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parole plus longtemps sans enfreindre le règlement et abuser de votre bienveillante attention. Du reste ce que le manque de temps m'oblige à omettre pourra, je l'espère, faire l'objet d'un autre travail.

Je n'ai donc plus qu'à conclure. L'idée qui se dégage des actes nombreux que j'ai eu l'honneur de vous signaler, c'est que depuis fort longtemps on se préoccupe sérieusement du sort des malheureux on s'efforce de leur venir en aide au moyen de quêtes ou de fondations pieuses. Ces faits, qu'on ne saurait contester, sont la réponse éloquente par laquelle le passé se justifie des reproches dont il est trop souvent l'objet. On ne saurait trop le répéter le passé mérite d'être mieux connu, et c'est votre gloire, Messieurs, de contribuer, par vos savantes recherches, à la réhabilitation de cet illustre calomnié. Hommes de notre époque, nous sommes fiers de toutes ses conquêtes, nous applaudissons à toutes ses découvertes. Nous confessons que la rapidité actuelle des voies de communication, la facilité des moyens de transport, la suppression des douanes intérieures, ont rendu les disettes presque impossibles, et par suite amélioré la condition des pauvres : nous saluons donc, à ce point de vue, le progrès moderne.

Gardons-nous toutefois de pousser l'orgueil trop loin, jusqu'au point où il deviendrait la sottise. N'allons pas croire que nous avons découvert la fraternité, comme nous avons inventé le chemin de fer. Non, la vraie fraternité, qui consiste à partager son pain avec le dernier des malheureux, à lui laisser sa succession, comme à un parent ou à un ami, elle n'est pas d'invention moderne elle était déjà vieille à la naissance de l'illustre centenaire Chevreul : elle est aussi ancienne que le Christianisme, qui l'a apportée à la terre.

JOSEPH-EMILE BORREL.

M. J.-M. COUTEM

CURÉ DE BOZEL,

MEMBRE EFFECTIF DE L'ACADÉMIE DE LA VAL D'ISÈRE

COMMENT

nos Aïeux savaient conserver et défendre

LEURS

FRANCHISES ET LEURS LIBERTÉS

COMMENT

NOS AIEUX SAVAIENT CONSERVER & DÉFENDRE

leurs Franchises et leurs Libertés

MESSIEURS,

Mettant l'indolence et l'esclavage d'une part, puis l'énergie et la liberté de l'autre, Volney établit entre les plaines et les montagnes une distinction que je n'admets point pour notre chère Savoie. Je dis au contraire qu'elle fut toute entière, depuis ses villages aériens jusqu'aux villes les plus coquettes de ses larges vallées, la patrie de l'énergie et de la liberté la patrie de la liberté, par ce qu'elle fut toujours celle de l'énergie. Je ne le prouverai point en citant les brillants exploits et les hauts faits qui ont illustré la Savoie en général et Rumilly en particulier. Je me bornerai à un rôle plus modeste en vous citant des faits plus humbles, qui se déroulèrent sur un plus petit théâtre. Ils n'en furent pas moins féconds en résultats heureux au point de vue de la conservation et de la défense des franchises et des libertés accordées à nos ancêtres par leurs seigneurs respectifs.

Voici donc, dans l'ordre chronologique, quelques-uns de ces faits puisés aux sources les plus sûres de nos archives:

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