu du legs de cent florins fait au Monastère par la dite veuve par acte du 29 mai 1654, Didon notaire.

Comme toutes ces rentes étaient évidemment insuffisantes pour l'entretien des Religieux l'Archevêque leur accorda, ainsi que l'avaient fait ses prédécesseurs, la permission de faire des quêtes dans son diocèse jusqu'à ce que, par ce moyen et autres libéralités, ils eussent assez de revenus pour l'entretenir et s'acquitter de leurs autres charges.

Monseigneur déclare avoir trouvé dans le tabernacle, une grande pixide en argent, dont il avait lui-même fait don au monastère en échange d'une plus petite qu'il avait donnée à l'église paroissial de Villette.

Sa Grandeur visite aussi les oratoires de la Passion, dont il est parlé plus haut et, en ayant trouvé plusieurs qui menaçaient ruine, Elle ordonna de les remettre en bon état dans le terme d'un an, sous une peine qu'elle se réservait d'édicter.

<«< Visitavimus denique Capellas quæ in honorem et commemorationem passionis xte sub effigiebus eratæ sunt quatenus cum diversis in locis corruant, restaurari et in debitum statum reponi jussimus infra annum sub pæna arbitraria >>.

Comment se fit-il qu'après cette visite, qui est du 2 octobre 1655, après l'organisation récente du personnel monastique, après les nombreuses libéralités faites aux Religieux Bénédictins, l'Archevêque Benoit Théophile ait cédé aux Dominicains de Montmeillan, quelques mois après seulement son Monastère du Mont Sainte-Anne? Ce fait, que je ne m'explique pas, est cependant cer

tain, car voici ce que je lis dans la visite de 21 juillet 1688 de Mgr François-Amédée de Challes son successeur : << L'Eglise soit la Chapelle de l'Ermitage du Mont SainteAnne est possédée aujourd'hui par les PP. Dominicains de Montmeilland en vertu de la donation que leur a faite notre prédécesseur l'Illus-et-Reverdme Benoit-Théophile de Chevron, avec l'agrément de S. M. vers l'an 1655, comme il en conste par les minutes des notaires Maurice Moris el Jean Laboret. >>

Mgr Benoit Théophile faisant donation du Monastère aux Dominicains leur avait aussi cédé les rentes féodales qu'il avait achetées pour 2400 florins le 31 mars 1645, dans la vallée de Bozel, des seigneurs d'Avallon de SaintPaul. (Archives de l'Evêché.)

Les conditions de la donation étaient qu'au moins un prêtre résiderait au Mont Sainte-Anne, et que les Religieux de Montmeillan feraient le service des legs, fondations et donations dont les Religieux bénédictins étaient chargés. (Visite de 1688).

En 1688 le résidant était le Rd P. Bonas, de l'ordre des Frères Précheurs, profès et prêtre. (id)

Les Dominicains se maintinrent au Mont Sainte-Anne, à l'aide de leurs quêtes, jusqu'en 1738. A cette époque, ils vendirent tout ce qu'ils y avaient, au séminaire pour le prix de 1500 livres (visite de Mgr d'Arvillars, 1736, Dès lors commence par le Mont Sainte-Anne, un nouveau modus vivendi; les documents me manquent pour en faire l'historique, mais les faits sont assez récents pour qu'en réunissant nos souvenirs, nous puissions, à plusieurs, les décrire et consigner par écrit tout ce qui concerne la fondation et le personnel de la maison des Missionnaires du Mont Sainte-Anne.

RAPPORT DU SECRÉTAIRE

AU

CONGRÈS DE MONTMÉLIAN

1885

par M. l'Abbé BORREL

MESSIEURS,

Celui qui vous présentait chaque année le rapport sur les travaux de l'Académie de La Val d'Isère, et que vos suffrages ont appelé plusieurs fois à l'honneur de viceprésident de nos Congrés, le chanoine Alliaudi, n'est plus. Sa mort a fait un grand vide dans les rangs de la Société, qu'il présidait depuis dix-huit ans, c'est-à-dire depuis qu'elle avait été fondée. Il en dirigeait les travaux avec cette autorité qui s'attache toujours au savoir uni à la dignité de la vie. Travailleur infatiguable, doué d'une nature calme et sereine, qui le préservait de ces exagérations d'où naissent trop souvent les polémiques ardentes, il a constamment mis sa plume au service de ce qui était pour lui le vrai et le bien; et l'on peut affirmer que, si dans sa carrière d'écrivain il a trouvé des adversaires, il n'a pas rencontré un seul ennemi.

La perte de cet homme de bien, de ce modeste savant que vous avez connu et apprécié, n'a cependant pas été irréparable. Il a eu pour successeur au fauteuil de la pré

sidence de l'Académie de La Val d'Isère, Sa Grandeur Mgr Pagis, l'éminent évêque de la Tarentaise. Il fut désigné à tous les souffrages par son passé consacré à l'enseignement des sciences, et notamment des sciences philosophiques; par le zèle qu'il déploie pour le développement de l'enseignement scientifiques et littéraire à tous les degrés; par son talent d'écrivain, où il montre les plus remarquables qualités: clarté parfaite, pureté irréprochable, sobriété sans sécheresse, élévation sans emphase: c'est bien ce que les anciens désignaient sous le nom d'atticisme, et que nous appelons aujourd'hui style accadémique.

Outre la perde de M. Alliaudi, nous avons encore à déplorer la mort de plusieurs autres membres MM. Pont, chanoine; Trésallet, curé en retraire; Plassiard, chanoine.

Heureusement ces vides ont été comblés, et nous avons ouvert avec plaisir nos rangs à: MM. Richermoz, professeur; Fodéré, docteur en médecine; Collin, ancien notaire; Bérard, négociant et homme de lettres; Coutem, curé; comte Greyfié de Bellecombe; Revel, juge au tribunal de Moûtiers; Dufour, général en retraite à Turin.

Après avoir parlé de notre personnel, je vous dirai deux mots de nos travaux.

Nos séances mensuelles sont remplies par des discussions se rattachant à l'histoire locale, des communications intéressant le pays et la lecture de Mémoires rentrant dans notre programme.

Parmi les communications qui ont été faites, je signalerai celle de M. Borrel, architecte : 1° sur la découverte d'un procès-verbal de visite pastorale de Mgr Anastase

Germonio, le seul que l'on possède de l'illustre prélat ; 2o sur la découverte, à Fessons-sous-Brianson, de tombeaux antiques renfermant des squelettes dont les bras sont garnis de nombreux bracelets; ces tombeaux paraissent remonter à une très haute antiquité; 3° sur des entreprises à forfait, datant du xvi1° siècle, en vue de réparations à faire aux églises des Allues, de Blay et à la chapelle de Saint-Martin de Belleville;

De M. Trémey 1° sur la découverte, aux archives de l'évêché de Tarentaise, de registres de l'état civil remontant au xive et même au xin" siècle; 2° sur la découverte d'une carrière de pierres litographiques à Saint-Marcel ; De M. Durandard: sur la découverte des pièces de monnaies anciennes à Saint-Martin de Belleville.

Les Mémoires et Documents qui ont été lus sont:

1o Un acte notarié, portant constitution de dot, par M. de Seyssel, compte de Cevins, en faver de sa fille, religieuse Clarisse du couvent de Moûtiers en 1664, par M. Borrel, architecte;

2o Une étude de M. le docteur Laissus, sur les propriétés curatives des eaux de Brides-les-Bains ;

3o Le pouillé de Tarentaise, relativemment aux églises de Pralognan, du Planey et de Val de Tignes, par M. Trémey;

4° La féodalite en Tarentaise avant le xvIe siècle, par le même ;

5° Un article bibliographique sur les ouvrages de M. le chanoine Pont, par le même.

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