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nostre foy à l'exemple de David, de Salomon et d'aultres, et qu'il dist aussi que toutes gentz de bien estantz mesmement en charge et magistrats par ce temps icy debvoient imiter de suyvre; car il est certain, et Dieu le veult, le roy l'ordonne, nos playes et cicatrices le demandent, qui ont maintenant besoing plus d'huile que de vin ny de vinaigre.

Mays qu'il en use ainsi envers nous, et s'il veut qu'on le supporte fraternellement, qu'on mette soubz le pied, qu'on tienne couvertz et cachez tous les scandales du passé, qu'il oublie de mesmes le mal qu'il ha voulu aux serviteurs du roy et aux gents de bien qui se contentent pour toute satisfaction de le voir revenu de sa faulte et ne desyrent aultre chose sinon que ce puisse estre à son escient; ce dont toutes foys il les met en doubte, voyant les fraictz obliques qu'il donne, les figures qu'il va rechercher, les allusions sur lesquelles il prend la carrière.

«< Dieu véritablement ayme ladite ville et les lieux où sont les assemblées des hommes. Il ha sur toutes aymé Jérusalem; il y ha faict la plus grand part de ses miracles. Où la religion est catholique, apostolique et romaine, là Dieu se monstre et faict veoir ses œuvres, ny Jésus Christ ne veut rien faire qu'en son Eglise, s'il est possible. Ainsi faut-il qu'en ceste église et en la foy d'icelle nostre ville persévère et continue; que ce soyt une Jérusalem, si elle veut que Dieu luy face du bien, qu'il continue sa faveur et ses grâces en nostre endroict. » Tout cela merveilleusement bon et beau; mays c'estoyt pour attaquer nos officiers et leur donner une attaincte ensuyte.

Vous avez là dessus, en soit loué Dieu qui vous avoit fait la grâce de vous ramener en ce lieu et de vous y veoir

Tome II.

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en chaire comme aultresfoys vous aviez esté aussi, vous souvenant qu'il y ha peut estre un an ou plus qu'on vous avoit fermé les portes; vous y estant présenté. Vous en avez voulu avoir vostre raison, et de nostre ville qui estoit une Jérusalem vous avez incontinent faict une Samarie, allégant en passant, comme Jésus-Christ lorsqu'il s'acheminoit en Jérusalem : «<les Samaritains luy fermèrent les portes, quia facies ejus erat ut euntis in Jerusalem; » vous veniez aussi deslors pour prescher icy comme en une Jérusalem, et les Samaritains, les officiers ou aultres serviteurs du roy, voulez-vous dire, vous firent ce mauvais tour. Vous n'avez pas heu levé ceste pierre que quelquesuns aussitost n'ayent regardé si nous baisserions la teste; mays le coup estoyt aysé à destourner et renvoyer sur vous, cujus vere facies erat euntis tunc contra Jerusalem ; qui pacis habet symbolum..... j'entends qui veniez lors contre la paix et pour troubler nostre repos.

Suyvant le texte de vostre évangile : « rex tandem venit tibi mansuetus, » vous n'avez peu louer la doulceur et clémence de nostre roy sans en parler toujours de travers, sinistrement et à gauche, comparant les biens et les grâces qu'il vous ha faictes et celles que les Juifs habitans de Jérusalem receurent du roy Darius, quand il leur permit de réédifier et embellir le temple plus que jamays il n'avoyt esté, quelque payen cependant et idolâtre qu'il fust d'aultre religion, en sorte que n'estoyt celle des Juifz, on voit tousjours où cela porte, et voilà l'ongle duquel vous ne pouvez tenir de gratter.

Or ne treuve-t-on pas mauvais que vous exhortiez le peuple au debvoir de la persévérance en la religion catholique, apostolique et romaine; car y persévérant il

demeurera tousjours en l'obéissance et fidélité qu'il doibt à son roy, et ceulx-là sont vrays sophistes en matière de religion qui, soubz umbre de l'un, voudroit destourner les hommes de l'aultre. Mays ne traictez point cela par faulses et calomnieuses hypothèses, comme vous faictes, quand vous espanchant en vostre discours vous dictes qu'il ne fault point quitter ny abandonner sa religion pour penser gratifier aux magistrats, et que Dieu ne lairra pas de les disposer à toute doulceur et bénignité envers l'Eglise, autant que besoing sera.

Peut-on gratifier soyt au roy soit au magistrat pour quitter sa religion si le roy et les magistrats les premiers n'y font banqueroute. Ce sont les traictz que vous jettez par derrière le doz, comme les Parthes, en vous saulvant, combien que l'on vous voit tousjours en face, et facies ejus erat euntis contra regem et magistratus regios.

Que nostre maistre donc, frère Marcoux, parle ouvertement; qu'il nomme, s'il en sçait quelcun, qu'il les monstre plustost au doigt, affin que on leur fasse leur procès, si besoing est, ou qu'ilz se justifient et ayent moyen de rembarrer la calumnie.

Ja reste de vaguer en un tel blasme et arroser ainsi tout le monde de ceste eau de teinture noire; cela est trop odieux et ne nous sçaurait rapporter que folies et rages semblables ou pires que les premières.

Pour abbréger, l'on emploie succinctement les termes de l'orateur fort convenablement à ce subject: «< Anseribus publice cibaria locantur et canes aluntur in capitolio ut significent si fures venerint. » At fures internoscere non possunt; significant tamen si qui noctu in capitolum venerint, et quia id est suspiciosum, tametsi

bestie sunt, tamen in eam partem potius peccant que est cautior nocte et luce, quique canes latrent cum deos salutatum aliqui venerint opinor, ni crura suffringantur, quod acres sint etiam tum cum suspicio nulla sit nisi similima est parvo flexu concionatorum rationi.

De nous penser siller les yeulx par ses figures, frustra ante pennatorum oculis res jacitur. L'on est de-là le pont quand il met le pied dessus...................... où nous sommes ; ejus modi schemata schismata sunt. Luy-mesme nous confesse bien qu'il seroit aujourd'huy schismatique qui se destourneroit ou voudroit destourner les aultres du bon chemin...... sa grâce nous ha remis.

Qu'il y marche de droit pied, qu'il suyve son exemple, qu'il nous réduise et se réduise le premier à cest esprit de mansuétude pour paysiblement vivre les uns avec les aultres en l'amour, crainte de Dieu, l'observance de ses commandements et persévérance en la foy et religion catholique apostolique et romaine, le tout soubz l'obéissance et fidélité que nous debvons à nostre Roys sans aucune partialité ny division.

C'est de quoy l'on le prie, pour éviter tout inconvénient, qu'il trouvera un peuple docile et les magistrats disposez à tout ce qu'il sçaurait désirer d'eulx; que s'il veulle tousjours mesler en sa paste l'aigreur de ce mauvais levain qui semble luy enfler le cœur et le courage contre les serviteurs du roy, l'on proteste qu'après ceste admonition et remonstrance qu'il doibt bien prendre, s'il en advient du mal, il lui sera imputé et à ceux qui le porteront contre le service du roy et tranquillité de la ville.

CHARTE No 7.

Statuts et ordonnances des enfants qui prenaient l'habit de religion à Saint-Martin (XVIe siècle).

LES parens sont tenus de habiller l'enfant d'une robe de noir, longue, touchant à terre, double, une jaquette double, un scapulaire, ung bonnet et ung domino (un froc), chemises, chaulses et soliers, et sont tenus de maintenir et entretenir le dit enfant des habits dessus dits le temps et terme de trois ans commençant au premier jour que ledit enfant aura pris l'habit de l'ordre.

Item seront tenus les dits parens de bailler et administrer la vie du dit enfant en l'abbaye, le temps des dits trois ans.

Item sont tenus les ditz parens de bailler et faire ung dîner à tous messieurs du dit monastère et leurs familiers et domestiques, le plus honorablement que faire se

pourra.

Item de bailler la somme de trante sols tournois, une fois seulement, ès personnages qui s'ensuiguent, pour les peines et services qu'ils peuvent avoir audit jour : assavoir cinq sols au maistre d'hôtel du dit monastère, cinq sols ès novices, cinq sols au boutiller, cinq sols au cuisinier, cinq sols au barbier et cinq sols au portier.

Item sont tenus les parens d'apporter ung lit garny de cousches, enfin couverture et six linceulx et ung coffre pour mettre iceux dedens.

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