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Lorsqu'après 1815, l'ancienne école de Moùtiers fut transportée à Paris, son rétablissement devint en Savoie un vœu universel, un besoin populaire. C'est la même loi de 1822 qui décréta l'institution d'une école et qui en posa les bases; elle fut installée le 1er juillet 1825. Cette école avait un Directeur et trois professeurs, l'un pour l'Exploitation des mines, l'autre pour la Docimasie et la Métallurgie et le troisième pour la Géologie et la Minéralogie.

Il y eut des élèves externes et six internes ; ceux-ci étaient logés et rétribués par l'Etat; ils devaient avoir pris leur grade d'Ingénieur hydraulique, et avoir suivi le cours de Chimie et de Minéralogie dans une université de l'Etat.

La durée des cours de l'école était de deux ans ; chaque année, chacun des trois professeurs donnait l'enseignement théorique pendant deux mois et successivement; les élèves employaient le reste de l'année à recevoir les éclaircissements du Directeur, à étudier les mines de Pesey, Mâcot, Saint-Jean, la fonderie d'Albertville et les autres établissements de la Savoie, du Piémont et de l'étranger, å dessiner des plans de mines, d'usines et d'appareils, à faire des analyses et des essais docimatiques, à dresser le rapport de leurs courses et de leurs observations, enfin, à préparer leurs examens. L'école avait été enrichie d'un laboratoire de chimie et des collections suivantes :

id.

Collection des diverses espèces minéralogiques; id. de statistique de celles du royaume; de dessins et modèles métallurgiques; d'outils, d'instruments, de modèles de machines et de dessins relatifs à l'exploitation.

id.

Des six élèves internes, trois recevaient une rétribution annuelle de 1,000 fr. de l'Etat, et les trois autres une de 500 fr. seulement. Le Directeur et les professeurs, appliqués d'ailleurs à d'autres fonctions, recevaient pour l'enseignement, l'un 400 francs et les autres 1,000 fr. chacun par an.

Dans les inventaires de l'école, on trouve que la valeur de l'établissement était comme ci-après :

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Les dépenses annuelles portées au budget étaient :

4o Traitement du Directeur, des professeurs et

des élèves comme il est dit ci-dessus

2o Traitement du personnel inférieur

7,900 francs

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3o Entretien annuel de l'établissement en objets
de collection, livres, mobilier.
4o Fournitures en bois, huile, papier, charbon,
prix, objets divers.

TOTAL 17,040 francs

Cette école, dont plusieurs des élèves qui en sortirent comptèrent parmi les hommes distingués de l'art des Mines, avait principalement été instituée pour fournir des ingénieurs aux Corps des Mines et aux établissements de

l'Etat; elle eut bientôt satisfait à ce besoin d'un petit pays, puisque n'ayant déjà plus d'élèves en 1832, elle fut supprimée en 1836, ou du moins ne continua plus à exister que de nom, à Albertville, où l'on en transporta tout le matériel; les collections passèrent à Turin et donnèrent au cabinet de Minéralogie de cette ville cette réputation aussi connue que méritée.

Cependant, la loi de 1822 avait fait, relativement à la loi de 1810, un véritable pas rétrograde, dû aux influences de cette époque; Charles-Albert fit étudier un nouveau projet essentiellement libéral et conforme, non seulement aux vrais principes de la législation des Mines, mais encore aux exigences nouvelles de l'industrie. Ce projet fut converti en loi le 30 juin 1840, et devint l'une des plus belles législations de l'époque: elle assurait à l'inventeur le privilège de l'exploitation, réglementait les recherches et harmonisait le droit régulier absolu avec la libertė nécessaire à l'industrie et avec les justes droits du propriétaire superficiel.

A la suite de cette loi, qui consacrait à nouveau la plupart des principes de 1810, une multitude d'explorations furent faites et une foule de concessions furent accordées. L'ensemble des concessions arrive aujourd'hui à plus de 100 pour la Savoie, et des recherches poursuivies sur des indices de gisements, ou sur de vieilles explorations s'élèvent actuellement à plus de 120. Tout le monde a aujourd'hui, en Savoie, les yeux tournés vers l'industrie minérale; les projets d'exploitation s'étudient, les travaux préparatoires s'exécutent, les capitaux se présentent et la production s'accroît très sensiblement; seulement, les

hommes de l'art, les directeurs d'usines, les chefs d'exploitation sont rares, ou du moins il est difficile d'en rencontrer ayant les connaissances et l'expérience nécessaires.

Les pertes qui ont obligé la société Franco-Savoisienne à cesser l'exploitation des mines de Mâcot et de Pesey sont peut-être dues à l'absence d'une Direction savante et surtout pratique.

Ces mines, qui contiennent encore un cube énorme de minerai seront, nous en sommes convaincu, exploitées à nouveau dans un temps plus ou moins éloigné. La dépense que nécessiteront de nouveaux travaux sera très forte, il est vrai, mais si l'exploitation est dirigée par des hommes d'expérience, elle donnera des produits qui couvriront bien vite les premiers frais et qui permettront la répartition d'un dividende sur les capitaux engagés.

DEUXIÈME PARTIE

NOMENCLATURE GÉNÉRALE

des Mines de la Savoie.

On a cherché dans ce qui précède à suivre les diverses phases de l'industrie minérale en Savoie, à montrer qu'elle a, à toutes les périodes, attiré l'attention et provoqué l'activité des industriels; que son importance lui a constamment mérité, non seulement la protection, mais encore l'initiative du pouvoir; que ces phases de progrès ont toujours coïncidé soit avec l'appel qui était fait aux hommes de l'art étrangers, soit avec l'établissement d'écoles théoriques et pratiques et tout particulièrement avec la création de l'école de Moûtiers en 1802, à laquelle est dû le développement qui s'est fait remarquer avant et après 1815.

Dans ce qui va suivre, on va donner la nomenclature de nos gisements et de nos établissements, afin de faire ressortir nos forces productives d'aujourd'hui et nos ressources pour l'avenir.

Les terrains de la Savoie se divisent en deux parties principales; les terrains métamorphiques, et ceux qui n'ont pas subi l'action du changement, ou qui, au moins,

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