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tré dans leur pays, s'assemblèrent et marchèrent contre lui en ordre de bataille. Le combat fut très-rude; mais Hercule remporta la victoire avec l'aide des dieux, tua plusieurs de ses ennemis, et rétablit la tranquillité dans la contrée. Il continua son chemin, et exécuta plusieurs travaux sur le lac Averne, qui était consacré à Proserpine. Les caux de ce lac se déchargeaient autrefois dans la mer; Hercule ferma le canal de communication, et pratiqua une route le long des côtes de la mer. Etant arrivé sur les confins du pays de Rhège et de la Locride, la fatigue d'une longue course le contraignit de se reposer; mais, incommodé par une grande quantité de cigales qui troublaient son pos, on dit qu'il pria les dieux de l'en délivrer; sa prière eut un plein succès, et jamais depuis les cigales ne reparurent dans ce pays. Il passa ensuite en Sicile, et y vainquit à la lotte Eryx, fils de Vénus et du roi Buta. Arrivé à Syracuse, il institua des fêtes et des assemblées solennelles en l'honneur de Proserpine. A Agyre, il consacra un bois à lolas, son compagnon d'armes. Il fit ensuite à pied le tour de la mer Adriatique, et rentra dans le Péloponèse par l'Epire

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11 Travail enlèvement des pommes d'or du jardin des Hespérides. -A peine de retour, Eurysthée lui imposa cette nouvelle obligation. Il lui fallut donc se remettre en mer, el faire voile vers l'extrémité de l'Afrique, pour enlever ces fruits merveilleux, qui étaient sous la garde d'un horrible dragon. Hercule tua le redoutable gardien, enleva les pommes d'or, et les apporta à Eurysthée. Voy. d'autres détails de ce mythe au mot HESPERIDES.

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12 Travail: descente aux Enfers. · Thésée s'était engagé témérairement avec son ami Pirithous, à aller enlever des Enfers Proserpine, épouse de Pluton; mais les deux amis payèrent leur audace par la perte de leur liberté. La Fable dit que, fatigués de la longue traite qu'ils avaient faite, ils s'assirent sur une pierre, mais ils y demeurèrent colles sans pouvoir se relever. Eurysthée enjoignit à Hercule d'aller délivrer Thésée, et d'enchaîner le chien Cerbère, qui s'opposait à la sortie de quiconque avait pénétré dans les Enfers. Le héros ayant reçu cet ordre, le plus glorieux de tous ceux que lui avait imposés on ennemi, prit le chemin d'Athènes, et se fit initier aux mystères d'Eleusis, dont Musée, fils d'Orphée, était alors le grand maître. Il se rendit ensuite aux extrémités de la terre, pénétra dans les Enfers, fut reçu comme un frère par Proserpine, qui lui permit d'emmener avec lui Thésée et Pirithous. Illia Cerbère avec des chaînes de fer, le tira hors des Enfers, et le fit voir aux hommes.

Tels sont ce qu'on appelle les douze travaux d'Hercule; mais on lui attribue bien d'autres actions mémorables.Outre celles dont nous avons parlé dans son dixième travail, il extermina les Centaures, tua Hippocoon, Eurytus, Périclymène, Licus, Cacus, Laomédon, et plusieurs autres tyrans; il délivra Hésione du monstre qui allait la dévorer,

et Prométhée de l'aigle qui lui rongeait le foie; il soulagca Atlas, qui pliait sous le poids du ciel, dont ses épaules étaient chargées; il combattit contre le fleuve Achéloüs, à qui il enleva une de ses cornes; enfin, il alla jusqu'à combattre contre les dieux euxmêmes. Homère dit que ce héros, pour se venger des persécutions auxquelles il était en butte de la part de Junon, tira contre cette déesse une flèche à trois pointes, et la blessa au sein, dont elle ressentit de si grandes douleurs, qu'il semblait qu'elles ne devaient jamais être apaisées. Le même poëte ajoute que Pluton fut aussi blessé d'un pareil trait à l'épaule, dans la sombre dcmeure des morts, et qu'il fut obligé de monter au ciel pour se faire guérir par le médecin des dieux. Un jour qu'il se trouvait incommodé des ardeurs du soleil, il se mit en colère contre cet astre, tendit son arc pour tirer contre lui: le soleil admirant son grand courage, lui fit présent d'un gobelet d'or, sur lequel, dit Phérécide, il s'embarqua. La singularité du fait vient du mot grec avapas, qui signifie une barque et un gobelet. Entin, Hercule s'étant présenté aux jeux Olympiques pour disputer le prix, et personne n'osant se commettre avec lui, Jupiter luimême voulut lutter contre son fils, sous la figure d'un athlète; et comme, après un long combat, l'avantage fut égal des deux côtés, le dieu se fit connaître, et félicita son fils de sa force et de sa valeur.

Hercule eut plusieurs femmes et un plus grand nombre de maîtresses: les plus connues sont Mégare, Omphale, Iolé, Epicaste, Parthénope, Augé, Asiyochée, Astydamie, Déjanire, et la jeune Hébé qu'il épousa dans le ciel après sa déification; on parle aussi des cinquante filles de Thestius qu'il aurait rendues mères en une même nuit. Mais comme une multitude de grands personnages tenaient à honneur de passer pour deseendants de ce héros, on lui suppsa gratuitement une multitude de femmes et une quantité prodigieuse d'enfants. Il en eut plusieurs de Mégare, qu'il tua lui-même avec leur mère, dans un de ces accès de fureur auxquels il était quelquefois sujet.

La mort d'Hercule fut un effet de la vengeance du centaure Nessus qu'il avait tué, et de la jalousie de Déjanire qui se voyait trop souvent abandonnée. Celle princesse, instruite des nouvelles infidélités de son époux, lui envoya ane tunique teinte du sang du centaure, croyant ce présent propre à l'empêcher d'aimer d'autres femmes; le héros, qui se disposait à offrir un sacrifice, ne s'en fut pas plutôt revêtu, que le venin dont elle était imprégnée fit sentir son funeste effet; se glissant dans les veines, il pénétra en un instant jusqu'à la moelle des os. I tâcha en vain d'arracher de dessus ses membres la robe fatale; elle s'était collée à sa peau et comme incorporée à sa chair; à mesure qu'il la déchirait, il se déchirait aussi la peau et les membres. Dans cet état, il pousse des cris effroyables, et fait les plus terribles imprécations contre sa perfide

épouse, qui s'étrangle de désespoir. Voyant tous ses membres desséchés, et que sa fin approchait, il fait dresser un grand bûcher sur le mont OEta, étend sa peau de lion, se couche dessus, place sa massue sous sa tête, et ordonne à ses amis d'y mettre le feu; Philoctète seul obéit, et Hercule lui fait présent de son are et de ses flèches. Dès que le bûcher fut allumé, on entendit un violent coup de tonnerre; la foudre tomba, et réduisit tout en cendres en un instant, pour purifier ce qu'il y avait de mortel dans Hercule. Jupiter l'enleva alors dans le ciel, et voulut l'aggréger au col ége des douze grands d'eux; mais il refusa cet honneur, suivant D.odore: disant que, comme il n'y avait point de place vacante dans le collége, il ne devait point y entrer comme surnuméraire, et qu'il serait injuste de dégrader quelqu'autre divinité afin de l'y introduire. Il se contenta donc du rang de demi-dieu.

Philoctete et ses compagnons, per-uadés de l'apothéose d'Hercule, élevèrent un tombeau sur les cendres du héros, et lui offrirent des sacrifices comme à un nouveau dieu. Les Thébains et les autres peuples de la Grèce, témoins de ses hauts faits, lui érigèrent, à leur tour, des temples et des autels. Monoétius, ancien ami d'Hercule, lui sacrifia un laureau, un sanglier et un boue, et ordonna que tous les ans on lui offrit le même sacrifice dans la ville des Opunliens. Son culte fut porté à Rome, dans les Gaules, en Espagne, et jusque dans l'ile Taprobane. Hercule eut plusieurs temples à Rome, entre autres celuiqui était procie du cirque de Flaminius, qu'on appelait le temple du grand Hercule gardien du cirque, et celui qui était au Marché aux Bœufs. C'est dans ce dernier qu'il n'entrait jamais ni chien ni mo che, parce que, dit solin, Hercule l'avait demandé au dieu Myagrius. Enfin, il y avait un temple célèbre d'Hercule à Cadix, dans lequel on voyait les fameuses colonnes.

Un ancien auteur le peint extrêmement nerveux, avec des épaules carrées, un teint noir, un nez aquilin, de gros yeux, la barbe épaisse, les cheveux crépus et horriblement négligés. Sur les monuments, il paraît ordinairement sous les traits d'un homme fort et robuste, la massue à la main, el armé de la dépouille du lion de Némée, qu'il porte quelquefois sur un bras, et quelquefois sur la tête. On lui donne aussi pour attributs l'are et le carquois. Il nous reste de Jui une magnifique statue, héritage de l'antiquité, et chef-d'œuvre de l'art, c'est l'Hercule Farnèse, dû au ciseau de Glicon l'Athénien, qui l'a représenté appuyé sur sa massue, et couvert par le haut seulement de sa peau de Lon. On le voit assez souvent couronné de peuplier blanc; cel arbre lui était consacré, parce qu'il s'en était ceint la tête, lorsqu'il descendit aux enfers; ce qui touchait sa tête conserva la couleur blanche, mais la partie extérieure contracta une teinte fuligineuse; c'est pourquoi les feuilles Je l'arbre sont restées telles jusqu'à ce jour. Maintenant, nous terminous comme nous

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avons commencé, en demandant: qu'est-ce qu'Hercule? - Les uns le prennent pour la personnification de l'humanité; ses travaux et ses exploits seraient autant de symboles des conquêtes successives de l'homme, tant dans l'ordre physique que dans l'ordre tworal. D'autres veulent qu'il soit le symbole du cours aunuel du soleil, et que ses douze travaux représentent les constellations zodiacales: çà été entre autres le système de Court de véhlin et de Dupuis; mais il nous semble qu'il faut plus que la bonne volonté pour trouver le symbole des constellations dans les do ze travaux d'Hercule; d'autant plus que la conception de ces douze travaux est d'une origine comparativement moderne; Homère, Hésiode, Pindare, Béolien comme Hercule, paraissent avoir ignoré le nombre ainsi déterminé des travaux de ce grand homme; le premier ne parle que de l'enlèvement de Cerbère, et le second ne cite que deux ou trois des douze tavaux en comgnie d'autres prouesses. Ce ne fut qu'à l'epoque alexandrine que les poëtes et les my thographes fivèrent à douze le nombre de ses travaux. D'autres ont voulu voir, dans les hauts faits d'Hercule, des réminiscences des victoires de Josué et des exploits de Sam son, lesquels auront été mis sur le comple de l'Hercule tyrien, d'où ils auront pas é dans la Grèce. - Il ne tiendrait même pas à quelques-uns qu'Hercule ne fût une prophetie et une figure de Jésus-Christ. Issu du père des dieux, Junon veut le faire périr dès son berceau (ce qui fait allusion aux poursuites d'Hérode contro Jésus enfant); il étouffe les deux serpents qui devaient le tuer; il est tenté par une femme qui lui propose toutes les richesses, toutes les jouissances de la terre: c'est la volupté; mais il s'attache à celle qui représente la vertu; enfin, après ses travaux, il succombe dans sa lutte pour T'humanité; e, da milieu des flammes de son bûcher, il s'élève à la céleste demeure. Nous pensons qu'il serait très-facile de faire un rapprochement semblable dans la plupart des mythes parens; mais celui-cine nous parait pas heureux. Il en est enfin qui pensent qu'Hercule est un personnage historique, qui a existé environ 1300 ans avant Fère chrétienne; el nous nous rangeons de lcur avis. Hercule était un prince thébain, qui portait ombrage à Eurysthée, roi d'Argos; celui-ci, clerchant à se défaire d'un competiteur redoutable, l'exposa à une multitude de dangers dont il sortit toujours triomphant; d'une force et d'un courage à toute épreuve, il s'illustra par des travaux utiles à sa patrie, améliora le sol, fit d'heureuses innova tions en agriculture, réforma des abus, éleva des constructions puissantes, se signala dans les combats, le tout sans s'eloigner de son pays. Le peuple reconnaissant lui décerna, après sa mort, les honneurs divins. Ce pas une fois fait, on ne tarda pas à lui attribuer, en les exagérant, les prouesses et les entreprises extraordinaires dont on entendit parler; on grossit encore son histoire, en meltaut sur son compte presque tout ce qu'a

vaient fait de considérable les hommes puissants des autres contrées. Devenu bientôt le dieu de toute la nation, on pouvait s'en rapporter aux Grecs du soin de préconiser leur héros et d'amplifier sa biographie. Il semble même, en y regardant de près, que la conception des douze travaux indique les conraissances successives que les Grecs acquirent des autres contrées; ainsi, les deux premiers curent lieu dans l'Argolide; les troisième, quatrième et cinquième, en Arcadie, le sixième en Elide; jusqu'ici ils sont concentrés dans le Péloponèse; le septième se passe en Crète, et le huitième dans la Thrace; nous sortons de la péninsule, mais nous sommes encore dans la Grèce. Le neuvième nous conduit dans l'Asie Mineure; le dixième dans l'ibérie occidentale; le onzième dans l'Hespérie Africaine, et le dernier aux extrémités de la terre. On voit que cet ordre est plutôt géographique que chronologique. Souvent même on changea la tradition qui faisait de certains lieux le théâtre de tel ou tel exploit. Ainsi, Hécatée, qui précéda Hérodote, disait que le dixième travail, l'enlèvement des boufs de Géryon, avait eu lieu en Epire; plus tard, on transporta la scène en Ibérie: il en est de même de la biche aux cornes d'or; les uns dirent qu'elle avait été prise en Arcadie; les autres suppo sèrent qu'Hercule l'avait poursuivie jusque dans le pays des Hyperboréens.

HÉRÉENNES, OU HÉRÉES, fêtes en l'honneur d'Héra ou Junon, que les Grecs célébraient annuellement à Argos, à Egine et à Samos. Des hommes armés marchaient devant la prêtres e, portée sur un char traîné par des brufs blancs. Arrivée au temple, la procession y offrait une hécatombe. Les jeux qui accompagnaient la fête consistaient à renverser un bouclier d'airain fortement fixé sur le théâtre. Le prix destiné au vainqueur était une couronne de myrte et un bouclier d'airain; c'est pourquoi ce lieu se nommait Aspis, bouclier.

A Elis, on célébrait, tous les cinq ans, une fête du même nom, dans laquelle seize femmes de qualité étaient chargées de confectionner un vêtement pour la déesse. Aux jeux institués par Hippodamie, le prix de la course était disputé par de jeunes filles distribuées en différentes classes, suivant leur âge.

Ce nom était encore donné à un jour de deuil, que les Corinthiens observaient en mémoire des enfants de Médée, égorgés par eux et enterrés dans le temple de Junon Acréenne. On prétendait qu'ils avaient engagé le poëte Euripide, par une somme d'argent, à représeuter pour la première fois Médée comme auteur de ce meurtre odieux.

Pellène célébrait aussi une fête du même nom, où le prix du vainqueur était une robe magnifique.

HÉRÉNA QUES. On appelait ainsi, en Irlande ou Hibernie, de simples clercs tonsurés, chargés de recueillir les revenus ecclésiastiques, dont une partie était donnée à

l'évêque, une autre distribuée aux pauvres, et la troisième consacrée à l'entretien des églises et aux dépenses qui se faisaient dans les temples.

HÉRÈS. Les Romains honoraient sous ce nom une divinité qui présidait aux héritages. On la surnommait Martea, en qualité de compagne du dieu Mars, qui, plus que tout autre, fait vaquer des successious. Les héritiers, dès qu'ils étaient pourvus, ne man. quaient pas d'offrir à cette déesse des sacrifices d'action de grâces.

HÉRÉSIARQUE, c'est-à-dire chef d'hérésie; on donne ce nom à tous ceux qui ont suscité dans l'Eglise une hérésie importante. Ainsi, Arius, Nestorius, Eutychès, Donat, Pélage, Luther, Calvin, etc., sont des hérésiarques.

HÉRÉSIDES. 1. Nymphes attachées au service de Junon, et dont la fonction principale était de préparer le bain de la déesse.

2. Prêtresses de Junon à Argos; elles étaient tellement respectées, que leur sacerdoce était l'époque publique d'où l'on comptait les années et d'où l'on datait les événements mémorables. C'est pourquoi leurs noms étaient inscrits sur des tables publiques. Celle qui avait le titre de canéphore et de cistophore, exécutait les premières cérémonies des sacrifices. Les autres formaient une espèce de société, où les fonctions du ministère se trouvaient partagées entre plusieurs personnes; la principale d'entre elles prenait le titre de mère, comme cela a lieu actuellement dans les communautés religieuses.

HÉRÉSIE. On appelle ainsi toute opinion contraire à la foi orthodoxe de l'Eglise catholique et soutenue avec opiniâtreté. Il est certain que l'hérésie a toujours été et sera toujours la plus grande plaie de l'Eglise; et cependant l'apôtre saint Paul dit: Il faut qu'il y ait des hérésies; ce qui s'entend de plusieurs manières. 1° Il faut qu'il y ait des hérésies, parce qu'il est impossible que les hommes, avec leur libre arbitre, avec leurs passions, avec leur amour-propre, avec leur demi-science, s'accordent lous à soumettre leur esprit et leur raison à la foi, à la parole de Dieu et à l'autorité de l'Eglise. 2° Il faut qu'il y ait des hérésies, parce qu'il entre dans l'économie de la religion que l'erreur lève la tête, afin d'étudier la vérité, de la faire triompher, d'amener le développement du dogme et de la morale. 3° Il faut qu'il y ait des hérésies, parce que l'homme, jouissant de la liberté, ne saurait être forcé d'em brasser la vérité, et que sa foi doit dépendre, non de la contrainte et de la nécessité, mais du libre choix et de la conviction.

Il est remarquable que toutes les sectes qui se sont séparées de l'Eglise catholique ont, par là même, perdu tout principe vital; elles ont bien pu jeter d'abord une sorte d'éclat, conséquence inévitable de l'effet produit par la nouveauté; mais, une fois passé l'intérêt du moment, elles se sont étiolées d'elles-mêmes. Le gnosticisme, l'arianisme,

T'eutychianisme, le monothélisme, le manichéisme, le pélagianisme, etc., n'existent plus qu'à l'état de souvenir, et n'appartiennent plus qu'à l'histoire de la théologie; si T'on trouve encore en Orient des nestoriens, bien loin d'avoir progressé, ils ne sont pas même restés stationnaires; et il y a déjà bien des siècles qu'on ne voit plus chez eux ni vie, ni science, ui vertu. Les nombreuses sectes connues sous le nom de protestanlisme sont bien loin de leur doctrine primitive, el maintenant voilà qu'elles se précipitent à grands pas dans le rationalisme, ou plutôt dans le naturalisme. Les protestants eux-mêmes conviennent que leur système religieux n'a fait aucun pas et n'a pris aucune extension depuis les guerres de religion, et qu'au contraire de l'Eglise catholique, les églises protestantes ont plutôt perdu que gagné du terrain.

En effet, il n'a pas pu en être autrement. «Toutes les fois qu'une secte quelconque, dit M. Bonnetty, s'est séparée de la grande famille, a secoué l'autorité de l'Eglise, qui, guide fidèle, doit la conduire dans la voie de la vérité, nécessairement et sans qu'elle l'ait jamais évité, elle a péri contre l'un ou l'autre de ces deux écueils: Ou ces chrétiens scissionnaires sont tombés sous la domination du pouvoir temporel; et alors celui-ci leur a dicté ses volontés comme des révélations de Dieu, leur a impo-é ses dogmes, ses prêtres, sa morale, sa vérité, soit par la séduction des honneurs ou de l'or, soit par la persécution du fer et de l'ignominie, état qui ne laisse plus voir une église, pas même une société d'hommes, mais une dégradation pire que l'esclavage; car ce n'est que le corps d'un esclave que l'on enchaîne, au lieu qu'ici c'est l'esprit même qui, saisi à son arrivée en ce monde par les ordres du tyran, se debat en vain toute sa vie sous ces ignobles fers. Ou bien, le pouvoir leur accordant toute liberté, ce qui ne se voit que rarement, alors ces chrétiens, sans chef, sans guides, suivent toutes les aberrations de l'esprit particulier, sans barrière contre les plus humiJiantes croyances, sans frein contre les plus extravagants emportements. Et alors après le premier mouvement d'effervescence, le sens commun se soulevant naturellement contre de telles absurdités, de dépit et d'impuissance, ils renoncent à toute croyance, et demeurent suspendus dans le vide, le cœur altéré, l'esprit irrésolu, ne sachant s'ils sont coupables ou seulement malheu

reux. »

Nous consacrons, dans ce Dictionnaire, un article particulier à chacune des hérésies qui se sont élevées dans l'Eglise, depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours

Bien que le nom d'hérésie ne s'applique communément qu'aux doctrines opposées aux dogmes ou aux croyances de la religion catholique, il nous arrive quelquefois de l'employer à l'occasion des religions étrangères au christianisme, afin d'éviter les circonlocutions: c'est ainsi que nous appelons

hérétiques les musulmans schutes, par rapport aux sunnites considérés comme orthodoves par le gros des mahométans.

HÉRÉTIQUES. On donne ce nom à ceux qui soutiennent opiniatrément une hérésie, et à ceux qui professent publiquement une doctrine opposée à celle de l'Eglise catholi que, soit par leur propre choix, soit par le malheur de leur naissance. Parmi ces derqui, retranchés par là même du corps de l'Eniers, il peut s'en trouver un certain nombre glise, appartiennent cependant à son âme. Voy. EGLISE.

HEREWIS, OU HIZREWIS, ordre de religieux Turcs, qui prit naissance du temps d'Orkhan, le second des empereurs ottomans, dans la ville de Pruse, alors capitale de l'em. pire. Héréwi, leur fondateur, étendait sa charité jusque sur les chiens et les chats de la ville, pour lesquels il avait coutume d'acheter des fressures de veau et de mouton. Ses disciples et quelques autres personne religieuses limitent encore aujourd'hui dans ces pieuses libéralités. Héréwi faisait profession de pauvreté, mortifiait son corps par le jeûne et pleurait ses péchés avec tant de force, que les anges, dit-on, descendaient da ciel pour être témoins de sa pénitence. Il pas sait pour fort habile en chimie, et donnait de l'or au lieu d'aspres à ceux qui voulaient entrer dans son ordre. Il portait une veste verte, raccommodait lui-même ses habits, était cuisinier de sa communauté, et vivait fort sobrement. Il fonda des mosquées et des

hopitaux, et leur assigna de gran les sommes d'argent. Ces religieux suspendent aux por tes de leurs couvents et de leurs maisons des chapelets, des rubans, des morceaux de taffetas, des cornes et autres objets de même genre.

HERHILAINEN. génie de la mythologie finnoise; personnification de la guêpe, créée par Karilaïnen, le Vulcain des Finnois : celui-ci la produisit en fouillant la terre avec l'orteil et le talon. Herhilainen est aussi l'oiseau d'Hiisi, le génie du mal; comme tel il règne sur l'atmosphère, et se nomme encore Hijjen-Lintu.

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HERMAMMON, groupe vénéré des Egyptiens, qui représentait Mercure et Jupiter

Ammon.

HERMANUBIS, c'est-à-dire Mercure Anubis, divinité égyptienne, dont la statue réunissait les attributs de Mercure et d'Anubis. On la représentait sous la figure d'un homme à tête de chien, de chacal ou d'épervier, et tenant un caducéc. Quelquefois Hermanubis est vêtu en sénateur; il tient d'une main le caducée et de l'autre un sistre.

HERMAPHRODITE, fils de Mercure et de Vénus, comme l'indique la composition de son nom. Il fut élevé par les Naïades sur le mont Ida. Son visage réunissait aux traits de son père les grâces et les beautés de sa mère Un jour, épuisé de fatigue, il s'arrêta sur les bords d'une fontaine, dont l'eau claire et paisible l'invita à s'y baigner. La nymphe

Salmacis qui y présidait fut éprise de ses charmes, et ne pouvant le rendre sensible, se jeta à son cou en priant les dieux de les =unir d'une manière indissoluble. Ses vœux =furent exaucés; les deux corps se réunirent

et n'en firent plus qu'un qui conservait les deux sexes. Hermaphrodite ne voulant pas se trouver seul au monde en cet état étrange, obtint des dieux, à son tour, que tous ceux qui se baigneraient dans la même fontaine devinssent semblables à lui.

HERMAPOLLON, statue composée de Mercure et d'Apollon, sous la figure d'un jeune homme réunissant les symboles des deux divinités, c'est-à-dire le pétase et le caducée, avec l'arc et la lyre.

HERMATHÈNE, figure représentant Mercure et Minerve. On voit de ces statues qui ont d'une part l'habit, le casque et l'égide de Minerve; et de l'autre la bourse, attribut de Mercure, les ailerons au casque, le coq sous aigrette et un sein d'homme. On pourrait ncore mettre au rang des Hermathènes ces tatues antiques dont le personnage réunit a barbe aux attributs du sexe féminin. HERMÉENNES, fêtes en l'honneur de Merure, célébrées dans le Péloponèse, en Béoie et ailleurs. Dans l'ile de Crète, au raport d'Athénée, les maîtres y servaient leurs Sclaves à table, et leur rendaient les mêmes ffices qu'ils en recevaient pendant toute année. Cet usage s'observait aussi chez les théniens, à Babylone, et même à Rome endant les Saturnales.

HERMENSUL, héros des Saxons, qu'on a sal à propos confondu avec Mercure ou Termès; l'orthographe la plus générale est MENSUL. Voy. cet article.

HERMERACLES, statue composée d'Herès et d'Héraclès (Mercure et Hercule): c'était he statue de Mercure avec les attributs Hercule, c'est-à-dire la massue et la peau lion. On lui donnait la forme humaine squ'à la ceinture, et le reste se terminait en lonne carrée. On mettait communément les erméracles dans les académies ou lieux exercices, parce que Mercure et Hercule, est-à-dire l'adresse et la force, doivent y ésider.

HERMÉROS, statue composée de Mercure de l'Amour (en grec Eros). On représente rméros sous la figure d'un jeune enfant, qu'on dépeint le fils de Vénus; il tent ine main la bourse, et de l'autre le cadue, altributs de Mercure.

HERMÈS, nom grec de Mercure, comme terprète ou messager des dieux, et comme ant donné aux hommes la faculté de s'eximer. On le révérait sous ce nom comme eu de l'éloquence; et, sous ce rapport, on représentait sous la figure d'un homme de bouche duquel sortaient de petites chaînes outissant aux oreilles d'autres figures huaines, pour exprimer la manière dont l'art la parole enchaine l'attention des auditeurs. Les Athéniens et, à leur exemple, les aues peuples de la Grèce, et méine, par la

suite, les Romains, représentaient Hermès par une figure cubique, c'est-à-dire à arrêtes vives de tous les côtés, sans pieds et sans bras, mais avec la tête. Servius cherche à rendre raison de cet usage par une fable. Selon lui, des bergers ayant un jour rencontré Mercure ou Hermès endormi sur une montagne, lui coupèrent les pieds et les mains pour se venger d'une peine qu'il leur avait causée; c'est-à-dire, sans doute, qu'ayant trouvé une statue de ce dieu, ils la mutilèrent de la sorte, et en placèrent le tronc à la porte d'un temple: de là a pu venir l'usage de placer ces Hermès, non-seulement à la porte des temples et des maisons, mais encore dans les carrefours et dans les champs. C'est de ces Hermès grecs qu'est venue l'origine des Termes que l'on met aujourd'hui aux portes et aux balcons des bâtiments, et dont on décore les jardins publics. D'après cette origine, on devrait plutôt les appeler Hermes que Termes, mais la dernière articulation a prévalu, sans doute à cause qu'elle exprimait plus justement la fonction de ces statues qui servirent quelquefois à borner les termes ou les limites d'un champ.

Le nom d'Hermès se trouve fréquemment dans les auteurs anciens et modernes, comme synonyme de celui de Thot, homme-dieu égyptien, à qui on rapporte l'honneur de toutes les découvertes faites par la société dans les sciences et dans les arts. Il présidait à la fois à la grammaire, à la philosophie, à l'astronomie, à l'éloquence, à la musique, etc. On lui attribue l'invention de l'écriture, et on le représentait accompagné de volumes on rouleaux au nombre de 36525; ce qui, suivant Dupuis, est l'expression décimale qui représente exactement le nombre des jours de l'année, comprenant 363 jours un quart, ou 365,25. - Il porte le surnom de Trismegiste, ou trois fois très-grand.

On a voulu retrouver Hermès on Thot dans l'Enoch de la Bible, qui passa en effet 365 ans sur la terre, avant d'éire enlevé au ciel, et auquel on attribue aussi l'invention de l'écriture et des arts. Les Arabes l'appellent Edris; les Chaldéens, Ouriai ou Douvairai; les Phéniciens Taaut; c'était peut-être aussi le Teutatès des Gaulois, et le Fou-hi des Egyptiens. Voy. THOT.

HERMÉSIANISME, secte plutôt philosophique que religieuse, qui a pris naissance, il y a quelques années, en Allemagne, mais qui a été poussée au point d'intéresser la foi, et de s'attirer les censures de l'Eglise; elle compte encore un certain nombre de partisans au delà du Rhin; c'est pourquoi nous ne devons pas la passer sous silence. Nous allons donner un aperçu de celle doctrine, d'après les savants articles insérés dans les Annales de philosophie chrétienne,

tome XVII.

La philosophie hermésienne a eu pour fondateur Georges Hermès, né en 1775, à Dregelwald, en Westphalie, ordonné prêtre en 1799, et mort en 1831. Son système est consigué dans un ouvrage qui a pour titre :

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