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Les Franchises municipales aux Allues, au XIVe siècle, par M. l'abbé Coutem, archiprêtre de Bozel, ancien curé des Allues;

3o Les Institutions de bienfaisance en Tarentaise avant la Révolution, par M. l'abbé Borrel.

Ces divers mémoires ont été accueillis par la docte assemblée, avec des témoignages non équivoques de sympathie et d'intérêt.

J'aborde maintenant un autre côté de notre situation le côté financier. Pour être moins élevé, il ne laisse pas d'avoir son importance. L'argent est absolument indispensable pour le service de nos publications, et par suite pour stimuler le zèle de nos travailleurs. Au point de vue financier, notre situation, sans être brillante, est satisfaisante. Elle vient encore de s'améliorer dernièrement. Depuis plusieurs années, l'Etat et le Département nous avaient privés des subsides qu'ils nous allouaient autrefois; et cela parce que nos publications étaient trop rares. Il y avait là un cercle vicieux la rareté de nos publications tenait précisément à l'insuffisance de nos ressources. Néanmoins nos réclamations réitérées sont demeurées longtemps sans aboutir, Enfin cette année, grâce au bienveillant concours des Conseillers généraux de notre arrondissement, dont plusieurs font partie de notre Société, grâce en particulier à la précieuse initiative de M.Bérard, qui en a fait la motion, le Conseil général de la Savoie a bien voulu nous voter une allocation de 200 fr. Je suis heureux de lui témoigner ici en votre nom notre profonde gratitude.

Il me reste à vous dire quelques mots de l'état de notre personnel. Nous avons eu la douleur de perdre deux de nos membres honoraires M. Jorioz, juge de paix à Aime, et M. Féchoz-Savoyen, curé de Tours. Leur âge ne leur permettait pas de prendre une grande part à nos travaux; mais ils nous donnaient le concours de leur bienveillante sympathie, et ce con

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cours-là n'est pas le moins précieux. Nous nous inclinons avec respect devant leur tombe à peine fermée, et nous leur disons avec confiance à revoir! Nous avons ouvert nos rangs à trois nouveaux membres effectifs Sa Grandeur, Mgr Bouvier, évêque de Tarentaise; M. Blanc, pharmacien, et M. Carquet, juge de paix et conseiller général. Nous avons accueilli également le R. P. Frédéric de Sixt, en qualité de membre correspondant, et M. Charles Buet, comme membre honoraire.

Mgr Bouvier est un ancien maître dans l'art de bien dire; il a professé aussi avec éclat la science sacrée, la reine de toutes les sciences. Ses discours sont empreints de cette clarté, de cette précision, qui sont les traits caractéristiques de l'esprit français. D'un autre côté, la haute situation qu'il occupe au milieu de nous sera un puissant stimulant pour notre zèle et ne peut que donner une vive impulsion à nos travaux. Nous sommes donc heureux et fiers de compter parmi nous un collègue aussi émi

nent.

M. Blanc a senti s'allumer en lui le feu de la science dès sa plus tendre jeunesse. A peine âgé de 10 ou 12 ans, il parcourait les riches prairies de Pralognan, son pays natal, à la recherche des plantes médicinales; puis il apportait sa petite provision à M. Reverdy, pharmacien. Celui-ci achetait la marchandise, donnait quelques sous au jeune berger, et l'encourageait à revenir la semaine suivante. Cela dura quelque temps, et M. Reverdy frappé de si heureuses dispositions pour l'histoire naturelle, initia le jeune Blanc aux secrets de la science pharmaceutique.

Bientôt l'élève méritera le diplôme de bachelier ès-sciences, qui lui permettra de devenir pharmacien de 1re classe. M. Blanc est aussi un ami des livres : sa bibliothèque est richement fournie. S'il ne prend pas rang parmi les archéologues. il figurera parmi les naturalistes: il sera toujours dans le domaine de la science, qui est immense.

M. Carquet n'est point un nouveau venu parmi nous. Depuis longtemps déjà, il faisait partie de nos membres correspondants. Devenu membre effectif, son concours, nous l'espérons, deviendra plus efficace. M. Carquet a déjà donné plusieurs preuves de son talent d'écrivain, et de son patriotisme. Je signalerai en particulier l'important mémoire qu'il a publié sur les avantages que présenterait la percée du Petit-Saint-Bernard, pour détourner, au profit de la France, le transit qui se fait aujourd'hui par le Saint-Gothard.

Le R. P. Frédéric de Sixt est un de ces vertueux à la François de Sales: il sait allier les austérités de la pénitence à l'amabilité des gens du meilleur monde: il ne se fera pas scrupule de prendre part à un banquet, pourvu que ce soit un banquet de savants. Sous sa bure de capucin, il cache un archéologue distingué et un fin littérateur ceux qui ont lu son histoire des Clarisses de Thonon, se garderont bien de me contredire.

Quant à M. Charles Buet, vous n'attendez pas, Messieurs, que je fasse ici son éloge: cet éloge il est sur les livres de tous ceux qui ont lu Le Prêtre, la Vierge Noire de Myans, le Crime de Maltaverne, etc. La réputation de M. Buet a franchi depuis longtemps les limites de la Savoie elle est répandue dans la France entière : l'honneur qu'il nous apporte compense largement celui que nous lui faisons.

J'ai fini, Messieurs, ce rapide exposé de notre situation. Et maintenant, dirai-je, en finissant pas de découragement ! pas de défaillances! Nos occupations sont nombreuses, sans doute, nos devoirs professionnels absorbent la plus grande partie de notre temps; nos archives privées ne contiennent pas des trésors!! Eh bien! malgré les obstacles, malgré la faiblesse de nos moyens, ne cessons pas un seul instant d'agir! disons: en avant! quand même! à l'exemple de ce brave, mort au champ

d'honneur à Béthoncourt, qui répétait cette exclamation à chaque blessure qu'il recevait. Oui, en avant! quand même ! dans le domaine de la science le temps consacré à la science est, avec celui qui est consacré à la vertu, le seul qui ne laisse après lui ni amertume, ni regret.

JPH-EMILE BORREL,

Secrétaire perpétuel de l'Académie de La Val d'Isère.

M. L'ABBÉ J.-E. BORREL

LICENCIE ES-LETTRES

PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE DE LA VAL D'ISÈRE,

PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU PETIT-SÉMINAIRE DE MOUTIERS

Les Institutions de Bienfaisance

EN TARENTAISE

AVANT LA RÉVOLUTION

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