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HABACUC en hébreu Khabaccouc, en grec Ambacoum, le huitième des petits prophètes; il était de la tribu de Siméon, et vivait sous le règne de Joakim; lorsque Nabuchodonosor approcha pour mettre le siége devant Jérusalem, il se sauva à Ostracine, dans l'Arabie, près du lac Sirbon. Mais, après la ruine de Jérusalem, lorsque les Chaldéens eurent abandonné la Judée, il retourna dans sa patrie, pendant que les autres Juifs, qui n'avaient pas été emmenés captifs à Babylone, se retiraient en Egypte. Il s'occupa de la culture de ses champs; et, un jour, comme il se disposait à porter à dîner à ses moissonneurs, il fut tout d'un coup transporté par les cheveux à Babylone avec la nourrilure qu'il destinait à ses ouvriers, et déposé dans la fosse aux lions où Daniel était enfermé. Après que celui-ci eut mangé, Habacuc fut transporté en Judée par la même main qui l'avait amené à Babylone. Il mourut et fut enterré dans sa patrie, deux ans arant la fin de la captivité de Babylone. Il a composé un livre de prophéties qui fait partie des livres canoniques; mais on lui en attribue plusieurs autres que nous n'avons plus. Plusieurs le croient aussi l'auteur des appendices du livre de Daniel, qui renfer ment l'histoire de Susanne, la destruction de l'idole de Bel, celle du Dragon, et le récit de 500 transport miraculeux à Babylone. D'autres veulent qu'Habacuc le prophète soit différent de celui qui fut enlevé miraculeuse

ment.

HABDALA (27), c'est-à-dire distinction, séparation, cérémonie qui a lieu chez les Juifs modernes, le soir du jour du sabbat, pour marquer la séparation de la lumière et des ténèbres, du jour du repos qui vient de finir et des jours de travail qui vont commencer. On y procède lorsque deux ou trois étoiles ont déjà paru dans le firmament. On allume un flambeau ou une lampe, et l'on prépare une boîte de senteurs, d'épiceries ou au moins de fruits; le maître de la maison, debout, en présence de la famille et des domestiques, prend de la main droite un verre plein de vin ou de bière, et récite tout haut plusieurs prières. Il bénit ensuite le vin et en verse à terre tant soit peu. Après la bénédiction, il prend le verre de la main gauche et les senteurs de la droite; il prononce une bénédiction sur ces odeurs, les flaire et les fait flairer aux assistants: après quoi il reprend le verre de la main droite, s'approche du flambeau, examine avec attention les ongles de sa main gauche. Les doigts de la main doivent être pliés en dedans; mais il les étend aussitôt après, examine une seconde fois les ongles de la même main, tout proche de la lumière, et prononce une troisième bénédiction par laquelle il bénit Dieu, créateur de la lumière. Il pratique la même

cérémonie à l'égard de la main droite. Cette inspection des ongles a pour but de s'assurer si les mains sont propres au travail de la semaine qui va commencer. Il reprend le verre de la main droite et bénit Dieu qui a séparé le jour saint des jours profanes; la lumière, des ténèbres; Israël, des autres peuples; et le septième jour, des six jours de travail. En recitant ces formules il répand encore un peu de vin, en boit quelques gouttes et présente ensuite le verre à la compagnie.

La cérémonie que nous venons de décrire est suivant le rite des Juifs allemands; elle a des variantes suivant les diverses contrées. Ces pratiques sont assurément fort minutieuses et sentent la superstition; mais plusieurs prétendent qu'elle est emblématique et s'efforcent d'en tirer des applications édifiantes ou encourageantes pour le travail.

HABIT ECCLÉSIASTIQUE, ou RELIGIEUX. Chez la plupart des peuples les ministres du culte ont un costume particulier, surtout lorsqu'ils président aux cérémonies reli¬ gieuses.

1. Le Pentateuque, et surtout l'Exode, aux chapitres XXVIII et XXXIX, déterminent la matière et la forme de chacun des vêtements des prêtres et du souverain pontife. Les habits de ce dernier étaient de laine teinte en pourpre et en écarlate, et de fin lin. Il portait par-dessus sa robe un éphod ou scapulaire lissa de pourpre et d'or, ainsi que la ceinture, et deux onyx brillaient sur les bretelles ou épaulettes; un rational d'or, et enrichi de douze pierres précieuses, lui tombait sur la poitrine, suspendu par deux chaînettes d'or. La frange de la robe ou du manteau était entremêlée de grenades et de sonnettes d'or très-pur. Le turban, le bonnet et les caleçons étaient de fin lin, et sur le front il portait un diadème d'or pur sur lequel était écrit La sainteté appartient à Jéhova. Les autres prêtres portaient des robes, des ceinlures et des tiares de fin lin.

2. Il est certain que, dans les premiers siècles du christianisme, les évêques et les prêtres ne portaient pas au dehors un vêtement différent de celui des laïques et mêine des païens; les persécutions ne le permettaient pas; mais on ne saurait douter qu'ils n'eussent des vêtements particuliers pour les cérémonies sacrées. L'Eglise était composée de fidèles tirés de la Synagogue et de la religion grecque ou romaine; or les uns et les autres étaient habitués à voir leurs pontifes officier avec un grand appareil et des vêtements consacrés, et ils eussent conçu peu de respect pour les nouveaux mystères s'ils les eussent vu célébrer avec les habits journaliers et la livrée du travail. Les apôtres ont donc dù tarder peu à adopter un costume à la fois orné et sévère, qui s'est depuis tou

Jours conservé dans l'Eglise, avec des modifications plus ou moins importantes. Nous croyons cependant que les ornements de l'Eglise orientale ont conservé plus religieusement la forme primitive que l'Eglise latine ou d'Occident.

Mais les ornements sacerdotaux ne sont pas précisément ce qu'on appelle l'habit ecclésiastique; on entend ordinairement par ceite expression le vêtement que portent les clercs hors de l'église et dans le commerce ordinaire de la vie, vêtement qui les distingue tout d'abord des séculiers. Ce costume s'est trouvé adopté insensiblement et d'abord sans décret formel de l'Eglise; nous avons déjà observé que les cleres comme les laïques portaient le même vêtement dans les premiers siècles; c'était, dans l'empire romain, la toge ou longue robe qui couvrait entièrement le corps. Or, lorsque les Barbares pénétrèrent dans l'empire, vers le v siècle, le peuple adopta peu à peu leur manière de se vêtir, mais les cleres conservèrent toujours le costume romain comme plus austère et plus décent. Peu à peu les évêques, les souverains pontifes et les conciles publièrent des ordonnances à ce sujet; on defendit aux cleres de porter des habits de couleurs eclatantes; le noir et le brun furent d'abord lais és au choix; puis le brun devint la couleur des religieux et le noir celui des prêtres séculiers. Les évêques adoptèrent aussi le brun ou vilet comme professant un régularite plus grande que les simples protres. Maintenant le costume ecclésiastique se compose d'une longue robe de drap, appelée soutane, fendue por devant et boutonnée dans toute sa longueur, avec un collet noir ou blanc; en France le collet est remplacé par le rabat et on y ajoute une ceinture; cet habit et tous les autres vètements doivent être noirs; les évêques portent le même habit, mais de couleur violette, et les cardinaux, de couleur rouge.

L'habit des religieux est une longue robe comme celui des prêtres, mais il en diffère, dans beaucoup d'ordres, quant à la forme, à la coupe, à la couleur; quelques ordres y ajoutent encore d'autres pièces, telles qu'un scapulaire, un capuchon, etc. Il est à remarquer que le vêtement de plusieurs ordres religieux n'a pas été composé à plaisir, mais que le fond teur a adopte le costume le plus modeste en usage de son temps; les modes ayant varié parmi les gens du monde, les religieux ont toujours conservé l'ancien usage. On peut en dire autant du costume des religieuses. D'autres ordres cependant out inventé un costume extraordinaire, soit dans un but symbolique; soit pour séparer totalement ceux qui se consacraient à Dieu de ceux qui restaient dans le siècle.

Nous ne parlerons pas ici du costume adopté par les min stres du culte dans les autres religions; ce détail deviendrait fastidieux et il trouve sa place dans les articles spéciaux.

HABITIS, OU HABITIYÉS, sectaires musulmans, appartenant à la grande branche des motazales: ils tirent leur nom de leur

fondateur Ahmed, fils de Habit Ce chef de secte, dit M. Silvestre de Sacy, mériterail à peine d'être compté parmi les musulmans, s'il n'avait fondé sa doctrine sur des passages du Coran. Il admettait deux dieux, l'uo ancien et eternel, l'autre crée dans le temps qui était le Messie, Jésus, fils de Marie. Il enseignait que le Messie est Fils de Dieu, et que ce sera lui qui, au dernier jour, fera rendre compte aux hommes de leurs actions. C'était, suivant lui, ce que signifie ce passage du Coran: Qu'attendent-ils, si ce n'est que Dieu vienne à eux dans une tente de nugges? Sur cette parole de Mahomet, que Dieu a créé Adam à son image, il disait que cela signifie qu'il le créa à l'image d'Adam luimême. M. de Sacy présume qu'il entendait par l'image, l'idée éternelle de Dieu, archétype de la créature. Il disait aussi que, dans cette parole de Mahomet: Vous verrez votre Seigneur dans le paradis, comme vous rites la lune à la journée de Bedr, c'était de Jesus qu'il était question. Il enseignait aussi qu'il y avait des prophètes parmi les quadrupedes, les oiseaux, les reptiles, et même parmi les moucherons, les cousins et les mouches, fondant cette extravagance sur la prétendue parole de Dieu dans le Coran: Il n'y a point de peuple qui n'ait eu ses prédicateurs; et ai lours: Les quadrupedes qui vivent sur la terre et les oiseaux qui volent dans l'air sont de peuples semblables à vous; ainsi que sur ce not de Mahomet: Si les chiens n'étaient un peuple semblable à vous, j'aurais assurément ordonné de les tuer. Avec cela il adopta le dogme de la métempsycose. Il disait que Dieu avait commencé la création dans le paradis, el que ceux qui en étaient sortis avaient merite cette exclusion par leurs péchés I blamal le grand nombre de femmes de Mahomet, d il enseignait que les biens ou les maux temporels sont la récompense des bonnes œuvres et le châtiment des péchés. Enfin il soutenait l'incarnation successive de l'esprit de Dieu dans les imams.

HADA, divinité des Babyloniens, qu'oa croit être la même qu'Adargatis, et qui correspond à la Junon des Grecs.

HADAD, nom du grand dieu des Syriens. et sans doute aussi des Iduméens. Il est 4pelé Adod par les écrivains profanes.

HADAKIEL, ange qui, suivant le seatment des Orientaux, est supposé présider au signe de la Balance.

HADBIIS, sectaires musulmans, appartenaut à la famille des motazales; ils tire leur nom de Fadhl Hadbi. Leur croyance diffère peu de celle des HABITIS. Foyez ce

mot.

HADÈS, OU HAIDÈS, nom grec de Platon. Ce mot se prend aussi pour l'enter. Voye

PLUTON.

HADIS, OU HADITH. Les musulmans eatendant par cette expression les paroles, fas et gestes de Mahomet, c'est, après le Coran, la plus grande autorité sur laquelle on puisse s'appuyer. Les Hadis embrassent 1 toules

les paroles, tous les conseils, toutes les lois orales du faux prophète; 2° ses actions, ses œuvres, ses pratiques; 3° son silence même sur différentes actions des hommes, ce qui, emportant une approbation tacite de sa part, implique leur légitimité et leur conformité à sa doctrine. Ces lois traditionnelles se partagent en quatre classes différentes, selon le degré d'autorité qu'on accorde à chacune d'elles. Ce sont :

1 Les lois orales d'une notoriété publique et universelle, parce qu'elles ont été généralement et également connues, avouées et enseignées dans les trois premiers siècles de l'hégire; siècles réputés les plus heureux du mahométisme, comme tenant de plus près à sa naissance, suivant cette parole de Mahomet: « Mon siècle est le meilleur, le plus heureux de tous les siècles; le second le sera moins, et moins encore le troisième, qui sera suivi de la propagation du mensonge et de l'erreur. >>

2 Les lois orales d'une notoriété publique ces lois, quoique connues dans le premier siècle, n'ont cependant été enseignées el reçues que dans les deux suivants.

3 Les lois orales privées, comme ayant été peu connues dans le premier siècle, et moins encore dans les deux autres.

4 Les lois orales de faible tradition, parce qu'elles ont été presque ignorées, et que l'enseignement en a été rare dans les deux derniers siècles, plus encore dans le premier, leur tradition n'ayant pas, comme celle des trois premières classes, un fil suivi et non interrompu qui remonte jusqu'au prophète.

Ces traditions ont été recueillies de la bouche d'Aischa, épouse bien-aimée de Mahomet, et de la bouche de ses proches parents et de ceux qui ont communiqué avec lui pendant sa vie. Zohari est le premier qui en ail fait un recueil. Bokhari prétend qu'il s'en est publié jusqu'au nombre de 600,000, tant vraies que fausses. Kouarezmi en a recueilli 5266. Abdallah el-Hafiz en savait un fort grand nombre, et prétendait que l'eau du puits de la Mecque, nommé Zemzem, qu'il avait bue à longs traits, lui avait fortifié la mémoire. C'est le recueil de Bokhari qui fait foi parmi les musulmans.

HADJ. La loi de Mahomet exige que chaque musulman fasse une fois dans sa vie un pèlerinage à la Mecque, pour y remplir ses devoirs religieux dans la Kaaba ou maison carrée, c'est ce qui est exprimé par le mot Hadj, qui signifie pèlerinage. Les formalités prescrites sont en substance: 1o de prendre le costume affecté aux pèlerins, nominé Ihram, dès qu'arrivé sur le territoire de la Mecque, on a aperçu la lune du mois dhoulbuja. 2 Après avoir accompli les cérémonies ordinaires, dans la Kaaba, on doit aller visiter les montagnes Arafat, Safa et Merwa et la vallée de Mina. 3° De retour à la Kaaba, on doit célébrer la fête du sacrifice. Voyez PÈLERINAGE, KAABA, ID EL-CORBAN, et les autres noms propres indiqués ci-dessus.

HADJI, titre honorifique que portent les

musulmans qui ont fait le pèlerinage de la Mecque. Les hommes de tout rang et de toute condition qui se sont acquittés de ce devoir, conservent pendant toute leur vie le droit d'ajouter à leur nom cette qualification. De plus, ils laissent croître leur barbe, comme étant une pratique consacrée par la loi et par l'exemple de leur prophète; tandis que le reste des Turcs et beaucoup d'autres mahométans se la font raser sans scrupule.

HADRANUS, dieu particulier aux anciens Siciliens. Voyez ADRANUS.

HADRIANALES, jeux établis par Antonin, à Pouzzoles, en l'honneur d'Hadrien, son père adoptif. Il lui fit élever un temple magnifique, dans lequel il institua un flamine du nom d'Hadrien, avec un collége de prêtres destinés au service du nouveau dieu. Hadrien n'avait pas attendu jusque-là pour avoir les honneurs divins, et se les était attribués de son vivant. Après avoir construit à Athènes un temple magnifique en l'honneur de Jupiter Olympien, il s'y consacra à lui-même un autel et une statue. Bientôt ce

temple, qui avait un demi-mille de circuit, chaque ville grecque se fit un devoir d'en enne fut rempli que de ses images, parce que voyer. Les Athéniens, toujours plus flatteurs que les autres peuples de la Grèce, lui érigèrent un colosse qu'ils placèrent derrière le temple. A mesure qu'il passait par les villes de l'Asie, il multipliait les édifices consacrés en son honneur. Les Hadrianales étaient de deux sortes, les unes annuelles, les autres quinquennales.

HADRIANÉES, nom des temples que l'empereur Hadrien se fit élever à lui-même, comme à une divinité. Voyez HADRIANALES et ADRIANIES.

HADRIANISTES. C'est le nom de quelques hérétiques, disciples de Simon le Magicien; ils parurent dans le premier siècle de l'Eglise.

L'histoire fait mention d'une autre secte d'Hadrianistes, qui eurent pour chef un anabaptiste nommé Hadrien.

HE-SROUNG, le troisième des quatre Bouddhas qui ont déjà paru, suivant le système thibétain. Il porte le nom de Gachib ou de Gærel sakikichi, en mongol, et de Kanakamouni, en sanscrit. Il régnait lorsque la vie des hommes était réduite à 20,000 ans.

HAFÉDA, idole des Adites, tribu arabe qui, dans les temps les plus reculés, habitait la contrée d'Hadramaut, dans le Yé– men, et qui fut détruite à l'époque du prophète Houd (l'Héber de la Bible). On invoquait cette idole pour obtenir un heureux voyage.

HAFIZ. Les musulmans donnent ce titre, qui signifie hommes sachant de mémoire, à ceux qui savent tout le Coran par cœur. Ils les regardent comme des personnes sacrées que Dieu a failes dépositaires de sa loi. Les hommes pieux s'en font un devoir. Plusieurs des khalifes et des sultans ottomans ont eu également cette ambition. Tous ces Hafiz en gé

neral sont attentifs à réciter en entier le Coran, une fois tous les quarante jours, dans l'espoir d'accumuler sur eux des mérites pour cette vie et pour l'autre. Ahmed ler avait coutume de faire réciter en sa présence, toutes les scmaines, la nuit du jeudi au vendredi, diffrents chapitres de ce livre par douze de ces Hafiz, tous officiers de sa maison. Ceux qui se soumettent à réciter régulièrement chaque jour une partie du Coran, joignent encore au surnom d'Hafiz celui de Baur-khan, c'est-àdire récitateurs exacts ou de tous les jours.

HAFSHS, ou HAFSIVE, sectaires mahométans, disciples d'Abou-Hafs, fils d'Aboul Micdem. C'est une fraction des badhiyes, qui sont eux-mêmes une branche des Kharidjis ou protestants du musulmanisme. Ils enchérissent sur les Ibadhiyés en disant que la connaissance de Dieu est un moyen terme entre la foi et l'idolâtrie; que ce ui qui connaît Dieu sans croite aux prophètes, à l'enfer, est un infidile sans pour cela è re un idolatre. Ce sentiment, assez raisonnable, est contraire à l'opinion commuce des musulmans, qui traitent d'idolatres tous ceux qui ne sont pas de leur religion.

HAFTORANG, génie de la mythologie des Parsis; il est le gardien de la région septentrionale du ciel, et a l'inspection sur les étoiles qui se trouvent dans cette plage. Il réside dans la Grande Ourse; d'autres disent qu'il fait son séjour dans l'orbe de Behram ou Mars.

HAFVA, divinité de la Belgique, dont on a trouvé le nom dans une inscription ainsi conçue Herculi Magusano et afvæ. Il est probable que cette divinité n'était autre que le ciel, dont le nom est Heaven, dans les Fangue teutoniques.

HAGGADA, lecture que les Juifs sont tenus de faire le soir de la veille de Pâques, au retour de la prière. Ils se mettent à une table sur laquelle il doit y avoir quelques morceaux d'agneau rôti, avec des pains azy mes, des herbes amères, comme de la chicorée, de la laitue, etc.; ils prononcent cet Haggada en tenant à la min un verre de vin. C'est le récit des misères que leurs pères endurèrent en Egypte sous la demination des Pharaons, et des merveilles que Dieu opéra pour les en délivrer. Cette narration a lieu en conséquence de ces paroles du Seigneur, Exode, chap. XII: « Tu raconteras cela à ton fils, ce jour-là même en disant: Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi quand je suis sorti de l'Egypte. »

HAGNITAS, surnom d'Esculape, pris du bois dont sa satue é ait formée (7995, sorte d'osier appelé vitex). Les Lacédémoniens lui avaient érigé un temple sous ce titre.

HAGNO, fontaine mystérieuse, située en Arcadie, sur le mont Lycée. Das les temps de sécheresse, le prêtre de Jupiter Lyceus, tourné vers la fontaine, adressait ses prières au dieu, et lui offrait des sacrifices; il jetait ensuite une branche de chêne sur la surface de l'eau; cette légère agitation en faisait sortir des exhalaisons qui s'épaississaient eu

nuages, lesquels, retombant en pluie, arrosaient et fertilisaient la coutrée. Cette fontaine tirait son nom de la nymphe Hagno, une de celles qui, suivant les Arcadiens, avaient nourri Jupiter. Elle était représentée à Mégalopolis, tenant une cruche d'une main et une bouteille de l'autre.

HAGOMEL (BÉNÉDICTION DU), prière que les Juifs récitent devant l'arche ou devant la Bible, pour rendre grâces à Dieu quand on vient de voyage, ou qu'on sort de prison, on qu'on relève de maladie, ou qu'on est délivré de quelque danger. Elle correspond à la prière d'action de grâces des chrétiens, Voic en quoi elle consiste.

Celui qui rend grâces dit : « Béni soit le Seigneur notre Dieu, roi de l'univers, qui rend de bons services même à ceux qui en sont indignes, et qui m'a rendu toutes sortes de bons services. »

Le ministre répond: « Que ce Dieu qu VOUS a rendu de si bons services, el qui vous a comblé de ses grâces et de ses misé ricordes, soit béni et soit exalté au-dessus de toutes bénédictions et louanges; et que luimême, par ses miséricordes, vous garde et vous rerde éternellement de bons services. Amen. Selah. »

HAHUNGA, cérémonie en usage chez les Néo-Zélandais, pour descendre des arbres où ils sont exposés les restes des corps morts de leurs parents et les déposer dans Finterieur du bois sacré. Cette translation a quelque chose d'imposant pour les étrangers. Voici en quoi ele consiste les notables frappent le cercueil avec une baguette, en prononçant des paroles magiques; ensuite on le dépose à terre; on remplace le vêtement mortcaire du défunt par d'autres ornements, et le premier des chefs le prenant sur ses épaules, s'avance suivi de la foule et précédé d'un homme qui porte à la main une branche d'arbre, vers le lieu destiné a l'inhuma. tion. Là, le cadavre est placé sur un laps de feuillage, les chairs sont ensevelies dans une fosse; une vieille femme toute ruisselante d'huile et pompeusement parée, reçoit le crâne dans les plis de son manteau. Alors commence le pihé ou chant funèbre; suivent des discours longs et bruyants; enfin, apès avoir peint les ossements en blanc et rouge, on les lie en un faisceau pour les poser dans leur dernier asile. Avant de se séparer, les naturels passent plusieurs jours en réjouissances, et se chargent de presents mutuels.

HAIDARIENS, dénomination que pren nent les schiites, dissidents musulmans qui soutiennent qu'Ali, gendre de Mahomet, es le seul légitime successeur de ce faux pr» phète, que les khalifes qui l'ont précède el qui l'ont suivi n'étaient que des usurpaleurs, que le véritable imamat ne se trouve que dans les descendants de ce prince. Ils repa dient le nom de Schiites qui veut dire sec taires ou dissidents, et préfèrent être appeles Imamiens, ou Haidariens; cette dernière qualification vient de Haider, surnom d'Ali, qui signifie le lion. On l'appelait encore

Assad Allah, le lion de Dieu; il devait ces titres à sa valeur incontestable dans les combats.

Il y a aussi chez les musulmans un ordre de religieux nommés Haidariens, dont le chef Haïdar, mort l'an 618 de l'hégire, passe pour avoir introduit l'usage du haschisch.

HAILA, fille de Saba, changée en pierre à cause de son impiété, devint pourtant une idole des anciens Arabes, qui adoraient sa sta ne placée sur la montagne de Merva, proche de la Mecque.

HAIRAMBAS, ancienne secte d'Hindous qui faisaient partie des Outchichthas, adoraleurs de Ganésa; ils avaient abrogé tout rituel obligatoire et toute distinction de caste. HAIRE, petit vêtement en forme de chemise, qui est tissu de crins, et extrêmement rude à la peau. C'est un des instruments de penitence en usage parmi les moines et les personnes qui se livrent aux pratiques de la pénitence.

HAIRETIS, ou les Etonnés, secte de philosophes musulmans, ainsi appelés parce qu'ils doutent de tout et ne déterminent jamais rien. Ils ne peuvent souffrir que l'on dispute, ni que l'on se mette en peine de chercher la vérité. Ils ne prennent jamais à tiche de persuader ni de dissuader aucune chose, et disent, comme les académiciens et les pyrrhoniens, que le mensonge peut être fardé et embelli de telle sorte par l'adresse et la subtilité de l'esprit des hommes, qu'il passe pour une vérité infaillible; tandis qu'au contraire la vérité peut être tellement déguisée et travestie par des sophismes et de faux raisonnements, qu'elle paraît aussi difforme el aussi hideuse que l'erreur. En conséence ils assurent qu'il n'y a rien de proSable, et qu'inutilement on s'efforce de prou fer quelque chose par une démonstration. Aussi disent-ils ordinairement, lorsqu'il s'ait de quelque point de controverse Dieu le ait; cela nous est inconnu. Toutefois il ne aisse pas d'y avoir des prédicateurs de cette secte, qui de là sont élevés peu à peu à la harge de moufti, dans l'exercice de laquelle Is se comportent, comme en toute autre chose, vec leur négligence ordinaire; de sorte qu'ils sont toujours prêts à signer des sentences n faveur de ceux qui les consultent, en jontant presque toujours au bas: Dieu contait ce qui est préférable.

Quant à ce qui regarde leur vie et leur conduite, ils observent ponctuellement les erémonies de la religion musulmane, et les prescriptions des lois civiles. Ils retiennent ourtant toujours quelque chose de leurs nclinations naturelles, et se laissent quelquefois aller à l'impétuosité de leurs passions. Its boivent du vin, afin, disent-ils, de the point paraître d'humeur chagrine et inCable, mais ils prennent ordinairement les sorbets dans lesquels il entre de l'opium, ce qui sert à augmenter leur stupidité dans les affaires; de sorte que lorsqu'ils ont le cerveau rempli des vapeurs de cette drogue, ils demeurent d'accord de tout ce qu'on leur propose, quelque contradiction qu'il puisse

y avoir dans les questions qui leur sont soumises. Ce n'est pas, disent-ils, qu'ils soient persuadés de la vérité d'une proposition plutôt que de l'autre, mais ils le font par complaisance pour leurs amis.

HAKE, dieu égyptien, qui formait avec Chnoufis, son père, et la déesse Neith, sa mère, une triade adorée dans le grand temple d'Esneh.

HAKEM BIAMR ILLAH, c'est-à-dire celui qui gouverne par l'ordre de Dieu nom du sixième khalife de la dynastie des Fatimites, qui régnait en Egypte. Il naquit l'an 375 de l'hégire (985 de Jésus-Christ), et monta sur le trône à l'âge de onze ans. Sa vie fourmille d'inconséquences et d'actes qu'on ne peut at tribuer qu'à la folie; elle offre un mélange inconcevable de traits de cruauté et de clémence, de tyrannie et de tolérance, de démence et de sagesse. Les Druzes soutiennent que la divinité s'est incarnée en lui et le regardent comme dieu.

La dynastie des Fatimites suivait la doctrine des Batenis ou Baténiyés, qui appartenaient à la secte des ismaéliens, branche des schiites, partisans d'Ali. Plusieurs de ces hé térodoxes avaient poussé leur admiration et leur respect pour Ali jusqu'aux dernières limites. On avait commencé par le regarder comme le légitime successeur de Mahomet, à l'exclusion des autres khalifes qui l'avaient précédé et qui l'avaient suivi; puis d'autres en firent l'égal du prophète; d'autres le placèrent fort au-dessus de celui-ci ; d'autres enfin soutinrent qu'il était animé de l'esprit de Dieu, qu'il renfermait en lui son essence, qu'il était Dieu lui-même. Une fois arrivé à ce point il était difficile de s'arrêter; on fit participer les descendants d'Ali aux priviléges et même à la divinité de leur ancêtre à l'aide du dogme de la métempsycose; et, comme ces descendants légitimes ou supposés étaient en très-grand nombre, il se forma autant de sectes et de partis qu'il s'élevait de prétendants à l'imamat. Les ismaéliens soutenaient la transmission de l'imamat par Ismaël fils de Djafar Sadic. Mais les khalifes fatimites eux-mêmes soutenaient aussi qu'ils descendaient de la race des imams; de là les prétentions exagérées de plusieurs d'entre eux, qui amenèrent enfin Hakem à se faire définitivement reconnaître pour dieu.

Mais ce ne fut que l'an 408 de l'hégire, la 22° année du khalifat de Hakem, que sa divinité fut proclamée et authentiquement reconnue. Un nommé Darazi paraît être le premier qui ait suggéré cette monstrueuse idée au khalife, et c'est de lui peut-être que les sectateurs de la nouvelle religion ont pris le nom de Druzes. Mais celui qui contribua le plus à propager cette doctrine insensée fut un persan nommé Hamza. Il invita le peuple à embrasser la doctrine de Darazı, et envoya à cet effet un certain nombre de duis ou missionnaires en Egypte, en Syrie et dans les contrées adjacentes; il s'efforçait même de persuader aux juifs et aux chrétiens que Hakem était le vrai Messie. Pour convaincre les uns et les autres, on établit un système d'es

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