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pagnant de bénédictions cette distribution singulière, et ils acceptent ce qu'on leur offre en retour. Cette fête paraît avoir pour but de célébrer la victoire que Vichnou, incarné en Rama, remporta sur le géant Râvana, roi de Ceylan. Mais ce qui peut paraître singulier, c'est que l'idole à laquelle ils ont rendu un culte dans la journée, à laquelle ils ont offert des sacrifices et immolé des victimes, est, le soir, précipitée dans la rivière, au milieu des ris, des chants et des danses. (Voy. DASAHARA.)

DACTYLES.—1. Prêtres de Cybèle, nommés aussi Idéens, parce qu'ils habitaient au pied du mont Ida. Pre que tous les auteurs qui en parlent nous fournissent une légende différente.

Stésimbrote les dit enfants de Jupiter et de la nymphe Ida, parce que le dieu avant ordonné à ses nourrice de jeter derrière elles un peu de poussière prise de la montagne, il en naquit les Dactyles. D'autres les font naître de l'imposition des mains d'Ops sur le mont Ida, lorsque cette déesse passa en Crète. Ces deux mythes servaient d'enveloppe à des dogmes qu'on ne révélait qu'aux initiés.

Strabon distingue les Dactyles des Curè es et des Corybantes, et rapporte une tradition phrygienne, d'après laquelle il y aurait eu primitivement dans l'ile une centaine d'hommes, nommés Idéens, qui donnèrent le jour à neuf Curètes, dont chacun eut autant de fils qu'il y a de doigts aux deux mains, d'où ces derniers reçurent le nom de Dactyles (daxudos, doigt). Une autre opinion rapportée par le même n'admet que cinq Dactyles, inventeurs du fer, selon Sophocle. Ces cinq frères avaient cinq sœurs, et c'est de ce nombre qu'ils prirent le nom de doigts du mont Ida. Des cinq frères, Strabon en nomme quatre, savoir: Hercule, Salaine, Damnanée et Acmon. Pausanias les nomme tous cinq, mais leurs noms sont differents à l'exception du premier: Hercule, Péonée, Épimède, Jasius et Ida.

Le récit de Diodore de Sicile offre des différences. Les premiers habitants de l'île de Crète, dit-il, furent les Dactyles, qui résidaient sur le mont Ida. Livrés aux cérémonies théurgiques, ils euren! pour disciple Orphée, qui porta leurs mystères en Grèce, ainsi que l'usage du fer et du feu qu'il avait appris d'eux et la reconnaissance des peuples leur rendit les honneurs divins. »

Suivant Diomède le Grammairien, c'étaient des prêtres d Cybèle, appelés Idéens, du mont Ida, en Phrygie, sur lequel cette déesse était révérée; et Dactyles, parce que, voulant empêcher Saturne d'entendre les cris de Jupiter que la déesse leur avait confié, ils chantaient des vers de leur invention, sur le mètre appelé depuis Dactyle. Après avoir été les prêtres du Ciel et de la Terre, à laquelle ils sacrifiaient, la tête couronnée de chéne, ce qui leur avait valu le nom de propor, assesseurs, assistants, ils furent eux-mêmes mis au rang des dieux, et regardés comme des Lares ou dieux domestiques. Leur nom

seul était regardé comme un préservatif, et on les invoquait avec confiance dans les plus grands dangers.

On confond quelquefois, mais à tort, les Dactyles avec les Cabires, dont le culte était bien plus étendu. Ils se rapprochent davantage des Curèles et des Corybantes.

II. Il y avait aussi des pierres appelées Dactyli Idæi, dont on croyait la vertu miraculeuse, et dont on faisait des espèces d'amulettes que l'on portait au pouce.

DACTYLOMANCIE, sorte de divination qui se faisait par le moyen d'anneaux fondus sous l'aspect de certaines constellations, et auxquels étaient attachés des charmes ou caractères magiques. C'est, dit-on, par ce genre de divination que Gygès savait se rendre invisible, en tournant le chaton de son anneau. Ammien Marcellin, parlant du successeur de Valens, que le peuple cherchait à deviner, dit qu'on pratiquà pour cela la dactylomancie, mais d'une manière différente. On tenait un anneau suspendu par un fil audessus d'une table ronde, sur laquelle se trouvaient les vingt-quatre lettres de l'alphabet. L'anneau, dans ses mouvements, se transportait sur quelques-unes de ces lettres qui, jointes ensemble, donnaient la réponse que l'on demandait. A l'occasion dont parle Ammien Marcellin, le sort it sortir les quatres let res, E, 0, 1, initiales du nom de Théodose, qui fut en effet le successeur de Valens. Avant Topération, l'anneau était consacré; celui qui le tenait n'était vêtu que de toile, avait la tête rasée tout autour, et tenait en main de la verveine.

DADES, fêtes que les Grecs célébraient chaque année, pendant trois jours, et dans lesquelles ils portaient des torches allumées appelé son gree. Le premier jour était institué en mémoire des douleurs que Latone souffrit lorsqu'elle mit au monde Apollon et Diane; dans le second on célébrait la naissance de Glycon et des dieux en général; et dans le tr isième on faisait mémoire du mariage de Podalyre et d'Olympias, mère d'Alexandre.

DAD-GAH, autel des Parsis, sur lequel brûle le feu sacré ; dans les temps primitifs, le feu était entretenu sur la terre nue. Le mot Dad-gah, signifie lieu de justice

DADOUNG-AW OU, divinités des Javanais; ce sont des génies regardés comme les patrons des chasseurs et les protecteurs des animaux sauvages des forêts.

DADOU-PANTHIS, secte hindoue, qui est une ramification de celle des Ramanandis, et par conséquent comprise dans le schisme des Vaichnavas. Elle a pour fondateur Dadou, élève d'un des principaux propagateurs Kabir-Panthis, et le cinquième dans leur lignée spirituelle après Ramanand ou Kabir, savoir : Kamal, Djamal, Bimal, Bouddhan et Dadou.

Ce dernier était de la caste des cardeurs de laine. Il naquit à Ahmadabad; mais dans sa douzième année, il alla à Sambher en Adjmir, et de là à Kalyanpour, puis à Naraina; il avait alors trente-sept ans. Ce fut là qu'a

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verti par une voix du ciel de se dévouer à la vie religieuse, il se retira au mont Babérana, d'où, après quelque temps, il disparut sans qu'on pût trouver de lui aucune trace. Ses Sclateurs croient qu'il fut absorbé dans la divinité. Ceci arriva, dit-on, vers l'an 1600, à la fin du règne d'Akbar, ou au commencement de celui de Djehanguir. On conserve encore, à Naraïna, qui est le lieu principal du culte Dadou-Panthi, le lit de Dadou et la collection des textes que ces sectaires vérèrent. Un petit édifice, sur la montagne, marque le lieu de la disparition de ce législa

leur.

Les Dadous-Panthis adorent Dieu sous le som de Rama, et répètent continuellement son nom; ils n'admettent ni temples, ni images. Ils n'ont point de marque particulière sur le front, mais ils portent un rosaire. Ils sout partagés en trois classes: 1° Les Viraktas; ce sont des religieux qui vont nutéte, et n'ont qu'une robe et un pot à eau; 2 les Nagas portent des armes qu'ils mettent au service des princes hindous, auprès esquels ils passent pour de bons soldats; 3 les Bister Dharis se livrent aux diverses fonctions de la vie commune. On partage encore celle secte en cinquante-deux subdivisions, dont les spécialités sont peu connues. Les Dadous-Panthis brûlent leurs morts; mais il n'est pas rare de trouver des religieux de cette secte qui ordonnent que leur corps soit jeté, après la mort, dans un champ ou dans un désert, pour être dévoré par les oiseaux de proie ou les bêtes fé

roces.

La croyance des Dadous-Panthis est consignee dans plusieurs ouvrages qui ont de T'analogie avec la doctrine des Kabir-Panthis, et qui en renferment de nombreux passages. Nous allons donner ici quelques extraits du chapitre sur la foi de leur livre doctrinal; nous les tirons de l'Histoire de la littérature hindoui, de M. Garcin de Tassy :

Que la foi en Dieu caractérise toutes vos pensées, vos paroles, vos actions. Celui qui sert Dieu ne place sa confiance en rien autre.

Si le souvenir de Dieu était dans vos cœurs, vous seriez capables d'accomplir des choses qui, sans cela, seraient impraticables; mais ils sont en bien petit nombre ceux qui cherchent la voie qui conduit à Dieu...

O insensés! Dieu n'est pas loin de vous; il en est proche. Vous êtes ignorants, mais il connait toutes choses, et il distribue ses dous à son gré...

• Prenez telle nourriture et tel vêtement qu'il plaira à Dieu de vous départir. Vous n'avez besoin de rien autre. Contentez-vous du morceau de pain que Dieu vous accorde...

« Méditez sur la nature de vos corps qui ressemblent à des vases de terre, et mettez en dehors tout ce qui ne se rapporte pas à Dieu.

Tout ce qui est la volonté de Dieu arrivera assurément; en conséquence, ne détruisez pas votre vie par l'anxiété, mais attendez.

DAG

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Quel espoir peuvent avoir ceux qui abandonnent Dieu, quand même ils parcourraient toute la terre? O insensés! les hommes justes, qui ont médité sur ce sujet, vous dipuisque tout est affliction. sent d'abandonner tout, excepté Dieu,

« Crois en la vérité, fixe ton cœur en Dieu, et humilie-toi comme si tu étais mort...

« Pour ceux qui aiment Dieu, toutes les choses sont extrêmement douces; jamais ils ne les trouveront amères, quand même elles traire, il les acceptent comme si c'était de seraient pleines de poison; bien au conl'ambroisie. Si on supporte l'adversité pour Dieu, c'est bien; mais il est inutile de faire du mal au corps...

volage, parce que, n'étant fixé par aucune « L'esprit qui n'a pas la foi est léger et certitude, il change J'une chose à l'autre....

«Ne condamne rien de ce que le Créateur a fait. Ceux-là sont ses saints serviteurs qui sont satisfaits de lui... >>

Dadou dit : « Dieu est mon gain, il est ma nourriture et mon soutien. Par sa subsistance spirituelle, tous mes membres ont été nourris.... Il est mon gouverneur, mon corps et mon âme. Dieu prend soin de ses créatures comme une mère de son enfant... O Dieu! tu es la vérité; accorde-moi le contentement, l'amour, la dévotion et la foi. Ton serviteur Dadou te demande la vraie patience, et vient se consacrer à toi. »

DADOUQUES (en grec douxo, porteflambeaux), nom des prêtres de Cérès, qui portaient une torche ou flambeau dans la célébration des mystères de cette déesse, en mémoire de ce que Cérès, cherchant sa fille au commencement de la nuit, alluma une monde, cette torche à la main. Un des prêtres torche au feu de l'Etna, et parcourut le courait, à son exemple, un flambeau à la passait à un troisième, et ainsi de suite. main, puis le donnait à un second, qui le

Dado que était aussi le titre du grand prêtre d'Hercule chez les Athéniens.

DAGEBOG, ou DAIBOG, divinité des anciens Slaves, adorée à Kiew. C'était, d'après la valeur de son nom, le dieu des richesses, et il avait le pouvoir de les dispenser.

DAGODA, divinité des anciens Sarmates Grecs. C'est lui qui échauffait la terre par ou Slaves, correspondant au Zéphir des son souffle agréable et doux. Les Russes modernes expriment encore le calme de l'air, ou un beau jour, par le mot pogoda. Le dieu Dagoda avait pour ennemi déclaré Pozvid, instigateur des tempêtes.

DAGON, dieu des Philistins, adoré à Gaza et à Azot. On le représentait sous la forme d'un monstre moitié homme et moitié poisson. La tête, le buste et les bras étaient ceux d'un homme, le reste du corps était terminé par une queue de poisson; son nom vient de l'hébreu ou phénicien 27 dag, poisson. C'est devant la statue de ce dieu que fut placée l'arche d'alliance, lorsqu'elle fut prise par les Philistins sur les Israélites; mais le lendemain matin, l'idole fut trouvée renver sée sur le pavé. Replacée par les prêtres sur

son piédestal, elle fut de nouveau abattue la nuit suivante, et de plus ses bras étaient rompus. Ce qui démontrait que cette double chute n'était pas un événement fortuit, c'est que les habitants de la cité furent frappés en même temps d'un double fléau, qui accompagna constamment l'arche dans toutes les satrapies où on la conduisit successivement, jusqu'à ce qu'enfin les Philistins, reconnaissant dans ce qui leur arrivait le doigt de Dieu, se décidèrent à la renvoyer aux Israélites.

Quelques mythologistes veulent que Dagon soit le dieu de l'agriculture, se fondant sur Sanchoniaton, qui dit que Coelus eut plusieurs fils, et entre autres Dagon, ainsi nommé d'un mot phénicien dagon, qui signifie le blé. Saturne, en guerre contre Cœlus, fit une de ses femmes prisonnière, et la força d'épouser Dagon, qui inventa la charrue, enseigna aux hommes l'usage du pain, et fut par reconnaissance déifié après sa mort sous le nom de Jupiter Agrotis ou le laboureur.

DAGOUN, dieu des Péguans, qui rassemblera les débris de l'univers, détruit par Kiakiak, pour en former un monde nouveau. Son temple est bâti sur une colline dans une position si avantageuse qu'on le découvre de huit lieues à la ronde. Les prêtres seuls ont le droit d'y entrer, et cachent son idole avec tant de soin qu'ils refusent même de dire en quoi consiste sa représentation. Tout ce qu'on en sait, c'est qu'elle n'a poin! une figure humaine.

DAGOUTANS, esprits vénérés par les Chingalais, dans des temples appelés cavels, lesquels sont desservis par des prètres connus sous le nom de Jaddésés.

DAHMAN, nom d'un ange qui, suivant les Persans, recevra les âmes des saints de la main de l'ange Sarosch, pour les conduire au ciel; son nom signifie excellent.

DAI, 1° ministre de la religion chez les Druses. Le nom de Dai signifie celui qui appelle, et peut se traduire par missionnaire. Les Daïs sont en effet chargés d'appeler les hommes à la connaissance de la religion, et c'est à eux qu'est confié le soin de faire des prosélytes. Ils doivent remplir leurs fonctions avec autant de zèle que de discrétion. Ces adroits hypocrites cherchent d'abord à captiver la confiance du candidal, puis étudient attentivement son caractère avant de l'admettre à l'initiation. Pour frapper encore davantage son imagination, et lui donner la plus grande idée de la sublimité de leur doctrine et des mystères cachés sous les voiles les plus simples, ils l'accablent d'une multitude de questions auxquelles il n'avait jamais songé. Ils lui demandent, par exemple, pourquoi Dieu a créé le monde en sept jours; pourquoi il a formé sept cieux et sept terres; pourquoi il y a sept versets dans le premier chapitre du Coran; pourquoi le nombre des mois est fixé à douze; pourquoi Dieu a fail couler l'eau de douze sources en faveur des Israelites dans le désert. Puis ils passent à des questions encore plus absurdes, et lui demandent pourquoi l'homme a dix doigts aux mains et aux pieds; pour

quoi quatre de ces doigts sont divisés en trois phalanges, tandis que le pouce n'en a que deux; pourquoi il a douze vertèbres dorsales et sept cervicales, etc. Mais ils se gardent bien de lui donner la solution de ces problèmes si importants; ils le tiennent dans une religieuse attente, dans un saint empressement de mériter un jour la connaissance de ces hautes vérités. Puis, ils exigent du récipiendaire un serment solennel qui le lie pour jamais à la secte. C'est ainsi que ces imposteurs fanatisent l'esprit de leurs adhérents.

2° Dans l'origine, les Musulmans srhismatiques donnaient le nom de Dai aux émissaires ou missionnaires qui invitaient secrètement leurs coreligionnaires à embrasser les intérêts des descendants d'Ali, et à les reconnaître pour souverains pontifes légitimes.

DAI-BOUTS. Ce nom signifie le Grand Bouddha; c'est en effet le grand dieu des Japonais. Il a une infinité de temples dans l'empire, mais le plus célèbre est celui de Meaco, construit sur une éminence en dehors de la ville. Ce temple, fondé en 1588, fut détruit huit ans après par un tremblement de terre, et rebâti en 1602. Il s'élève au milieu d'une cour entourée d'une haute muraille construite en pierres de taille d'une grande dimension. A la muraille intérieure est adossée une galerie couverte, soutenue par environ 400 piliers peints en rouge. On monte au portail par huit marches; on voit à l'entrée deux figures de géants appelés Aroun, ou in-yo, ou Ni-wg; elles sont noires ou plutôt d'un pourpre obscur tirant sur le noir. Celle de gauche a la bouche ouverte et une de ses mains étendues; l'autre figure, au contraire, a la bouche close, la main fermée et appuyée sur le corps, avec un long bâton qu'elle tient à demi en arrière. Kæmpfor dit avoir appris que ces statues sont les symboles des deux premiers principes de la nature, l'actif et le passif, celui qui donne et celui qui ôte, celui qui ouvre et celui qui ferme, le ciel et la terre, la génération et la corruption. Mais, d'après un livret japonais. imprimé au Japon vers 1710, ce seraient les images de deux anciens rois. Après avoir passé sous le portail, on entre dans une belle place qui a de chaque côté seize piliers de pierre, où l'on tient des lampes allumées, un bassin d'eau pour les ablutions et plusieurs autres objets. Au milieu de cette place est le temple, un des bâtiments les plus élevés du Japon; il est couvert d'un double toit recourbé, qui est magnifique, et dont le comble s'élève au-dessus de tous les édifices de Meaco. Le temple est soutenu par 92 piliers formés par la réunion de plusieurs pièces de bois peintes en rouge; il a 72 portes et fenêtres. Le toit inférieur est ouvert sous toute la surface du toit supérieur, lequel est supporté par un grand nombre de poutres, de montants ou poteaux différemment disposes et peints en rouge comme toute la charpente. Malgré le grand nombre d'ouvertures, le temple est fort sombre à cause de sa prodi. gieuse élévation. Il est pavé de dalles de marbre. Il t'a a Pinterieur aucun orne

ment, à l'exception de l'idole qui est monstrueuse, et toute dorée. Elle a de grandes oreilles, des cheveux frisés, une couronne sur la tête. Les épaules sont nues; la poitrine et le reste du corps sont couverts négligemment d'une pièce de drap elle tient la main droite élevée, et laisse voir la paume de la gauche appuyée sur le ventre. Elle est assise à l'indienne, les jambes croisées, sur une fleur de lotus, soutenue par une autre fleur dont les pétales sont élevées comme pour ornement. Cette statue avec la fleur de lotus sur laquelle elle est assise, et le piédestal qui la supporte, est haute d'environ cent pieds; sa tête et la couronne passent par le loit, et ses épaules atteignent d'un pilier à l'autre, quoique ceux-ci soient éloignés de quatre brasses au moins. Cette image fut fort endommagée par un violent tremblement de terre, arrivé en 1662; comme elle était de métal, on la fondit et on en fit des monnaies de cuivre. On la remplaça par une autre de bois qui fut achevée en 1667, et entièrement couverte de dorure. Au dos de l'idole est attachée une immense auréole, dont les rayons ont chacun environ 90 pieds de longueur, et qui est ornée de petites figures de divinités assises sur des fleurs de lotus.

A peu de distance du temple est le Mimi Tsouka, ou tombeau des oreilles. C'est un pavillon qui renferme les oreilles des Coréens que les généraux du roi Taiko envoyèrent á ce prince, salées et dans des cuves.

A côté du temple de Daï-Bouts est la salle des 33,333 idoles. Elle fut construite l'an 1164. De chaque côté du grand autel sont dix rangs de degrés, élevés l'un sur l'autre d'environ un pied. Sur chaque rang, M. Titsing comptait, en 1782, cinquante statues, chacune baute d'environ 5 pieds. Elles sont supérieurement travaillées, suivant l'usage du pays, et dorées. Par le nombre de petites idoles qu'on voit sur la tête, les épaules, les bras et les mains des mille grandes, sur plusieurs desquelles on en compte de quarante à quarante-cinq, il paraîtrait qu'effectivement leur nombre monte à trente-trois mille trois cent trente-trois.

DAICA, ou fête de l'Eau, chez les Péguans. Lorsqu'on célèbre cette fête, le roi et la reine prennent le bain dans de l'eau de rose, et s'en jettent mutuellement au visage et sur le corps. A leur exemple, les seigneurs de la cour se rendent dans une plaine voisine, et là s'arrosent à l'envi les uns les autres. Le peuple, pour imiter les grands, jette de l'eau par les fenêtres, et prend plaisir à arroser les imprudents qui passent alors par les rues. Aussi les gens bien avisés prennent-ils le parti de rester chez eux, ou de satisfaire leur dévotion en allant s'asperger euxmêmes de l'eau du fleuve.

DAI-KOK, divinité japonaise, dont le nom signifie le Grand Noir. C'est le dieu des richesses; on le dit originaire de l'Inde. On le représente ordinairement assis sur une balle

(1) Je n'insère cet article qu'avec toutes réserves; je l'ai tiré du Dictionnaire de Noël, mais je ne l'ai trouvé daus aucun auteur accrédité. Il y a plusieurs

de riz, un marteau dans la main droite, et un sac près de lui pour y enfermer ce qu'il fait sortir en frappant avec son marteau; car, partout où il frappe, il peut en tirer tout ce dont on a besoin, comme du riz, des vivres, du drap, de l'argent, etc. Aussi les marchands ont-ils en lui une grande dévotion.

Il y a encore au Japon un autre dieu nommé Dai-Kok, ou Dai-Kokf, car le second mot s'écrit avec un caractère différent, et son nom signifie le Grand-Esprit de l'empire. C'est le neveu de Ten-Sio Dai-Sin, et il est chargé du soin d'accorder à l'Etat toute sorte de prospérité. On l'appelle encore Kouni Tama. (Voy. ce mot.)

DAI-MONO-GINI, divinité en grande vénération chez les Japonais. Chaque année on consacre à célébrer sa fête un des jours de juillet, et l'on choisit, à cet effet, une des plus grandes rues de la ville. L'un des bouts est fermé de poutres et de planches, à l'exception d'une ouverture assez considérable par laquelle il est défendu au peuple de regarder. Après midi, paraît le dieu monté sur un beau cheval, au milieu d'une grande foule de personnes de toute sorte. Deux jeunes gens marchent à ses côtés, portant, l'un son arc, ses flèches et son carquois, et l'autre son faucon. Suivent les cavaliers, partagés en escadrons distingués chacun par une écharpe de couleur différente. Vient ensuite l'infanterie avec l'intention formelle de ne rien omettre pour contribuer à embellir la fête. Ils s'avancent en chantant, en dansant et en répétant sans cesse : « Mille ans de joie, et mille milliers d'années de féli

cité ! » Les prêtres suivent deux à deux, en chantant des hymnes et des cantiques. Les nobles viennent à leur suite, puis marchent six femmes vêtues d'une manière extraordinaire et contrefaisant les sorcières. Elles sont escortées d'un grand nombre de femmes qui courent comme des bacchantes, les unes après les autres; des gens armés ferment la procession, qui pénètre ainsi dans la grande rue. On y tient toute prête_la_litière où doit être portée la statue de Daïmono-gini; vingt hommes s'en chargent, lorsque la procession paraît, et la portent en chantant des chansons faites pour la cérémonie, et dont le refrain est comme ci-dessus. Partout où l'on porte cette litière, la joie et la dévotion augmentent; les riches jettent de l'argent au peuple, et tous se prosternent devant elle (1).

DAIN, divinité naine de la mythologie scandinave; c'est un des génies protecteurs des arts.

DAI-NEM-BOUTS-SOUI, secte du Japon, ou plutôt association de personnes qui se dévouent d'une façon particulière au culte d'Amida. Leur nom vient des mots Nem-bouts ou Namanda, qu'ils répètent fréquemment dans leurs prières, et qui sont l'abrégé de la formule, Namou Amida Boudzou: Grand dieu, Amida, secourez-nous. Les Daï-nemcirconstances qui me font douter de sa véracité. C'est peut-être une fête locale, dont quelque voyageur aura été témoin.

touts-soui ne sont au fond qu'une société de mendiants paresseux, qui s'assemblent dans les rues, sur les grands chemins et dans les places publiques, priant et chantant Namanda, agitant des cloches, et attendant la charité des dévots pour la peine qu'ils se donnent; car ils prétendent que leurs prières et leurs cantiques en l'honneur d'Amida contribuent beaucoup au soulagement des âmes des défunts, si elles sont renfermées dans un lieu de souffrance. Ils s'assistent l'un l'autre de tout leur pouvoir, et font de l'intérêt commun de leur association une de leurs lois fondamentales. Si l'un d'entre eux vient à mourir, ils l'enterrent eux-mêmes, en s'assemblant pour cela en grand nombre; si le défunt était pauvre, e hors d'état de fournir aux dépenses de ses funérailles, ils se cotisest pour y satisfaire; et s'il manque encore quelque chose, ils le ramassent en mendiant. Lorsque des gens riches demandent à être admis dans leur société, la première et la principale question qu'ils leur font est si, dans l'occasion, ils prèteront leurs mains secourables pour enterrer un de leurs frères morts; et s'ils s'y refusent, ils sont exclus pour cette seule raison. Is observent cette coutume cans toute l'étendue de l'empire.

DAI-NITZ-NO-RAI, c'est-à-dire grande représentation du soleil; nom d'une idole des Japonais, placée dans une caverne nommée Amano Matta ou côte du ciel, dans la province d'Ize. La figure est assise sur une vache. La tradition du pays rapporte que ce fut dans cette caverne que se cacha Ten-sio Dai-Sin, et, privant de leur lumière le monde, le soleil et les étoiles, il fit voir par là qu'il est le seul seigneur, source de lumière, et souverain de tous les dieux. Tout auprès dem urent des Kanousi ou prêtres, pour accueillir les dévots qui s'y rendent en pèlerinage.

DAIRI. Ce mot signifie le grand intérieur, c'est-à-dire le palais impérial. C'est le nom que l'on donne à l'empereur du Japon, qui est en même temps le souverain pontife de la religion du Sinto. Mais depuis l'an 1180, les daïris n'ont plus que l'ombre du pouvoir tenporel dont ils étaient autrefois revêtus. C'est le premier dignitaire de l'empire, appelé Séogoun ou Djogou, qui est par le fait le souverain et le roi du Japon; cependant on a laissé au Daïri tous les honneurs et les prestiges de la dignité suprême.

La famille des Dairis est censée descendre des divinités qui anciennement ont régné sur le Japon. Ten-sio dai sin, ou le Grand Esprit de la lumière du ciel, deesse qui paraît être une personnification du Soleil, est regardée comme la fondatrice de cette famille; car un de ses descendants, Zin-mou-ten-o, fit la conquête de la plus grande partie du Japon, et prit le titre d'empereur, 660 ans avant Jésus-Christ.

Les Dairis portent, comme les empereurs de la Chine, le titre de Ten-si, ou fils du ciel. Leur race est censée impérissable, et le peu› croit que quand un Daïri n'a pas d'en, le ciel lui en procure un. Encore au

jourd'hui, quand un empereur du Japon se trouve sans héritier, il finit par en trouver un près d'un des arbres plantés à côté de son palais. C'est ordinairement un enfant choisi secrètement par lui-même dans une des familles les plus illustres de sa cour, et qu'on a soin de placer à l'endroit indiqué. Il semble cependant que la loi, ou du moins la coutume, ait veillé à ce qu'il ne manque pas de postérité, car le Daïri a le droit d'avoir quatre-vingt-une femmes, c'est-à-dire neuf fois neuf, nombre que les Japonais regardent comme le plus parfait; cependant il n'en prend jamais autant, et, à proprement parler, il n'en a que neuf, dont chacune a huit servantes, ce qui ensemble fait le nombre de quatre-vingt-une. La première de ces neuf femmes est considérée comme son épouse principale; elle est suivie de trois autres qui ne comptent as parmi les neuf, mais qui, jointes à elles, font le nombre de douze, ce que le peuple compare aux douze signes du zodiaque.

Le nom du Daïri est inconnu pendant sa vie; ce n'est qu'après sa mort que son successeur lui donne un titre honorifique, sous lequel il est men ionné dans l'histoire. Quoique les Dairis soient censés pendant leur vie être attachés à la religion primitive da Japon, ou celle de Sin-to, on observe des usages bouddhiques à leurs funérailles, qui ont lieu près du temple Zin-you-si, situé en dehors de la cour impériale, et à côté dụ temple du Daï-bouts ou du grand Bouddha. En face de ce temple coule une petite rivière. C'est surJe pont qui est construit dessus que le corps du défunt est porté avec toute la pompé étalée par les Daïris durant leur vie; mais arrivé là il est reçu par les prêtres de Chaka, et inhumé suivant leur rite.

Le Daïti est habillé par deux de ses femmes. Tous les jours ce prince change de vêtements pour lesquels on se sert d'étoffes très-fortes et precieuses. Deux de ces étoffes sont de couleur pourpre avec de fleurs blanches; la troisième, toute blanche, est tissue en fleurs. Personne autre que le Daïri n'a le droit de porter ces étoffes, à moins que ce prince ne lui en fasse cadeau, u ne lui en permette l'usage. Elles sont même interdites pour les vêtements du Seogoun, ou roi temporel.

Quand les femmes du Daïri entrent chez lui, elle ne doivent pas avoir de chaussons ni être coiffées; elles viennent pieds nus et les cheveux flottants; dans leurs appartements elles les nouent ou en portent les tresses dans un sac d'étoffe très-fine.

Tout ce qui est nécessaire pour ses repas, et tout ce dont il se sert personnellement est renouvelé chaque jour. Anciennement il mangeait dans des jattes de terre, symbole de la simpl cité des premiers habitants du Japon; à présent ces jattes sont de porcelaine. Ces vases sont brisés ordinairement, car si quelqu'un venait à manger dans cette vaisselle sanctifiée, sa bouche et sa gorge ne manqueraient pas de s'enfler et de s'enflam mer aussitôt. L'étiquette la plus rigide pré

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