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M. L'ABBÉ PONCET

CURE DE MARTHOD

MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE LA VAL D'ISÈRE

AFFRANCHISSEMENT & EXTINCTION

DE FIEF

PASSÉS EN 1771

En Faveur de la Communauté de Marthod

SITUÉE PRÈS D'UGINES.

Affranchissement et Extinction de Fief

PASSÉS EN 1771

en faveur de la communauté de Marthod

Située près d'Ugines

I

Messieurs,

La Savoie, notre cher pays, n'avait pas attendu la nuit du 4 août 1789, pour s'affranchir des redevances féodales. Elle y travaillait depuis nombre d'années ; et lorsque Charles-Emmanuel III porta son édit d'affranchissement, en date du 19 décembre 1771, publié à Marthod le 17 mai 1772, il put dire « Les recours qui nous ont été «< présentés par plusieurs communautés de notre Duché << de Savoie, pour être autorisées à procurer l'affran<< chissement des fonds qui sont sujets à des taillabilités, « lods, cens et autres redevances, procédants des fiefs et << des emphythéoses, nous ont déterminés... »

Autorisées et encouragées par cet édit, les communes s'affranchirent assez rapidement, comme on peut le voir dans le tableau ci-joint, donnant l'évaluation du prix total de l'affranchissement des sept provinces, dont Carouge alors faisait partie, ainsi que les sommes versées, en 1789, par chacune d'elles.

1o Pour le Chablais :

L'évaluation est de....
La somme versée de....

(c'est-à-dire

777.798 livres 3 sols 11 d. 207.548 livres 6 sols 5 d. presque le tiers.)

20 Pour Carouge :

L'évaluation est de....
La somme versée de....

357.634 livres 10 sols 146.066 livres 9 sols 7 d.

(c'est-à-dire un peu plus du tiers.)

30 Pour la Savoie-Propre :

L'évaluation est de....

La somme versée de....

2.907.154 livres 6 sols 1 d. 1.355.659 livres 1 sol 11 d.

(c'est-à-dire un peu plus du tiers.)

4o Pour le Genevois :

L'évaluation est de.... 1.153.799 livres 5 sols 3 d. La somme versée de....

556.569 livres 9 sols 11 d.

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(c'est-à-dire presque les trois quarts.)

70 Pour la Tarentaise :

L'évaluation est de....

139.283 livres

La somme versée de....

123.983 livres 11 sols 10 d.

(c'est-à-dire presque le total). — GRILLET, passim.

Ce sont des chiffres, Messieurs, qui, tout arides qu'ils soient, ont leur éloquence et il est bon de les proclamer

bien haut et souvent, car ils sont à l'honneur de notre pays et vengent notre histoire des affirmations erronées et trop souvent passionnées qui la défigurent.

II

Ces préliminaires posés, quand et comment, dans quelles circonstances et à quelles conditions la communauté de Marthod, pour me servir de la belle expression de cette époque, s'est-elle affranchie de ses redevances féodales? C'est tout l'objet du mémoire que j'ai l'honneur de lire, en ce moment, devant cette docte assemblée, et, pour lequel j'ose faire appel à son indulgence.

Dans son dictionnaire historique, Grillet dit ceci (1): << Dès que le roi Charles-Emmanuel eut permis aux habi<< tants de la Savoie de s'affranchir des rentes féodales, << ceux de Beaufort furent les premiers qui eurent les << moyens de rembourser à leurs seigneurs la valeur de << leurs fiefs. >>

Ne lui en déplaise, Marthod doit être placé avant Beaufort, car il s'est affranchi en 1771, tandis que Beaufort ne s'est affranchi qu'en 1772.

Mais avant tout, il convient que je vous présente la famille seigneuriale, avec laquelle la communauté de Marthod va traiter cette importante affaire; c'est la noble famille des du Coudrey, seigneurs du Vuache et de Blancheville. L'aîné portait, alors, les titres de marquis de Lescheraine et des Bauges, de comte de Cornillion et de Marthod, de baron de Montailleur et d'Héry. Elle descendait de noble Guil-. laume de Blancheville, président du Souverain Sénat de Savoie en 1658. Ce dernier, soit par son mariage avec demoiselle Marie de Beaufort, soit par un testament passé (1) Tome 1, p. 365.

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