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tre Ruffier, à M. le chanoine Pétel, pénitencier et mon official, à M. le chanoine Martin, directeur du Séminaire et à M. le chanoine Pérani, à chacun d'eux un ouvrage qu'ils choisiront dans ma bibliothèque, l'un après l'autre suivant l'ordre dans lequel ils sont nommés ci-dessus, les priant d'agréer ce petit legs comme un signe de mon amitié.

« Je prie M. Revet, curé de Conflans, d'être mon exécuteur testamentaire, et je lui lègue les conférences d'Angers, celles de Paris, avec les œuvres de Mgr Mangin évêque de Bazas. Je réserve à mon héritier les dictionnaires de Bayle et de Moreri et un autre ouvrage à son choix.

<< Au moyen des legs ci-dessus je prive tous les susnommés de tous droits qu'ils pourraient prétendre à mon hoirie. Je lègue à tous les autres prétendant droits sur icelle cinq sols, au moyen de quoi je les déjette et exclus. De même je me réserve d'instruire à part mon héritier des œuvres pies que je veux être faites, déclarant avoir satisfait abondamment à mes obligations pour ce qui est du legs fait par mon prédécesseur en faveur des pauvres.

« J'entends que les legs que je pourrais faire à l'avenir sur une feuille de papier marqué aient lieu et fassent corps avec le présent, moyennant qu'ils soient signés par moi et par M. Excoffier ou par M. Revet. Je révoque tout autre disposition de dernière volonté, légats et testament faits ci-devant, notamment celui reçu par le notaire Puret.

<< Telles sont mes dernières volontés que j'ai fait écrire par un mien confident, ayant écrit moi-même le nom de mon héritier. En foi de quoi je me suis signé et apposé le sceel de mes armes. - Moûtiers, ce vingt-deux octobre 1770.

Signé: CLAUDE-HUMBERT, arch. de Tarentaise. »

Après avoir ainsi disposé définitivement de ses biens temporels, l'auguste malade s'occupa plus spécialement des intérêts éternels de son âme. Il indiqua à son fidèle ami et exécuteur testamentaire les oeuvres pies particulières qu'il voulait être faites après son décès: les aumônes à distribuer aux pauvres, les messes à faire célébrer, etc. Il supporta ses longues et vives souffrances avec une patience exemplaire et une sainte résignation, puisées dans la prière habituelle et la réception des derniers sacrements. Il rendit enfin son âme à Dieu, en son palais archiepiscopal de Moûtiers, le 27 novembre 1770, à deux heures après midi, et fut sépulturé dans sa métropole le 30 du même mois, comme il conste par l'acte suivant, extrait des registres de décès conservés à la cure de Moûtiers:

« Anno 1770, die 27a novembris, hora secunda vesper« tina seu post meridiem, obiit Illus, R.R.D.D. Claudius« Humbertus de Rolland, archiepiscopus Tarenta« siensis et Conflenti princeps, et die 30a sepultus. »

Cet acte écrit et signé par Rd Luiset chanoine et curé, est d'une forme bien concise et même peu usitée anciennement, quand il s'agissait de constater le décès d'un personnage de haute distinction. Ce laconisme et surtout la simple mention du titre de Prince de Conflans, dont l'illustre défunt n'était pas encore officiellement revêtu, pourrait bien s'expliquer par les légitimes regrets éprouvés à la suite de la cession faite par le généreux prélat de ses droits régaliens et du titre de Comte de Taren taise, qui avaient jusqu'alors donné un grand lustre au siège métropolitain de Moûtiers.

Enfin, le testament nuncupatif de l'archevêque défunt,

cité précédemment, fut ouvert par le juge N. Claude-Benoît de la Balme le 3 décembre 1770, à la requête de N. Jean-Joseph feu N. Philippe de Bracorans, seigneur de Savoiroux et Rochefort, vicomte de Maurienne, substitut avocat-fiscal général. Quelque temps après, le vénérable chapitre de Tarentaise réclamait contre la clause par laquelle Mgr de Rolland avait refusé les droits de joyeux avénement qu'il ne croyait pas être dus. Or, d'après une note trouvée dans les archives municipales de Moûtiers, << les archevêques devaient tous à la sacristie capitulaire, << lors de leur installation, un ornement complet qui fût « au moins du prix de 1500 livres, et cela sous le titre « d'introge ou indoge dû à la métropole. Messeigneurs << de Rolland et de St-Agnès n'aïant point pendant leur « vie satisfait à cette obligation, leurs héritiers s'y sont << reconnus obligés, et ont païé à la dite sacristie ou Eglise << la valeur des dites 1500 livres. » Plusieurs autres difficultés financières furent encore soulevées contre la gestion administrative de l'archevêque défunt; mais elles furent aplanies ou surmontées grâce à la science juridique et à la fermeté de Rd Revet, curé de Conflans, son exécuteur testamentaire. Ce prêtre distingué acheta des héritiers de Mgr de Rolland le charmant domaine de Létanche comme un précieux souvenir de son ancien protecteur, et cette agréable propriété a toujours été transmise, depuis plus de 100 ans, aux nombreux prêtres successifs issus de cette honorable famille (1).

(1) Notices biographiques sur Mgr. J.-B. Miège et sur les prêtres de Chevron, p. 302 et suiv.

PATRIE DU PAPE INNOCENT V

(RÉPONSE A M. LE CHANOINE BETHAZ)

par M. l'ABBÉ J.-E. BORREL,

Licencié ès Lettres

Secrétaire de l'Académie de La Val d'Isère.

MESSIEURS,

Dans la liste glorieuse des Pontifes Romains, nous trouvons le nom d'Innocent V, qui fut appelé Pierre de Tarentaise, avant de ceindre la tiare. Entré bien jeune dans l'ordre de St-Dominique, il devint très illustre par sa science. Il suffit de rappeler qu'Albert-le-Grand fut son maître, St-Bonaventure et St-Thomas d'Aquin, ses émules, et qu'il fut même jugé digne de succéder à l'Ange de l'Ecole, dans la chaire de théologie de l'Université de Paris.

La Tarentaise, appuyée sur l'autorité de l'immense majorité des historiens (on pourrait presque dire l'unanimité), revendique l'honneur d'avoir donné le jour à un personnage aussi illustre. De leur côté, quelques écrivains de la vallée d'Aoste soutiennent qu'il est né à La-Salle, près de Morgex. M. le chanoine Laurent a essayé de soutenir cette thèse dans un mémoire publié en 1872. Monseigneur Turinaz lui répondit par une savante dis

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